Actualités : Dialogue inclusif inter-malien
Entame laborieuse
C’est sur une virulente mise au
point de la part de la coordination des trois mouvements rebelles du
nord du Mali, le MNLA, le MAA et le CHUA, signataires de la Déclaration
d’Alger du 9 juin dernier, que la phase initiale du dialogue
inter-malien a été entamée hier après-midi à l’hôtel El-Aurassi.
Sofiane Aït flis Alger (Le Soir)
Les sources diplomatiques à Alger avaient raison d’estimer mardi que
la marge de manœuvre est étroite pour concilier les positions des unes
et autres parties maliennes concernées par ce dialogue managé par Alger.
La difficulté, vérifiée hier, dès le protocole déjà, a contraint à
l’éclatement des prises de parole en trois sessions, distinctes l’une de
l’autre. En premier chef, sont intervenus le représentant du
gouvernement malien, en l’occurrence le ministre des Affaires
étrangères, de l’Intégration africaine et de la Coopération
internationale, Abdoulaye Diop et, au nom de la coordination formée du
MNLA, du MAA et du CHUA, du vice-président du MNLA, Mohamed Maiga.
Les trois autres mouvements maliens, signataires de la plate-forme
d’Alger le 14 juin dernier, le CPA, le CMFPR et une faction du MAA, sont
intervenus dans une seconde session. Et enfin, les représentants de la
communauté et institutions internationales qui accompagnent le processus
dans une troisième phase. Il faudra noter que les deux pôles constitués
par les 6 mouvements rebelles du nord du Mali ont choisi de s’éviter
mutuellement, à tel point que la prise de parole de l’un est faite en
l’absence de l’autre. Ce n’est que durant la troisième session, dédiée à
l’intervention des représentants de la communauté et institutions
internationales, que les deux pôles peuvent se retrouver dans la même
salle dans un protocole rompu.
La coordination formée par le MNLA, le MAA et le CHUA, se considère la
seule entité belligérante avec le Mali. Pour elle, l’autre pôle est
pro-gouvernement malien. Mais il n’y a pas que cette « animosité » qui
mine cette tentative de dialogue inclusif.
La Coordination s’est estimée mise devant le fait accompli et qu’elle
n’a pas été mise au même niveau d’information que la représentation du
gouvernement malien. C’est ce qu’a dénoncé lors de sa prise de parole
Mohamed Maiga qui a affirmé «ne pas être là pour négocier des questions
de fond mais juste dégager une plate-forme de négociation». Cette mise
au point était d’ailleurs attendue, puisque la délégation du MNLA, du
MAA et du CHUA, qui fait bloc, avait longuement tergiversé avant
d’entrer en salle de conférences. Mohamed Maiga, qui a affirmé d’être
d’accord avec les lignes rouges que trace le gouvernement malien, a
soutenu néanmoins qu’il faudra parler du nouveau Mali, parce
qu’actuellement le Mali n’existe pas.
Le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra s’est
déclaré, lui, optimiste quant à l’aboutissement de cette phase initiale
du dialogue d’ici la fin du mois de carême. Il est attendu la signature
d’un document qui consigne une série de principes et éventuellement un
calendrier. Le comité bilatéral stratégique algéro-malien sur le nord du
Mali s’est félicité de l’amorce de ce dialogue. Les pays partenaires du
Mali, associés à la concertation de haut niveau sur le processus du
dialogue inter-malien, se sont déclarés prêts à apporter leur
contribution pour la réussite du dialogue.
S. A. I.
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