
Actualités : VIOLENCE DANS LES STADES
Le coup de gueule de Madjer
Pour l’ex-joueur et sélectionneur de l’équipe
nationale, Rabah Madjer, les supporters sont les derniers maillons de la
chaîne de la violence dans les stades. «C’est cet engrenage de corrompus
et de corruption dans les hautes sphères du football, qui en est la
cause…», accuse-t-il.
Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir)
Rabah Madjer a remis hier une talonnade, à l’occasion de l’ouverture
d’un colloque sur la violence dans la société algérienne.
Abordant l’aspect du football et l’inquiétante montée de violence dans
les stades, l’ex-joueur du FC Porto a pointé du doigt les responsables
du sport-roi.
«Lorsque les supporteurs constatent que des milliards sont dépensés pour
des résultats médiocres, ils réagissent en exprimant leur colère dans
les tribunes», lance-t-il d’emblée.
C’est ainsi, un milieu gangrené par la magouille et la corruption, que
Rabah Madjer décrit et dénonce, en préconisant de «couper le mal à la
racine», s’il y a réellement volonté de restaurer la paix dans les
stades. Et pour mieux se faire comprendre il personnalise ce mal :
«C’est cet engrenage de corrompus et de corruption dans les hautes
sphères du football, qui en est la cause et l’élément déclencheur de
violences à tous les niveaux».
Il cite, d’ailleurs, comme exemple : «Les responsables qui font pression
sur les arbitres pour influer sur le résultat d'un match, les dirigeants
qui ne respectent pas leurs entraîneurs et qui sont prêts à tout pour
venir à bout d'un adversaire, sans oublier les opportunistes et les
magouilleurs qui voient le football juste comme un moyen de réussir un
très gros profit».
Il ne manquera pas d’ailleurs de féliciter «le courage» du referee
Mounir Bitam, qui a levé le voile sur les pressions et la corruption
exercées par des responsables sur le corps arbitral dont il est issu.
De même qu’il invite toutes les parties prenantes du football algérien,
à suivre l’exemple Bitam, pour libérer le sport-roi des mains des
magouilleurs.
Enfin, Rabah Madjer conclut : «Si le football est assaini, le supporter
ne pourra qu'adhérer par souci de ne pas être la seule tache noire dans
un environnement sain et positif».
M. M.
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