Actualités : UN RESPONSABLE SAHRAOUI L’EXPLIQUE
Comment le Maroc veut s’implanter au Sahel
L’ambition du Maroc de s’introduire dans la région du
Sahal semble trouver ses sources même dans des organisations
terroristes, selon des Sahraouis.
Rym Nasri - Alger (Le Soir)
Hôte hier, du forum d’El Moudjahid à Alger, le secrétaire général
des travailleurs sahraouis, Mohamed Chikh Lahbib, affirme que le Maroc
ambitionne de pénétrer et de s’imposer au Sahel. Un objectif pour
lequel, dit-il, «le Maroc emploie tous les moyens même s’il n’a pas de
frontières avec cette région».
Selon lui, le Mujao n’est qu’une création marocaine. «C’est une
organisation terroriste, gérée par les services de renseignement
marocains et financée par l’argent de la drogue. Ses seules missions
sont le rapt des étrangers dans les camps de réfugiés sahraouis et la
déstabilisation de l’Algérie», précise Mohamed Chikh Lahbib. Hormis ces
deux missions, il affirme n’avoir jamais entendu parler d’autres actes
de cette organisation.
L’intervenant rejette toute tentative d’impliquer le Sahara occidental
dans les fléaux de drogue et de terrorisme. «Les Sahraouis ne font ni
dans la culture du cannabis, ni dans sa vente, ni dans son exportation
et le Polisario s’est toujours érigé contre le terrorisme et le combat»,
dit-il.
S’agissant de la lenteur du processus de règlement de la situation des
Sahraouis, Mohamed Chikh Lahbib pointera du doigt la France et implique
également certains pays du Golfe. «La France défend les intérêts du
Maroc et entrave à chaque fois le processus en ayant recours au veto»,
dit-il. Selon lui, le Maroc continue à être le «gardien» des pays
occidentaux et son roi à «rendre des comptes sur toutes les rencontres
des pays arabes à Tel-Aviv». Le SG des travailleurs sahraouis évoque
ainsi de nombreuses violations des droits de l’Homme des Sahraouis par
le Maroc. Il assure que 5 000 détenus sahraouis demeurent «non
identifiés» et que 165 prisonniers politiques sahraouis sont dans les
prisons marocaines.
Toutefois, il précise que le gouvernement marocain nie la détention de
151 autres prisonniers révolutionnaires sahraouis.
Toutes ces «violations» et l’embargo militaire et matériel imposés aux
Sahraouis sont pour lui, une immense injustice. Pourtant, poursuit-il,
«le droit à l’autodétermination est garanti au peuple sahraoui par la
Minurso. D’ailleurs, l’Union africaine l’a reconnu et l’a affirmé».
Il estime que la communauté internationale ne peut rester ainsi l’otage
des exigences des Etats colonialistes.
R. N.
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