Régions : BOUMERDÈS
Seghirat, «les Grottes» pour les intimes
Lorsque l’Etat investit de
l’argent pour rendre des plages accessibles, sûres et conviviales, que
l’APC fait des efforts pour gérer au mieux ces infrastructures, les
corps constitués (gendarmerie, police et Protection civile) ont pour
seul souci la sécurité et la tranquillité des estivants et les plagistes
font honnêtement leur travail, tout ce monde contribue aux bonheur des
familles qui fuient les grandes chaleurs de l’intérieur du pays pour
oublier durant quelques heures ou quelques jours les aléas de la vie.
C’est ce que nous avons constaté mercredi à Seghirat dans la commune de
Thénia au centre de la wilaya de Boumerdès. Rares sont les baigneurs qui
savent que les deux plages de Seghirat appartiennent à la commune de
Thénia — Tizi Nath Icha ou Menerville — dans le centre de la wilaya de
Boumerdès. C’est parce que la ville de Thénia, chef-lieu communal est
située dans l’arrière-pays par rapport à la Méditerranée, derrière le
mont Bouarous. Avant de prendre ce nom de Seghirat, on appelait ce
rivage «les Grottes». Lieu privilégié par les pêcheurs à la ligne et les
amateurs de la pêche sous-marine, c’est probablement les deux meilleures
plages des 120 km du littoral de la wilaya de Boumerdès. En 2013, elles
ont été effectivement classées à la première place selon les critères
d’appréciation (propreté des lieux, tranquillité des baigneurs…) fixés
par la direction du Tourisme de Boumerdès. Cernées à l’ouest par
El-Kerma (ex-Figuier) qui fait partie de la commune de Boumerdès et à
l’est par Zemmouri, quelque peu enclavées, mais traversées par la RN24 (Boumerdès-Dellys)
elles font le bonheur de nombreuse familles d’Alger, de Tizi-Ouzou, de
plus loin encore de Sétif, M’sila, Bordj Bou- Arréridj et Bouira qui les
prennent comme destination. C’est ce que nous avons relevé mercredi.
Nous avons en effet discuté avec des familles venues, pour la journée,
de Bordj Bou-Arréridj ville, de Mechetras, plus loin de la ville de
Tizi-Ouzou, d’Alger et de Boumerdès-ville. Elles nous ont toutes fait
part du plaisir que leur procurent ces lieux. A la plus petite plage de
300 mètres environ coincée entre de massif rocheux, Kamel Bokessa, le
soumissionnaire pour la seconde année consécutive, veille au grain pour
la tranquillité des estivants et la propreté des lieux. Il nous montre
plusieurs petites tentes où sont posés les effets personnels mais sans
personne à l’intérieur. «C’est parce qu’ils sont en confiance. Nous
sommes six personnes à veiller sur la tranquillité des familles.» Selon
lui, les baigneurs, certains par bus entiers, viennent de toutes les
régions du pays et restent parfois tard dans la nuit pour ne repartir
qu’une fois la circulation routière devenue moins dense et moins
pénible. Trois jeunes filles et leur maman sont venues de Boumerdès.
L’une d’elles, Khaoula, 15 ans parle avec enthousiasme du plaisir que
lui procure cette sortie et de se retrouver en ces lieux. Les familles
venues ensemble de Bordj Bou-Arréridj qui déjeunaient sur le sable ont
ramené bébés et enfants en bas âge. A noter qu’à la plage ouest, longue
de plus de 1 200 mètres une partie, environ 300 mètres, a été louée à un
plagiste et le reste libre. Les deux plages sont en aval d’un maquis
donc loin de toute pollution. Le cordon dunaire de la plus grande plage
est large, offrant ainsi énormément d’espaces. Les eaux, au bonheur des
petits, sont peu profondes et transparentes. Au plan de la gestion, le
parking est géré par la commune qui respecte la tarification à savoir 50
DA la place. Ce n’est malheureusement pas le cas des autres communes, à
l’exception de celle de Corso, qui laissent les racketteurs et autres
délinquants des plages dicter leur prix qui est généralement de 100
dinars, c’est-à-dire le double de ce qui est convenu. Au moins on sait
qu’à Thénia et Corso l’argent va dans les caisses des collectivités
locales pour y être dépensé dans l’intérêt général et non pas pour
remplir les poches de délinquants qui, souvent, partagent le pactole
avec certains élus locaux et autres responsables véreux.
Le professionnalisme des corps constitués
A Seghirat, aussi bien chez les jeunes gendarmes dont le poste est
mitoyen de celui de la Protection civile que les maîtres-nageurs qui
sont installés sur un monticule qui sépare et domine les deux plages, on
sent la sérénité et le souci de la sécurité des baigneurs. «Au moment
des grandes chaleurs surtout les week-ends nous recevons entre 40 000 et
50 000 personnes. Ils viennent de toutes les régions du pays. Mais fort
heureusement jusqu’à présent tout se passe très bien» nous confiera l’un
des militaires. Ce n’est pas trop leur jeter des fleurs que de dire que
les gendarmes de Seghirat donnent un sens, au niveau local, au plan
Delphine, plan arrêté par l’état-major de la GN pour le bon déroulement,
au niveau national, de la saison estivale. Ailleurs, nous demandons à
voir. Le sapeur-pompier qui s’affairait à faire démarrer le zodiac
d’intervention dira de son côté : «Hamdoulillah, tout va à merveille.
Nous n’avons aucun problème. Les estivants profitent pleinement de leur
détente et ça nous fait plaisir de contribuer à cette tranquillité. De
plus jusqu’à présent nous n’avons recensé aucun accident dramatique.»
Ils sont 14 éléments, dont 3 professionnels, dotés d’un zodiac et une
ambulance à veiller sur la sécurité de milliers de personnes qui
accourent à la recherche de moments de délassement. Au moment de quitter
Seghirat, nous avons remarqué la présence de Nor Zoulim, directeur du
Tourisme, passé pour une inspection inopinée. Il ne cacha pas son
plaisir à nous montrer les aménagements réalisés par son département
notamment les accès, le parking, les sanitaires et l’éclairage public.
«Cela nous a coûté plus de 2 milliards de centimes», dira-t-il. Au moins
c’est un investissement dont bénéficient d’une manière directe des
milliers d’Algériens pour prendre des moments de repos.
Abachi L.
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