Actualités : RASSEMBLEMENT DES MOZABITES À ALGER
Ils dénoncent la passivité des pouvoirs publics
Les Mozabites renouent avec la protestation. Hier
encore, ils ont investi la rue. Quelques centaines de contestataires se
sont rassemblés à Alger. Ils dénoncent la passivité des pouvoirs
publics.
Rym Nasri - Alger (Le Soir)
Toujours aussi organisés, les Mozabites se sont donné le mot, hier,
à 10 heures, devant la maison de la presse Tahar-Djaout à Alger. Très
impressionnants, quelques centaines de manifestants étaient au
rendez-vous. Alignés sur le trottoir dans une parfaite discipline, ils
brandissaient des portraits des dix victimes mozabites enregistrées
depuis le début du conflit à Ghardaïa ainsi que des images montrant des
biens mozabites saccagés et brûlés.
Les contestateurs exhibaient également des pancartes où l’on pouvait
lire : «Stop à l’extermination», «El Mozabyoune youqtaloune wa el amne
el mahali yatefaradj» (Les Mozabites se font tués et les services de
sécurité restent en spectateurs), «Ya chorta ya dark, ila mata tawatoue
?» (police, gendarmerie, jusqu’à quand la complicité ?). Ils scandaient
aussi des slogans dénonçant la passivité des pouvoirs publics : «Qataline,
dhebahine ou yeqoulou wataniyine» (Des tueurs, des égorgeurs et se
disent des nationalistes), «Méharistes, harka ou yeqoulou moudjahidine»
(Meharistes, harkis et se disent des moudjahidine), «Ya Sellal, Ya
Sellal, ayna el woud ? ayna el karama ?» (Où sont les promesses ? Où est
la dignité ? ), …
«Nous appelons à l’application des lois de la République et nous
demandons également à ce que les services de sécurité jouent leur rôle»,
souligne Djaber Baâmar, représentant de la société civile.
Evoquant la dernière victime enregistrée à Ghardaïa, il y a quelques
jours, il déplore qu’un «crime» soit «maquillé» en un accident de la
circulation. «Un wali qui parle d’un accident de la circulation alors
que la victime a été bel et bien assassinée, c’est une honte !», a-t-il
dit.
Or poursuit-il, «déterminer les causes d’une mort relève des
prérogatives d’un médecin légiste et non pas d’un wali».
Le représentant de la société civile affirme ainsi que les Mozabites
resteront mobilisés tant que la crise se poursuit dans leur région.
D’ailleurs, ajoute-t-il, «des rassemblements similaires à celui d’Alger
se tiennent en même temps à Batna, Annaba et Sétif».
Des rassemblements qui, selon lui, visent à alerter l’opinion publique
sur ce que «subissent» les Mozabites.
R. N.
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