Actualités : «GENERAL ELECTRIC A OBTENU LE CONTRAT DANS LA
TRANSPARENCE»,SELON LE P-DG DE SONELGAZ
Boutarfa répond à Hillary Clinton
L’attribution du contrat de construction d’usines de
fabrication de turbines à gaz et à vapeur à la firme américaine General
Electric a été faite dans «la transparence». C’est ce que le
Président-directeur général du groupe Sonelgaz, Noureddine Boutarfa, a
assuré hier, en présence du ministre de l’Energie, Youcef Yousfi, lors
d’une conférence de presse consacrée à la présentation des résultats
consolidés 2013 de l’opérateur énergétique national.
Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir)
Invité à commenter les propos attribués à l’ancienne secrétaire
d’Etat américaine, Hillary Clinton, évoquant un lobbying exercé auprès
des autorités algériennes pour l’attribution de ce contrat à la firme
US, le P-dg de Sonelgaz a formulé un démenti indirect de ces dernières.
«Je n’ai reçu aucune orientation, aucun avis», déclare Noureddine
Boutarfa qui précise que «le processus d’attribution a été très
transparent», l’appel d’offres était «ouvert» et GE a été retenue pour
ses offres techniques et commerciales, les meilleures. Auparavant,
Youcef Yousfi avait estimé que l’intéret de GE pour l’Algérie a été
motivé par «sa stabilité».
Notons que le contrat obtenu par GE, à hauteur de 2 milliards de
dollars, enclenche la réalisation d’un grand complexe industriel et vise
la génération de 2 000 MW par an à partir de 2018. Ce contrat sera
suivi, indiquera Noureddine Boutarfa, par la concrétisation d’un autre
grand projet de fabrication de chaudières de récupération, le
développement de l’engineering de détails et l’approvisionnement... Ce
qui s’inscrit dans le cadre de la stratégie de développement industriel
et d’intégration et fabrication locale des équipements, impulsée par
Sonelgaz et qui a suscité une appréciation positive de Youcef Yousfi.
L’été 2014 sera «meilleur» selon Boutarfa
Une appréciation similaire que le ministre de l’Energie exprimera
concernant la qualité de service de l’électricité et du gaz qui «s’est
améliorée», ainsi que les efforts, «le travail colossal» déployés par
l’opérateur public pour la satisfaction de la demande électrique
croissante. En ce sens, arguant de la disponibilité de l’énergie (des
capacités de production supplémentaires mises en place de l’ordre de
2 000 MW et la possibilité de couvrir la demande même avec un pic de
puissance de plus de 12 000 MW et une situation caniculaire extrême),
tant Noureddine Boutarfa que Youcef Yousfi tiendront à rassurer quant à
la possibilité de passer un été 2014 sans perturbations ou incidents
majeurs.
«L’été 2014 sera meilleur», assure le P-de Sonelgaz. Et cela même si le
problème des oppositions de tiers et du foncier persiste encore,
freinant le programme de développement de la distribution et du
transport dans plusieurs localités du pays, explicitera-t-il.
La situation du groupe reste «fragile»
Et ce dans le contexte où Sonelgaz a lancé un vaste de programme
d’investissements pour l’extension des capacités de production, de
transport et de distribution de l’énergie, à moyen et long terme (plus
de 6 300 milliards de dinars à l’horizon 2024).
Pour l’année 2013, les sociétés ont ainsi consenti 409 milliards de
dinars pour un chiffre d’affaires qui en représente la moitié. Pour
autant, la situation financière du groupe reste encore «fragile» selon
Noureddine Boutarfa, les sociétés du groupe affichant un déficit de
trésorerie global, et donc un découvert bancaire, d’un montant de 75
miliards de dinars, ainsi qu’un résultat net négatif de 29,7 milliards
de dinars.
Contraintes par des revenus propres faibles et des tarifs maintenus en
l’état, obligées de recourir à l’endettement massif, à hauteur de 83% de
leurs engagements, et soucieuses d’un statut fiscal spéfique, les
sociétés du groupe se retrouvent à solliciter encore l’aide des pouvoirs
publics.
Une sollicitation à laquelle le ministre de l’Energie ne sera pas rétif,
exprimant la disponibilité des pouvoirs publics à «continuer à aider»
Sonelgaz.
La promotion de l’efficacité énergétique sera réglementée
L’opportunité médiatique aussi pour Youcef Yousfi d’inciter à
l’efficacité énergétique et l’économie d’énergie, des mesures devant
être prises en ce sens par le gouvernement qui est «décidé à la mettre
en œuvre», dira le ministre.
Et ce dans la mesure où «nous n’avons pas le choix. Nous ne pouvons
continuer ainsi. Il va falloir agir, même si cela va coûter», précise le
ministre de l’Energie.
«Je proposerai des textes, y compris d’ordre législatif», assure le
ministre qui cite la promotion de l’isolation thermique dans la
construction, évoquant des aides aux promoteurs publics et aux
auto-constructeurs, mais aussi l’utilisation généralisée des
chauffe-eaux solaires même si la question du coût se pose, ainsi qu’une
réglementation stricte en matière d’éclairage public performant.
Soucieux de mettre un terme au gaspillage d’énergie, Youcef Yousfi cite
la réalisation d’audits énergétiques en ce sens au niveau des
installations industrielles consommatrices de gaz. «Nous sommes en train
de réfléchir sur l’organisation de missions de vérification des
installations électriques et gazières dans les maisons», indique
également le ministre de l’Energie.
Notons ce faisant que le développement des énergies nouvelles et
renouvelables est déjà impulsé, plusieurs projets étant déjà lancés, en
voie de mise en service ou programmés à court et moyen terme dans ce
domaine, explicitera Noureddine Boutarfa.
Comme le P-dg de Sonelgaz évoque, par ailleurs, une importante économie
de gaz naturel depuis 2005 (plus de 11 milliards de mètres cubes) par le
recours au cycle combiné et la réduction de la consommation moyenne
spécifique d’électricité des centrales de production avec l’introduction
des paliers de puissance de 400 MW et plus.
«Nous ne travaillons pas pour le court terme», assure Yousfi
Certes, le recours au gaz naturel comme source de production
d’électricité se poursuivra, ce que Noureddine Boutarfa confirmera en
appelant à une démarche optimisée en ce sens.
Néanmoins, la nécessité de concilier entre une demande domestique en gaz
de plus en plus croissante et un objectif d’exportation de cet
hydrocarbure devenu de plus en plus contraignant se pose. A ce propos,
Youcef Yousfi estimera que «c’est notre travail quotidien. Il s’agit de
concilier entre l’approvisionnement national, soit la sécurité
énergétique du pays, et la poursuite de l’exportation d’hydrocarbures,
pour générer des revenus au développement socioéconomique du pays».
Réitératif dans ses propos, le ministre de l’Energie assurera de la
volonté de faire appel» à toutes les sources d’énergies (hydrocarbures
conventionnels et non conventionnels tels les gaz et huiles de
schiste..., le charbon, le nucléaire...).
«Nous ne travaillons pas pour le court terme», dira M. Yousfi qui assure
de la disponibilité des hydrocarbures conventionnels, évoque une
démarche de veille et fait état de prévisions à moyen et long terme,
tout en misant sur la nécessité de «préparer l’avenir».
C. B.
|