Actualités : UN SEISME DE 5,6 SÈME LA TERREUR DANS L’ALGÉROIS
Panique meurtrière
Les Algérois ont été tirés de leur sommeil dans la
nuit de jeudi à vendredi à 5 heures 11 mn par une secousse tellurique
qui a fait se précipiter un grand nombre d’entre eux dans la rue. Cette
panique est d’ailleurs la cause des 6 décès et de plus de 400 blessés.
Le séisme d’une magnitude de 5,6 sur l’échelle de Richter a été localisé
à 16 kilomètres au nord-est de Bologhine, selon M. Hamdache, responsable
au Craag. Ce dernier explique qu’il s’agit d’une secousse modérée qui
rentre dans l’activité sismique normale du nord de l’Algérie.
F.-Zohra B. - Alger (Le Soir)
Encore une fois, les habitants du nord du pays ont été pris de
panique suite à un séisme qui s’inscrit, pourtant, selon les experts du
Centre de recherches en astronomie astrophisyque et géophysique (Craag)
dans le cadre des activités normales pour le nord d’Algérie. Il n’en
demeure pas moins que ce genre de phénomènes naturels provoque chez la
population des sentiments de peur et de panique difficilement
maîtrisables.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, les habitants de la capitale et des
wilayas limitrophes ont senti trembler violemment les murs de leurs
demeures.
Une grande partie d’entre eux ont choisi de se précipiter dans la rue
avec un réflexe primaire de survie. La plupart d’ailleurs sont restés
dans la rue jusqu’au lever du jour. Ceci d’autant qu’une réplique dont
la magnitude est estimée par le Craag à 4,6 sur l’échelle de Richter a
été aussi ressentie à 5 heures 30 minutes.
M. Hamdache, spécialiste et responsable au Craag, explique, pour sa
part, que la secousse tellurique est classée dans le cadre des activités
modérées qui caractérisent le nord de l’Algérie. Le tremblement de terre
a été fortement ressenti parce qu’il a eu lieu à une heure où il n’y a
pas d’activité humaine, au milieu de la nuit. Il a été situé assez près
de la côte algéroise, par rapport à des quartiers comme Bab-El-Oued.
Malgré cela, le séisme s’inscrit dans le cadre de l’activité sismique
faible à modérée que nous connaissons», explique le spécialiste. Ce
dernier rappelle en outre qu’il y a mensuellement de 80 à 90 séismes,
dont la plupart ne sont pas ressentis par la population.
M. Hamdache notera aussi que le séisme a généré une trentaine de
répliques variant de 4,6 à 2,2 sur l’échelle de Richter. Expliquant la
nécessité de s’adapter d’être informés et de savoir réagir à ces
phénomènes naturels, le spécialiste a aussi évoqué le respect des normes
de construction. Les réactions adéquates au moment de la survenue des
tremblements de terre, explique-t-il, permet de limiter le nombre de
victimes. Cette éducation, explique l’intervenant, se fait notamment au
niveau des écoles, lors de campagnes de sensibilisation, des clubs
scientifiques. «C’est cette culture de prévention qui doit être
développée.
La bonne stratégie de sensibilisation doit être trouvée et introduite
dans tous les milieux». Selon notre interlocuteur, au cours des trois
derniers mois, le Craag a enregistré notamment cinq séismes dont la
magnitude tourne autour de 3 sur l’échelle de Richter. Ils ont été
localisés dans les régions de Sétif, Chlef, Aïn-Témouchent et Aïn-Defla.
Les plus ressentis sont ceux ayant eu lieu les 25 juin et 30 juillet
d’une magnitude de 3,8 sur l’échelle de Richter et ayant eu lieu
respectivement à 11 km au sud-est de Chlef et à 5 kilomètres au nord de
Miliana.
Par ailleurs, la réaction de panique des citoyens pourrait être
justifiée par le dernier important séisme qui a touché la région de
Boumerdès le 21 mai 2003 d’une magnitude de 6,7 sur l’échelle de
Richter.
Ce séisme a été le plus meurtrier qu’a connu l’Algérie depuis 1980. Il
avait fait près de 3 000 morts et 10 147 blessés.
F.-Z. B.
Selon la protection civile et le ministère de la
santé
La panique à l’origine de la mort de six personnes
Si le séisme enregistré hier n’a pas provoqué
d’importants dégâts matériels ou l’effondrement d’habitation, il a
néanmoins fait six morts et plus de 400 blessés.
