Actualités : La directrice du raffinage à Sonatrach rassure
Les carburants sont «disponibles»
Les carburants sont disponibles, assure-t-on à
Sonatrach, même si leur distribution a pâti des conditions hivernales.
Dès 2018, l’Algérie ne devra plus importer de carburants mais relancera
l’exportation de produits raffinés.
Cherif Bennaceur - Alger (Le Soir)
«Les produits sont disponibles», assurait hier sur les ondes de la
Chaîne III de la radio nationale, la directrice de la division raffinage
à Sonatrach,
Mme Zoubida Benmouffouk. Interrogée sur la tension autour du carburant
qui sévit depuis des semaines dans plusieurs endroits du pays et même à
Alger, Mme Benmouffouk évoquera certes l’impact des conditions
hivernales actuelles. Soit des routes coupées et des ports bloqués, des
«effets du mauvais temps qui ont effectivement généré des perturbations»
dans la distribution du carburant dans les stations. Et cela, même si
les entreprises chargées de la distribution fournissent, selon elle, des
efforts pour «éviter» la réédition d’une telle situation.
Toutefois, Zoubida Benmouffouk récuse tout problème d’offre, dans la
mesure où la production de carburants à partir des raffineries
existantes (celles déjà rénovées d’Arzew et de Skikda et celle quasi
rénovée d’Alger) ne pose pas problème. Ainsi, la production actuelle
avoisine les 9 millions de tonnes de gasoil et près de 4 millions de
tonnes d’essences, indique l’invitée de la radio qui observe que les
capacités de la raffinerie de Skikda ont été augmentées jusqu’à produire
déjà 16,5 millions de tonnes. Voire, le programme de rénovation
(réhabilitation, fiabilisation sur le long terme, sécurisation,
protection de l’environnement et valorisation des produits) des
raffineries pour lequel Sonatrach a engagé 4,5 milliards de dollars, a
contribué à bien réduire la facture d’importation. Imposée par la forte
demande en produits raffinés, l’accroissement «effréné» de la
consommation et la nécessité de combler le déficit généré par l’arrêt
des raffineries, l’importation de carburants, même si elle est compensée
par l’exportation de brut, devrait toutefois diminuer.
Selon la directrice du raffinage qui indique que 64% du parc automobile
carbure à l’essence, le programme de rénovation permet déjà de réduire
de 40% la facture d’importation de gasoil et de 50% la facture
d’essence. Estimée à plus de 2 milliards de dollars et quantifiée à 2,8
millions de tonnes en 2013, l’importation de gasoil a été réduite à 1
million de tonnes en 2014, note la représentante de Sonatrach.
Voire, l’Algérie aura d’ici la fin mars 2016 une production
«excédentaire» en essence et atteindra «un léger» /vente de gasoil, note
Mme Benmouffouk, qui considère que l’objectif prévisionnel de 25
millions de tonnes est déjà «une réalité». Dans cet ordre d’idées, la
représentante de Sonatrach réfute toute assertion selon laquelle
l’Algérie est devenue un grand importateur de produits raffinés et que
l’activité raffinage est en perte de vitesse.
Outre le parc «conséquent» dont elle dispose et qui a fait l’objet d’un
programme de rénovation abouti, l’activité raffinage sera consolidée par
la mise en service, à l’horizon 2018, de trois nouvelles raffineries (à
Biskra, Tiaret et Hassi Messaoud), avance la représentante de Sonatrach.
Ainsi, Sonatrach consacrera globalement près de 10 milliards de dollars
pour la réalisation de ces raffineries, soit 3,2 milliards de dollars
pour la raffinerie de Tiaret, idem pour celle de Hassi Messaoud et un
peu plus de 3,2 milliards de dollars pour celle de Biskra. Ces
installations, dont les études de maturation sont «déjà mises en œuvre»,
dira-t-elle, permettront la production de quelque 9 millions de tonnes
supplémentaires de gasoil et de 4 millions de tonnes supplémentaires
d’essence ainsi que des lubrifiants, à l’horizon 2018 selon l’échéancier
arrêté.
En outre, un projet de craquage du fioul permettra la valorisation du
produit et la mise sur le marché de 2 millions de tonnes de gasoil,
indique Zoubida Benmouffouk. D’où l’opportunité pour l’Algérie de ne
plus recourir à l’importation mais de pouvoir exporter, considère la
directrice de Sonatrach.
Voire de relancer cette activité d’exportation qui constituait une niche
de revenus importants pour la compagnie, voila quelques décades.
C. B.
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