Actualités : LE GOUVERNEMENT DES «TECHNOCRATES» S’ESSOUFFLE
Un vaste remaniement est prévu à la rentrée
Constitué dans une inhabituelle précipitation, au
lendemain des présidentielles, le 5 mai dernier, l’actuel gouvernement
Sellal s’essouffle déjà. Fortement dominé par des «technocrates», un tel
exécutif s’avère plus un boulet pour le Premier ministre qu’un vrai
gouvernement appelé à gérer le pays et à conduire des réformes dans une
conjoncture particulière, tant au plan national que régional.
Kamel Amarni - Alger ( Le Soir)
«Avec la maladie du président, le Premier ministre se retrouve, de
fait, aux premières lignes. Il doit ainsi combler le vide au plus haut
sommet de l’Etat. Il doit aussi affronter l’opposition et les médias.
Sans compter les autres charges classiques inhérentes à sa fonction.
D’où la nécessité, pour lui, d’être entouré d’une vraie équipe
gouvernementale».
Ce commentaire, d’une source proche de la présidence, donne déjà une
idée sur le topo général. «A l’exception de quelques rares membres du
gouvernement qui ont de la consistance et qui prennent des décisions à
leur niveau respectif, l’écrasante majorité attend tout de Sellal.
Or , il faut l’entourer de personnalités qui soient visibles, d’abord,
et qui se distinguent par une certaine carrure et un minimum en terme de
parcours politique».
Le ton est donc donné : l’on prévoit un remaniement ministériel
important à la rentrée. «Vers septembre ou octobre», nous confie-t-on de
même source. Ce qui, d’ailleurs, était initialement prévu, avant même le
remaniement surprise du 5 mai dernier. Et la tendance plaide en faveur
d’un retour aux anciennes configurations des précédents gouvernements.
A savoir, un gouvernement majoritairement dominé par des hommes
politiques, un personnel puisé des partis politiques ou, du moins, ayant
un minimum de vécu politique au détriment des technocrates, des
bureaucrates, des walis ou même, parfois, des membres du gouvernement
dont les Algériens découvrent l’existence une fois nommés ministres !
Souvent choisis suivant des critères mystérieux, ces gens-là sont
peut-être bons et utiles dans leurs fonctions d’origines respectives
mais certainement pas comme membre d’un gouvernement censé gérer tout un
pays.
«Il nous faut des ministres forts et agressifs, qui puissent occuper le
terrain, tant politique que médiatique et qui puissent, en même temps
conduire, chacun dans son domaine, les colossaux chantiers prévus pour
les cinq années à venir». Si notre source reste très prudente sur les
«noms» des partants et des arrivants, elle insiste en revanche
longuement sur les profils recherchés : «ses personnalités éminentes,
qui peuvent réellement aider l’actuel Premier ministre».
K. A.
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