Ce nombre de victimes, selon les cellules de crises installées par le
ministère de la Santé et la Protection civile, résulte des situations de
panique suite au tremblement de terre. Les victimes, pour la plupart,
ont cédé à la panique et ont quitté dans la précipitation leurs
domiciles. Ceci en plus des personnes qui ont été blessées suite au
tremblement de terre.
Ainsi quatre personnes, prises de panique, se sont carrément jetées de
leurs balcons selon les membres des cellules de crises alors que les
deux autres victimes ont succombé à des crises cardiaques. Ainsi, parmi
les blessés, 21 personnes ont été gardées au niveau des hôpitaux pour
des soins alors que 7 blessés devront être opérés selon le ministère de
la Santé. Les personnes décédées sont d’Alger, de Blida et de Boumerdès.
Pour éviter ces réactions de panique et limiter le nombre de victimes,
l’urgence de la prévention doit être sérieusement prise en charge et
programmée par les autorités concernées et les différents intervenants.
Les experts, notant qu’il n’est pas possible de prévoir la survenue d’un
séisme, diront que le plus urgent est d’axer plutôt les efforts sur la
prévention et les constructions répondant aux normes parasismiques. Ils
appellent ainsi à une «réflexion sur une stratégie de prévention fiable,
qui incombe aux institutions de l’Etat».
F.-Z. B.
BOUMERDÈS
La peur cause plus de dégâts que le séisme
La panique a malheureusement causé encore une fois
plus de pertes que le tremblement de terre. Les victimes déplorées ce
vendredi sont la conséquence de cette peur.
Selon des sources citoyennes, un homme d’une trentaine d’années a sauté
du 4e étage du domicile familial de la cité 668-Logements dans la
commune de Heraoua à l’Est d’Alger. Il est décédé au cours de son
évacuation vers l’hôpital de Aïn-Taya.
Dans la wilaya de Boumerdès, selon le bilan provisoire que nous a
transmis hier matin le capitaine Mokanine, des services de la Protection
civile, 9 personnes, toutes prises de panique, ont été blessées. Parmi
ces victimes, 4 d’entre elles, toutes de sexe masculin, ont été blessées
(fractures) aux bras, au bassin ou aux pieds pour avoir sauté de leurs
habitations à Thénia, Khemis El Khechna, Boudouaou et Larbatache, des
étages (second ou troisième). Une seule femme a été prise en charge pour
avoir été choquée. A l’exception d’une ancienne villa qui abrite deux
familles à Khemis-El-KhechnaIl et qui a subi d’importants dommages, il
n’y a pas d’autres dégâts, rassure l’officier cité plus haut.
Le syndrome de 2003
La forte secousse tellurique dont la magnitude a été évaluée par les
experts du Crag à 5,6 sur l’échelle de Richter qui comprend 9 et dont
l’épicentre a été située par les mêmes techniciens à 19 km à l’intérieur
de la mer Méditerranée (au nord d’Alger) a été fortement ressentie, hier
à 5 heures 11 minutes, par la population des localités de la wilaya de
Boumerdès et l’Est de la wilaya d’Alger qui a été prise de panique. Des
familles entières ont précipitamment quitté leurs domiciles d’autant que
ce nouveau séisme est le plus violent depuis celui de 2003 (6,7 à 7,2
sur l’échelle de Richter) qui, rappelons-le, a ravagé la wilaya de
Boumerdès et l’Est de la capitale causant la mort, selon les
statistiques d’Alger, de Boumerdès et de Tizi-Ouzou de 2 278 personnes.
Au plan du bilan des séismes survenus dans le Tell algérien, celui de ce
vendredi est le troisième de par sa violence après celui de 2003. Entre
les deux, il y a eu celui de Kherrata du 20 mars 2006, dont la force a
été évaluée à 5,8 sur l’échelle de Richter et qui a laissé un lourd
bilan. Il est clair que le traumatisme de 2003 reste vivace dans la
mémoire des citoyens de cette région de l’est de l’Algérois et l’ouest
de la Kabylie.
Pour rappel, la ville de Boumerdès, qui est située à environ 30 km à vol
d’oiseau à l’est d’Alger, est sur le même bassin géologique, la plaine
de la Mitidja notamment, que la capitale. Donc les fortes vibrations de
ce vendredi ont été ressenties avec la même intensité notamment dans les
villes à l’ouest de la ville de Boumerdès comme Boudouaou, Ouled-Moussa,
Khemis-El-Khechna, Ouled Heddadj, Hammadi, et plus loin Rouiba, Reghaïa,
Aïn Taya.
