Actualités : «Certaines ambassades à Alger sont particulièrement actives ces jours-ci»
Saâdani dénonce un complot étranger au Sahara


Amar Saâdani insiste : «Le gros dans cette histoire de gaz de schiste relève de la manipulation, c’est l’œuvre du colonialisme». Jeudi dernier, à l’occasion de la réunion des mouhafedh du parti qu’il a présidée au siège national à Hydra, le chef du Front de libération nationale revient longuement sur cette grave crise qui secoue le sud du pays, depuis le début de l’année.

Kamel Amarni — Alger (Le Soir)
«Le colonialisme vise notre Sahara, comme il l’a déjà fait ailleurs. Voyez ce qu’il a fait du Sahara libyen, irakien, etc. Quand nous avons parlé de la main de l’étranger, certains se sont empressés de nous accuser de recourir à un discours appartenant au passé, de recourir à la langue de bois, ils se trompent lourdement». Celui qui nous a habitués à des sorties médiatiques fracassantes depuis son intronisation à la hussarde à la tête du parti par la présidence de la République est d’ailleurs considéré, depuis le 29 août 2013, comme le porte-parole «officieux» du clan Bouteflika. Un peu comme Louisa Hanoune, également proche et qui reste la seule responsable d’un parti politique, toutes tendances confondues, que Bouteflika reçoit, le SG du FLN plaide avec force, pour la thèse du complot. «Certaines ambassades à Alger sont particulièrement animées depuis quelques jours ». En bon relais de la présidence, Saâdani tenait, bien sûr, à «remercier chaleureusement les dernières décisions prises par le président de la République qui est également le président du parti». Avant de donner cette autre information : «D’autres décisions au profit des populations du Sud et des Hauts-Plateaux seront encore annoncées dans quelques jours». Mais qui Saâdani vise-t-il par ses accusations au juste ? «La France ? Non, la France n’est pas intéressée par le gaz de schiste, mais par l’uranium. La France veut le Niger, le Mali mais aussi Tamanrasset». Sur un tout autre plan, interne au parti celui-là, Saâdani s’en prendra à ses opposants : «Certains nous accusent de fuir le congrès. Qu’ils sachent que nous préparons les congrès avec la base et non pas à Hydra comme ils avaient l’habitude de le faire. Je sais que ce discours ne plaît pas à ces gens qui ont peur de perdre leur éternel statut de VIP». Saâdani, qui avait effectivement ajourné jusqu’à nouvel ordre la tenue du 10e congrès du parti qui devait intervenir en ce début 2015, trouvera l’astuce, le justificatif du moins, en brandissant cet argument de vouloir associer la base. «Il est bien facile d’appeler les gens, de leur demander de venir avec des éléments à eux pour un simulacre de congrès. Mais ce que nous voulons, nous, c’est de préparer un congrès sérieux. Nous allons installer des commissions de wilaya prochainement pour ce faire». Puis, cet autre argument, d’ordre politique : «La convocation de notre congrès dépend de certaines questions nationales. Il y a surtout la révision de la Constitution. Il serait inconcevable de ne pas adapter les statuts du parti aux nouvelles dispositions de la future Constitution comme par exemple le fait que le parti de la majorité prenne la direction du gouvernement. Il faudrait penser aux mécanismes. Il y a aussi celles relatives à l’Etat civil que nous réclamons et bien d’autres changements encore». S’agissant, enfin, de sa rencontre avec une délégation du FFS au sujet de sa «conférence nationale», Saâdani donne l’accord de la participation du FLN, mais avec «sa» ligne rouge consistant à ne jamais aborder la légitimité des institutions, autrement dit Bouteflika. Le SG du FLN n’omettra pas de remercier vivement ses invités du FFS pour avoir accepté sa condition.
K. A.



Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2015/01/31/article.php?sid=174030&cid=2