Actualités : AFFAIRE DU TRAFIC DANS LE EXAMENS DE PASSAGE DE GRADE
Les policiers seront rejugés
Pendante devant la Cour suprême depuis quatre années, l’affaire de
l’ex-directeur de l’Ecole supérieure de police de Châteauneuf sera de
nouveau rejugée. La décision a été prise par les magistrats de la cour
criminelle, près la Cour suprême qui ont donné une suite favorable au
pourvoi de cassation de la défense, en renvoyant l’affaire de nouveau
devant le tribunal correctionnel.
Abder Bettache - (Alger) Le Soir - Selon des sources judiciaires, le
procès pourrait se tenir avant la fin de l’année en cours, et ce, après
deux jugements. L’un en première instance, soit au niveau du tribunal
correctionnel de Sidi- M’hamed et l’autre en appel au niveau de la cour.
Pour rappel, l’ex-directeur de l’Ecole supérieure de police de
Châteauneuf avait été condamné par le tribunal correctionnel de
Sidi-M’hamed à trois années de prison, dont une avec sursis. La même
juridiction a prononcé des peines allant de deux années à une année avec
sursis respectivement à l’encontre de l’ex-commissaire de police Corso
Abdelkader, de Zebouchi et Amrar- Sid, alors que Ziane Khaled a été
relaxé. Les huit autres personnes poursuivies dans la même affaire mais
non détenues, et contre lesquelles l’avocate générale a requis des
peines de cinq années de prison ferme, ont tous bénéficié de la relaxe.
Il s’agit notamment de Guettaf, Sansari, Hanane, Bouraï, Hadadi et
Ouahab, pour lesquels les avocats ont plaidé la relaxe. Pour rappel,
dans cette affaire, 12 personnes dont 5 en détention, ont comparu devant
la deuxième chambre pénale du tribunal correctionnel de Sidi-M’hamed
pour les chefs d’inculpation de «trafic d’influence, abus de pouvoir et
faux et usage de faux». Les personnes mises en cause exerçaient toutes
au niveau de l’Ecole supérieure de police de Châteauneuf. Cette affaire
avait éclaté au lendemain d’une lettre anonyme faisant état d’un trafic
autour des examens d’accès au grade de commissaire principal, citant
nommément le commissaire Corso Abdelkader. La lettre en question a été
adressée à feu le directeur général de la Sûreté nationale, qui avait
aussitôt exigé l’ouverture d’une enquête. Lors de son passage à la
barre, le représentant de la Direction générale de la Sûreté nationale,
Acef Rabia, avait affirmé «qu’il y a eu une fraude, trafic d’influence
et abus de pouvoir de la part des mis en cause». Des propos que le
principal mis en cause dans cette affaire, en l’occurrence
l’ex-directeur de l’Ecole supérieure de Châteauneuf, ainsi que Dridi
Merzouk, avaient niés. Il avait expliqué que «les erreurs constatées sur
les copies sont d’ordre administratif et de ce fait, elles n’ont aucune
incidence sur les résultats des épreuves». Il avait déclaré également
que «les correcteurs sont en majorité des directeurs centraux de la DGSN,
alors que ceux de l’école ne constituent que la minorité», tout en se
demandant «comment mon nom a-t-il pu être cité dans cette affaire».
Dridi Merzouk ajoutera que depuis dix ans, «la hiérarchie l’instruisait
d’ajouter des points à certaines catégories comme les officiers de la
police judiciaire et des unités de sécurité (URS) ainsi que les
artificiers». Il avait rappelé que dès qu’il avait été informé de la
lettre anonyme, il a lui-même demandé une enquête sur le cas Corso
Abdelkader. «Il n’y a pas eu de trafic ; d’ailleurs, une mission de
contrôle de la Fonction publique a revu toutes les épreuves et elle n’a
rien trouvé d’anormal», n’a cessé de répéter l’ex-directeur de l’Ecole
supérieure de police. Le procureur, quant à lui, resté silencieux durant
les débats, a requis 10 ans de prison contre Dridi, 8 contre Zebouchi
Fateh, 5 contre Guettaf, Ziane, Boudraâ, Ouahab et Corso, ainsi qu’une
peine d’un an contre Hadadi, Sansari et Hamr El-Aïn. Les plaidoiries qui
ont vu près d’une quinzaine d’avocats se succéder à la barre ont été
axées sur le fait que «le cahier des charges tel qu’élaboré par la
Fonction publique a été respecté scrupuleusement ». «Il y a eu respect
de la réglementation et à aucun moment on a vu ces soi-disant victimes,
lésées lors de ce concours», a-ton indiqué.
A. B.
|