Actualités : Le Bonjour du «Soir»
Le «qui-tue-qui ?» n'est pas parisien !
Par Maâmar Farah
Pouvons-nous, en ces moments où l'horreur du massacre redessine sous nos
yeux le long fleuve de sang qui a coulé chez nous ; pouvons-nous, en
tant qu'êtres humains d'abord, ne pas nous solidariser avec les familles
des victimes de l'attentat contre Charlie Hebdo et un appartement pris
pour cible par «erreur» ? Evidemment, non ! Aujourd'hui, et s'il est
trop tôt pour identifier clairement les terroristes ainsi que leurs
motivations, il faut peut-être rappeler que cet attentat intervient dans
une conjoncture très défavorable pour les musulmans et l'islam en
France. Et la suite, vous la devinez !
Pouvons-nous, aussi, en cette journée noire pour Paris, la France, mais
aussi pour le monde, rejouer la séquence favorite de certains
journalistes, juges, philosophes et hommes politiques d'en face,
longtemps accrochés au «qui-tue-qui ?», piètre épisode d'une incapacité
chronique à comprendre les mutations du monde et les drames à venir.
Non, assurément, parce que ce terrorisme qui tue froidement, qui fait
couler le sang et installe l'affolement, nous l'avons connu avant les
autres ! Et, pendant que les Algériens tombaient, le Paris bien pensant
fustigeait l'armée nationale et le DRS, aidés en cela par des renégats
qui apportaient le semblant de preuves qui manquaient ! Non, nous
n'irons jamais jusqu'à imaginer des scenarii qui n'existent que dans
l'imagination des ennemis de notre pays ! Enfin, la France qui a payé et
armé des terroristes en Syrie doit pouvoir faire le ménage chez elle et
là-bas, dans ces régions où Daesh a prospéré grâce à la générosité de
Paris.
Solidaires des familles et du peuple français, nous sommes les mieux
placés pour comprendre la colère qui monte. Mais les amalgames ne
servent ni la vérité, ni la justice. La France doit se regarder dans un
miroir. Peut-être qu'elle cessera alors de faire porter aux autres la
responsabilité de ses échecs !
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