Sports : FOOTBALL
AU LENDEMAIN DE LA TRAGIQUE DISPARITION DE L’ATTAQUANT CAMEROUNAIS DE LA
JSK
FAF-LFP iront-elles jusqu’au bout de leurs intentions ?
L’émotion est
encore palpable dans les milieux sportifs au lendemain de la tragique
disparition de l’attaquant camerounais de la JS Kabylie, Albert Ebossé,
mortellement atteint par un projectile lancé à partir des tribunes du
stade du 1er-novembre de Tizi-Ouzou à la fin du match JSK-USMA (2e
journée de la Ligue Mobilis 1).
Ce n’est qu’hier que la Fifa a exprimé sa position suite à ce drame qui
s’est produit dans une enceinte sportive. Et encore, la réaction de
l’instance mondiale du football fut signée par le président Blatter dans
un message publié sur son compte twitter. Dimanche, toutes les
structures nationales et continentales du football ont mis en relief la
gravité de l’acte de tuer un footballeur sur un terrain de jeu. Un acte
odieux, barbare et criminel qui doit, selon ces institutions, être
sévèrement sanctionné. Pénalement mais également sportivement. Si, pour
la justice, l’enquête est en cours, l’auteur du crime n’étant pas encore
identifié à l’heure où nous mettons sous presse, sur le plan sportif de
nombreux indices préfigurent de lourdes sanctions sur le football
algérien, de la part de la CAF, et pour le club kabyle que les instances
nationales indexent comme principal responsable de cette tragédie. Et
pour cause, les règlements et autre code disciplinaire font allusion à
la responsabilité du club local quant à la réunion de toutes les
conditions matérielles pour un bon déroulement de la compétition. Une
«menace» contenue dans le communiqué publié sur le site de la FAF
dimanche soir et dans lequel il est expressément souligné que la
fédération va «étudier prochainement d’autres mesures plus coercitives
qui peuvent entraîner l’exclusion du club fautif de toute compétition».
L’exclusion de la JSK de la compétition nationale pour une durée à
déterminer sera certainement précédée par sa mise à l’écart de la
participation à la prochaine édition de la Ligue des Champions
africaine. L’instance d’Issa Hayatou qui avait exigé que «des sanctions
exemplaires soient prises contre cet acte grave de violence» n’aura
aucun «remord» à joindre l’acte à la parole. Le mystère entoure, par
contre, le courage de la FAF et de la LFP à prendre les décisions qui
s’imposent à l’encontre de la formation phare de la Kabylie. Une région
attachée à son club lequel se retrouve à chaque fois «noyé» dans le
débat politique local. Si la Ligue de football professionnel et la FAF
sont «capables» de prononcer des sanctions d’ordre pécuniaire, voire la
suspension du stade de Tizi-Ouzou pour quelques matches, ou quelques
saisons, il leur sera (la LFP et la FAF, ndlr) difficile d’apposer leurs
griffes sur des décisions portant sur la suspension du club kabyle ou la
radiation de ses dirigeants. Une telle sentence pourrait fragiliser
davantage la position du pouvoir d’Alger concernant la gestion d’une
région jamais épargnée par les contestations et autres violences
terroristes. La Fédération et la Ligue ont-elles les coudées franches
pour faire respecter leurs propres règlements ? Oseront-elles prononcer
les décisions contenues dans leur code disciplinaire ? Hier, la
structure dirigée par Mahfoud Kerbadj a réuni les principaux acteurs du
match JSK-USMA (dirigeants des clubs et officiels) pour recueillir leur
version. Sur le site de la LFP, un premier communiqué, publié en début
d’après-midi, confirmait la suspension de toutes les compétitions
officielles et amicales jusqu’à nouvel ordre, décision contenue dans le
document rendu public, dimanche, par le site de la FAF. Aucun élément
nouveau ne semblait se dégager des témoignages fournis par les parties
convoquées. Aussi bien les officiels (arbitres et délégués) que les
responsables des clubs en présence ont souligné l’exemplarité (sic) des
conditions dans lesquelles le match s’est tenu. Pourtant, destin mis à
part, un footballeur, Albert Ebossé en l’occurrence, a perdu la vie
quelques minutes après le sifflet final de M. Benouza. Un arbitre
international qui devait arrêter la partie dès les premiers jets de
projectiles amorcés à l’entame d’un classique qui, à défaut de tenir ses
promesses sur le terrain, a mis en émoi toute la planète.
M. B.
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