Actualités : Soufiane Djilali à l’adresse de Bouteflika :
«Ne vous préoccupez pas de l’avenir, pensez à partir pacifiquement»
L’exploration du gaz de schiste obéit à des
considérations autres qu’économiques, assure Soufiane Djilali. Le
président de Jil Jadid se demande au nom de quel deal le président de la
République, est aujourd’hui prêt à «offrir les terresalgériennes aux
étrangers». Au président de la République, Soufiane Djilali conseille de
ne pas se préoccuper de l’avenir. Il lui conseille plutôt de se soucier
de «partir de la façon la plus paisible et pacifique».
Nawal Imès- Alger (Le Soir)
Le président de Jil Jadid dit ne pas comprendre l’entêtement des
pouvoirs publics à explorer le gaz de schiste. Théoriquement, dit-il, le
système devrait perpétuer la rente pour avoir plus d’argent mais il
relève une des nombreuses contradictions : le gaz de schiste ne
remplacera pas les énergies conventionnelles sans compter le grand
risque au niveau écologique au regard de la faible rentabilité du gaz de
schiste. Au nom de quelle logique, s’interroge Soufiane Djilali, le
pouvoir est-il prêt à «déstabiliser le pays et à menacer la stabilité du
pays pour si peu ?». Que cache cet entêtement ? Le numéro un de Jil
Jadid fait sa propre analyse. Il soupçonne de gros enjeux politiques qui
poussent Bouteflika à «offrir les terres algériennes aux étrangers» et
s’interroge : «Le Président est-il prêt à vendre tout le Sud pour rester
au pouvoir ? Y a-t-il eu un accord secret pour livrer les richesses du
pays aux puissances étrangères ?» Le président de Jil Jadid se dit
convaincu que ce sont les producteurs des engins d’exploration qui
seront gagnants. Idem pour les entreprises étrangères qui, une fois
autorisées à explorer, ne vont pas respecter les normes
environnementales et l’Algérie n’a pas les moyens, dit-il, d’imposer des
normes de sécurité.
Le président de Jil Jadid fustige un pouvoir en faillite qui, faute de
crédibilité, dépêche le DGSN au moment où le gouvernement et à sa tête
le Premier ministre a perdu toute crédibilité. En se déplaçant à In
Salah, le président de Jil Jadid dit avoir été choqué de découvrir une
ville «hors champ», totalement défavorisée. Soufiane Djilali se dit, par
contre, agréablement surpris par la grande mobilisation des gens du Sud
qui se sont, comme un seul homme, levés pour dire non au gaz de schiste.
C’est la première fois, affirme le numéro un de Jil Jadid, que
l’ensemble des couches de la société se mobilise autour non pas de
revendications sociales mais une question d’intérêt national. Ils
donnent, dit-il, grâce à leur sens de la citoyenneté une leçon au Nord
qui s’est peu mobilisé autour de la question.
La société algérienne, dit-il, est aujourd’hui face à elle-même. Présent
à la conférence de presse qu’il a animée hier, Salah Debbouz, de la
Ligue algérienne des droits de l’Homme, affirme qu’à Aïn Salah, la
population est très mature. Elle s’oppose à la pollution de
l’environnement face à un pouvoir qui prend des décisions «au niveau
central dans l’opacité totale» en interdisant systématiquement aux
citoyens de s’exprimer librement.
Il ne demande ni plus ni moins que l’amendement de la loi sur les
hydrocarbures. Une revendication soutenue par l’activiste Mehdi Bsikri
qui revendique non pas des décisions mais l’abrogation de la loi sur les
hydrocarbures et une loi qui interdit tout simplement la fracturation
hydraulique. Les alternatives, dit-il, existent pour peu qu’il y ait de
la volonté politique.
N. I.
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