Actualités : Le Bonjour du «Soir»
Deux collines face à la mer


Par Maâmar Farah
Etrange hasard ! Presqu’au même moment, la terre algérienne accueillait deux corps qui lui ont toujours appartenu mais qui, poussés par les houles de l'Histoire, se sont retrouvés loin de ses rivages. Qu'importe ! L'éternité aura, pour eux, les senteurs et les couleurs de deux collines agenouillées face à la Méditerranée. Quand on évoque Assia Djebar, on pense à celle qui a eu le courage de quitter son Chenoua ancestral pour le grand combat de sa vie, celui de la Libération. Sans heurts. Sans renier sa double appartenance berbéro-arabe, ni son attachement lucide à sa religion... Et que l'on ne travestisse pas l'Histoire : Assia Djebar, comme Kateb Yacine (écrivain et homme de théâtre), comme Mouloud Mammeri (il enseignait le berbère à l'Université d'Alger avant de diriger le CRAP), comme tant d'autres intellectuels de renom, n'ont commencé à se sentir vraiment mal ici qu'au début des années 1980 — même s'ils rencontraient des difficultés conjoncturelles.
Cette terre de générosité et de tolérance accueille aussi un Algérien dont les racines plongent au plus profond de notre passé mais que les tempêtes ont également éloigné de nos rives. La colonisation a apporté avec elle des lois, des décrets et des visions raciales — voire racistes — qui ont brisé l'harmonieuse coexistence entre les races et les religions, créant les conditions propices au radicalisme de part et d'autre. Mais la terre qui accueille Roger Hanin ne s'attarde guère sur les soubresauts de l'Histoire : elle reçoit tout simplement l'un des siens. Pour toujours !
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