Culture : Roman A birthday in hell de Mustapha Bensadi
Polar en anglais
Entre la «short story» (nouvelle dense en littérature
britannique) et le «novel» (roman)», tel est le «statut» littéraire de A
birthday in hell (un anniversaire en enfer), ce mini-roman de 70 pages
structuré en 14 petits chapitres et publié par les éditions El Amel de
Tizi Ouzou. C’est un «presque polar», du point de vue style, relatant le
tourbillon infernal qui happa une jeune journaliste le jour même de son
anniversaire : kidnappée par des terroristes…
La préface est signée «N. Senhadji, M. A., English Department,
University of Béjaïa», tandis qu’un chapelet de dédicaces rend hommage
aux mémoires de «géants de l’enseignement de l’anglais (Langue,
littératures et civilisations anglaises et américaines…) à l’université
d’Alger dans les années 1960, 1970,1980. Il s’agit des professeurs
Mokhtar Laceb et Rachid Benouameur, ainsi que l’inspecteur d’anglais
Hocine Menasri, décédés il y a plusieurs années. «Je tenais tant à cet
hommage chargé de gratitude et surtout d’intense émotion à ces géants
que j’ai eu l’insigne honneur d’avoir eu comme enseignants dans les
années 1970 à la Fac des lettres et des sciences humaines (département
d’anglais) de la Fac centrale à Alger !» a tenu à expliquer l’auteur,
Mustapha Bensadi. Les mémoires de journalistes et de toutes les autres
victimes innocentes du terrorisme sont également honorées. «To all the
innocent victims of terrorism», précise l’auteur. Qui ajoute que «le
tableau sur la première de couverture est une peinture de style
abstrait, signée Nouredine Saïdi, artiste plasticien».
Ouvrage publié avec le soutien du ministère de la Culture dans le cadre
du Fonds national et développement des arts et des lettres. Déposé en
2008-2009 auprès du ministère de la culture par les soins de M. Mourad
Nacer, alors Directeur de la culture à Béjaïa, A birthday in hell est
paru aux éditions El-Amel (mai-juin 2014) et a été tiré à 2000
exemplaires pour le compte du ministère de la culture.
Kamel Gaci
Quelques questions à l’auteur anglophone
Le Soir d’Algérie : Soixante-dix pages, quatorze chapitres : trop long
pour être une simple nouvelle, pas assez «épais» pour être un roman et
pourtant il est écrit «Novel» sur la 1re de couverture de votre livre...
Mustapha Bensadi : C’est, en fait, un «short novel» (mini-roman) ou
alors un «long short story». Peut-être que «Novel» c’est un peu exagéré,
voire innocemment, naïvement prétentieux de ma part… Par contre, ce qui
est indéniable, m’a-t-on dit, c’est que l’ouvrage est écrit sur le
«modèle» scénario…
Qu’est-ce qui a motivé votre désir d’écrire en anglais ?
Au départ, c’était parce qu’une fois, après la publication de mon
premier roman (en langue française et tiré seulement à 550 exemplaires),
un groupe de jeunes, deux lycéens et quatre de mes anciens étudiants à
la fac (département d’anglais) m’avaient abordé et me reprochèrent
presque de ne pas encore osé écrire «quelque chose» en anglais. «Vous,
prof et traducteur dans la langue de Shakespeare, pourtant !» Je
considérai alors que c’était, là, un défi qu’il fallait relever. Mais
déjà, auparavant, j’avais toujours nourri le désir d’écrire en anglais…
Quel est le public ciblé par votre mini-roman ?
De toute évidence davantage les étudiants en licence et master en
anglais ainsi que les enseignants de la langue…Peut-être, également, les
anglophones résidant en Algérie…Je ne sais pas, car c’est lié à la
distribution et dans mon cas, les 1600 exemplaires édités par les
éditions El Amel (Tizi-Ouzou) sont la stricte propriété du ministère de
la Culture et je ne sais toujours pas quels en seront les
destinataires... Seule une centaine (100) seront distribués aux
libraires par l’éditeur.
Comment voyez-vous la place de l’anglais en Algérie ?
Elle tend à s’élargir, ça c’est incontestable. On n’a jamais vu un
nombre aussi important d’écoles privées proliférer à l’échelle
nationale. Les jeunes prennent de plus en plus conscience, notamment
dans les grands centres urbains et dans la capitale, de l’absolue
nécessité de maîtriser l’anglais, qui est plus qu’une «simple» langue
internationale, mais surtout un outil de contact, de formation, de
travail et de réussite à l’internationale ! Cela dit, la langue
française ne sera jamais supplantée par l’anglais pour autant.
Elle est l’une des principales composantes du «créole» algérien, voire
maghrébin et a été réhabilitée dans le système éducatif.
Il semblerait que vous attendiez la parution d’autres livres en
français, cette fois...
Fort probable, en effet, que soient édités bientôt un recueil de
nouvelles et un roman (en réédition). Ce serait pour le prochain Salon
du livre…
Entretien réalisé par Kamel Gaci
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