- Tu signes une pétition contre les exactions
israéliennes ? On s’en prend aux gamins. Ghaza. Un massacre.
- Bien sûr, répondis-je. Il faut dénoncer l’innommable ! Ajoute mon nom,
deux F à Touffan.
- Dis-moi d’abord si tu es d’accord avec la façon dont c’est rédigé…
- Je te fais confiance, ce que tu m’en dis me suffit. Je viendrai aux
manifs…
Quelques jours plus tard.
- Bonjour, il y a une autre pétition à signer, dis-je.
- Quoi ?
- Hamid-Oudjana H., un Mozabite de 42 ans circulait à moto, à Aïn
Lebeau, dans le centre-ville de Ghardaïa. Il tombe sur un… faux-barrage.
Sauvagement assassiné. La présence de plusieurs gendarmes et policiers
n’a pas empêché le meurtre. Devant Dieu et ses hommes ! C’est la
deuxième victime cette semaine, et la dixième depuis novembre 2013.
L’Etat algérien doit protéger les Mozabites.
Silence sur la ligne. Puis :
- Tu sais, c’est complexe, compliqué même.
- On assassine des gens devant les forces de l’ordre, que veux-tu de
plus ?
- Le jeu de l’impérialisme dans la région, l’attisement des tensions
communautaires dans un but de démembrement du pays, tout ça, c’est pas
simple.
- Y a des gens qui crèvent, en attendant. Ils en appelleraient à l’ONU
car, ici, on ne les écoute pas. Et toi tu regardes ailleurs, et tu as
raison de regarder aussi ailleurs. Mais il y a l’injustice d’ici à
dénoncer.
- C’est pas la même chose.
Il m’avait fait le coup déjà en 2001, lorsque je lui avais demandé de
signer une pétition lors du Printemps noir. Mêmes propos ! M’digouti
pour le restant de la journée.
Arris Touffan
[email protected]