Actualités : PRÉVENTION ROUTIÈRE
Lazouni appelle à l’introduction de l’éducation à la sécurité routière
dans les écoles
L’Algérie a pensé depuis 1987 à introduire la
prévention routière dans le système scolaire, à travers l’article 21 de
la loi 87/09. Pourtant, 27 ans après, le texte n’est toujours pas
appliqué, déplore Mohamed Lazouni, président de l’association prévention
routière.
Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - L’Algérie déplore plus de 4 000
décès et des milliers de blessés sur les routes annuellement. Pour
mettre fin à cette hécatombe, plusieurs mesures ont été décidées.
Pourtant, les routes continuent de tuer chaque jour des dizaines de
personnes. Le facteur humain est responsable à 80% de ces accidents. Les
autoécoles sont souvent pointées du doigt et accusées d’avoir une part
de responsabilité sur la hausse du nombre d’accidents de la circulation.
Or, les autoécoles s’en lavent les mains. «Ce sont les examinateurs qui
délivrent les permis de conduire et non pas les autoécoles», souligne M.
Zineddine Aoudia, président de la Fédération nationale des autoécoles.
Une mise au point que semble partager le spécialiste Mohamed Lazouni,
président de l’association prévention routière. Intervenant hier lors
d’une conférence de presse organisée par l’UGCAA (Union générale des
artisans et commerçants algériens), M. Lazouni estime que les autoécoles
jouent seulement le rôle de la formation. Son point de vue ? Le candidat
avant d’avoir l’âge légal pour passer son permis de conduire doit au
préalable recevoir une éducation routière. Un rôle que devaient jouer
les établissements scolaires. La prévention routière devait figurer dans
le programme scolaire depuis 1987. En effet, l’Algérie dans la loi 87/09
dans son article 21 parle de l’introduction de la prévention routière
dans le système éducatif. Seulement, les textes d’application n’ont pas
suivi. M. Lazouni a rappelé qu’en France, l’enseignement de la sécurité
routière fait l'objet d'un cursus complet et l’élève dispose d’une
attestation et d’un brevet de sécurité routière. «Avant de passer son
permis, le futur conducteur a déjà reçu une éducation», estime
l’intervenant. Ce dernier évoque un autre point noir : le permis de
conduire de camions semi-remorque. «Les autoécoles ne disposent pas de
ces engins, pourtant les candidats passent leur permis de conduire de
semi-remorque. Ce n’est pas normal. L’Etat doit intervenir pour prendre
en charge cette formation. Si l’on passe son permis pour conduire un
semi-remorque ça doit se faire sur un semiremorque », a souligné
l’intervenant. Ce dernier appelle également à revoir le système de
délivrance du permis de transport en commun. Selon lui, un chauffeur de
bus doit être noté sur son quotient intellectuel pour avoir droit à un
permis de conduire. M. Lazouni a, par ailleurs, critiqué le permis à
points, tel qu’il a été conçu. «Il ne faut pas avoir honte de copier des
choses qui ont été faites ailleurs. Ils veulent inventer le permis à
points alors qu’il existe depuis les années 1960 en Allemagne», a
souligné ce spécialiste de la prévention routière qui estime que dans sa
formule actuelle, le permis à points est une équivalence «d’un casier
judiciaire». «Je ne comprends pas pourquoi on retire les points et le
permis de conduire en même temps en cas d’infraction. C’est l’un ou
l’autre», a indiqué le conférencier qui s’interroge sur «qui est
habilité à retirer les points ?». Pour terminer sur une bonne note, le
conférencier estime qu’il y a tout de même une stabilité du nombre de
victimes sur les routes. Selon lui, en 1985, l’Algérie qui comptait
entre 25 à 30 millions d’habitants et 1,7 million de véhicules a déploré
4 134 morts. En 2013, avec 40 millions d’habitants et plus de 8 millions
de véhicules, l’on déplore 4 454 morts. M. Lazouni a indiqué que 35% des
accidents surviennent sur les autoroutes et 20% sur les routes. La
somnolence sur l’autoroute est la cause de 30 à 35% des accidents.
S. A.
AUTOÉCOLES
Des centres d’examen à partir du mois de septembre prochain
Le président de la Fédération nationale des autoécoles, Zineddine
Aoudia, a annoncé hier que le ministère des Transports compte mettre en
place des centres d’examen de conduite à partir du mois de septembre
prochain. Actuellement, il existe 200 examinateurs pour 7 800
autoécoles. 100 nouveaux examinateurs viendront renforcer l’effectif
actuel d’ici septembre prochain, a ajouté le porte-parole des gérants
des autoécoles. Selon lui, la norme est d’atteindre un examinateur pour
50 candidats. M. Aoudia qui a indiqué que les candidats libres au permis
de conduire sont responsables de 20 % des accidents de la circulation,
appelle à l’installation d’un comité national regroupant l’ensemble des
intervenants dans la sécurité routière afin de discuter des vraies
raisons de ces accidents.
S. A.
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