Actualités : CRÉATION D’UNE INSTITUTION OU D’UNE ACADÉMIE DES FETWAS
Mohamed Aïssa compte sur l’apport de l’expertise du groupe Al Baraka
La création d’une institution ou Académie nationale des fetwas pourrait
bénéficier de l’exégèse des savants, juristes et experts musulmans,
notamment ceux du groupe bancaire Al Baraka. C’est ce que le ministre
des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, a prôné hier.
Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Ouvrant, à Dar-El-Imam (El
Mohammadia), les travaux d’une conférence scientifique organisée par la
banque Al Baraka Algérie en collaboration avec son département
ministériel, Mohamed Aïssa a invité les savants et chercheurs, conseils
scientifiques du comité de supervision du groupe Al Baraka notamment,
hôtes de cette conférence, à contribuer au développement de l’Ifta’ ou
émission d’avis religieux en Algérie. Soit un transfert d’expertise au
profit des savants, conseils scientifiques et experts de diverses
disciplines qui devraient composer cette instance, en charge de
l’émission d’avis unifiés, de référence et basés sur l’ijtihad et la
réflexion collective. De tels avis qui sont d’ailleurs recommandés en
matière d’accès aux services bancaires, investissement et financement
socioéconomique conformes à la charia, note-t-on. En ce sens, Mohamed
Aïssa a exprimé clairement son souci d’assainir l’émission d’avis
religieux, de la libérer des altérations mais aussi de l’emprise de
l’informel. Il s’agit en fait d’encourager les promoteurs et autres
consommateurs qui rejettent le paiement des taux d’intérêt à recourir
aux canaux bancaires et à ne plus s’approvisionner sur le marché
informel. Ce faisant, la finance islamique est déjà pratiquée en Algérie
par le biais de trois établissements bancaires (Al Baraka Algérie, Al
Salem et la Banque du Golfe). Certes, un dispositif réglementaire
spécifique régissant l’activité des banques islamiques n’existe pas même
si un projet avait été impulsé en ce sens et que la modification des
dispositions réglementaires reste encore souhaitée. Toutefois, le
dispositif législatif et réglementaire régissant les banques et
établissements financiers «ne constitue pas un frein», assurera le
secrétaire général de la banque Al Baraka Algérie, Nacer Haidar, qui
évoquera un intérêt important des ménages et promoteurs pour ce type de
financement. Un engouement qui reste encore timide dans la mesure où
l’activité bancaire islamique ne représente que 2% du marché domestique
et de l’ordre de 17% des transactions du secteur bancaire privé. Audelà
de la diversité des prestations offertes ou projetées par ces
établissements islamiques, des perspectives liées à la relance du crédit
à la consommation pour la production nationale et au développement du
financement notamment hypothécaire, ainsi que l’ouverture de guichets
dédiés à ce type de financement alternatif au niveau du réseau bancaire
public, une plus grande intégration de la finance islamique serait
néanmoins opportune. Une opportunité que le mode de gouvernance, la
gestion des transactions ainsi que le dispositif de supervision,
contrôle légal et maîtrise des risques et infractions, en vigueur dans
les établissements financiers islamiques dans le monde et qui sont
conformes strictement aux dispositions de la charia et basés sur la
jurisprudence, l’ijtihad (la réflexion) collectif, expliquent en fait.
Une thématique justement abordée lors de cette conférence scientifique,
la seconde du genre et qui a été marquée par la participation de membres
du conseil ou comité de supervision du groupe Al Baraka. Notons que le
groupe Al Baraka opère dans une douzaine de pays dont l’Algérie où il
est présent depuis 1991, et gère un portefeuille de 8 milliards de
dollars et diversifie ses activités.
C. B.
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