Le même stress a été vécu par les habitants des agglomérations
orientales de la wilaya de Boumerdès.
A Bordj-Menïel, Laâziv, les Issers, Thénia et d’autres communes, les
familles ont subitement quitté leurs domiciles pour passer une partie de
l’aube de la journée d’hier dehors. Très rapidement ces citoyens ont
repris leurs esprits et sont rentrés chez eux pour faire la grasse
matinée.
Un répit pour la capitale ?
Fort heureusement, le tremblement de terre de vendredi, qu’on peut
classer dans la catégorie des séismes assez forts, est passé sans trop
de dégâts. Il faut rappeler que les spécialistes algériens et étrangers
étaient anxieux au sujet de l’activité sismique au niveau d’Alger. Ils
craignaient en effet des conséquences dramatiques d’un déversement
d’énergie tectonique en stagnation depuis trois siècles dans les
profondeurs de la baie d’Alger et son amont. Le dernier tremblement de
terre dans la capitale a été recensé le 2 février 1715. Sa magnitude a
été évaluée à 7,5 sur l’échelle de Richter.
Le tremblement de terre de vendredi a-t-il libéré assez d’énergie pour
donner un répit à la capitale ? Aux spécialistes de donner leur avis.
Abachi L.
TIPASA
Plus de peur que de mal
Ce fut, dans la matinée du vendredi 1er août, aux
environs de 5 heures du matin, qu’un séisme de 5,6 de magnitude sur
l’échelle de Richter a ébranlé la côte ainsi que le chapelet de villes
qui longent le territoire côtier de la wilaya.
Selon nos sources, l’effroi a été important, sans toutefois provoquer de
scènes de panique, à l’instar des séismes précédents.
A Cherchell, ceux qui avaient accompli la prière du Fadjr chez eux, à 5
heures du matin avaient ressenti les bruits sourds annonciateurs du
séisme.
Toujours selon nos sources, au-delà de la première secousse, dont la
violence s’est atténuée, aucune scène de panique n’a été observée à
Hadjout, Tipasa et Bou-Ismaïl. Les seules réactions observées de bonne
heure furent les inquiétudes par téléphone et les informations
alarmantes à ce propos qui s’échangeaient entre les familles.
Larbi Houari
La secousse tellurique a été ressentie également à
Bouira
En même temps que plusieurs wilayas limitrophes qui
ont ressenti la secousse tellurique qui a frappé le large de la capitale
ce vendredi matin, plusieurs localités et villes de la wilaya de Bouira
ont vécu cet événement avec plus ou moins d’appréhension.
Ainsi, si au niveau du chef-lieu de la wilaya, les habitants des cités
et d’autres quartiers ont pu ressentir la secousse, à Lakhdaria, d’après
les témoins, plusieurs familles ont quitté leurs maisons tellement la
secousse était forte. D’après des témoins, la secousse a été précédée
d’un bruit assourdissant semblable à un bruit de camion. D’autres
témoins racontent que des objets se trouvant sur les tables de nuit, des
tableaux et autres objets de décoration, sont tombés par la force ou
plutôt la persistance de la secousse qui a duré une bonne vingtaine de
secondes, ce vendredi à 5 heures 10 minutes.
Cela étant, même si cette secousse a été ressentie, on ne déplore fort
heureusement aucune victime ou dégât important.
Y. Y.
BLIDA
Des milliers de citoyens fuient leurs maisons
Le séisme de magnitude 5,6 sur l’échelle de Richter,
qui a frappé hier matin la capitale, a été fortement ressenti dans la
wilaya de Blida, suscitant peur et panique chez les citoyens.
D’ailleurs, des milliers de personnes, notamment ceux qui habitent les
bâtiments à l’image de la cité AADL de Ouled-Yaïch et celle de la cité
Brakni, ont passé le reste de la nuit dans la rue par crainte de
répliques.
Dans le même sillage, un jeune de 21 ans a été gravement blessé au
niveau du dos et de la tête après s’être jeté du 1er étage de sa maison
située à Ouled-Slama, à 30 kilomètres à l’est de Blida. Il a été évacué
en urgence par les sapeurs-pompiers à la polyclinique de Bougara.
De son côté, la direction de la Protection civile a déployé tous les
moyens nécessaires pour secourir les vies et a répondu à tous les appels
téléphoniques émanant de citoyens en détresse.
Par ailleurs, aucun dégât matériel n’a été enregistré à travers
l’ensemble de la wilaya de Blida.
M. B.
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