Culture : Le coup de bill’art du Soir
Au nom des oiseaux !


Par Kader Bakou
La mer ! Debout sur un rocher, l’homme suit des yeux un grand cormoran qui plonge sous l’eau et ressort quelques dizaines de mètres plus loin. L’oiseau a du souffle ! Près de cette crique algéroise, il avait déjà vu un autre grand cormoran solitaire étalant ses ailes au soleil. On dit que ce n’est pas pour les sécher, mais pour exposer son bol alimentaire au soleil afin de favoriser la digestion.
A quelques mètres du cormoran, une colonie de mouettes rieuses semble flotter sur l’eau. Répondant à un mystérieux signal, les oiseaux s’envolent tous en même temps. Sans doute pour éviter les vents violents en ces jours d’hiver, ces mouettes volent bas, presque en «rase-vagues». Des goélands Leucophée (Larus michahellis) tournoient dans les airs et semblent jouer avec les rafales du vent. D’autres se reposent sur les sommets des rochers. Ces oiseaux ont choisi ce côté de la plage abrité des vents d’ouest qui soulève d’énormes vagues quelques dizaines de mères plus loin.
La mer, c’est reposant même par mauvais temps. L’homme laisse l’air marin vivifiant fouetter son visage et remplir ses poumons. Chaque grosse vague se brisant sur les rochers lui apporte un bol d’air enivrant.
Il regarde vers le nord. Ici, pas le moindre obstacle au regard sur l’horizon infini. Il est pris par un irrésistible sentiment de liberté. Alors, il se met à chanter à haute voix ces passages improvisés d’un poème de Paul Eluard :

  • Sur les champs, sur l’horizon

  • Sur les ailes des oiseaux

  • Sur le sable, sur la neige

  • Sur chaque bouffée d’aurore

  • Sur la mer, sur les bateaux

  • Sur chaque main qui se tend

  • Liberté, j’écris ton nom !

K.  B. 
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http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2015/02/02/article.php?sid=174097&cid=16