Actualités : Selon le chercheur américain Thomas Murphy
L’Algérie pourrait développer les gaz de schiste si…
L’Algérie pourrait développer les gaz de schiste si
plusieurs facteurs étaient réunis, notamment une bonne communication
sociale sur les risques engendrés, considère un chercheur américain.
Cherif Bennaceur - Alger (Le Soir)
«Je ne suis pas venu pour évaluer l’expérience algérienne»
concernant le développement des gaz de schiste, assurait hier le
directeur du centre de recherche américain Penn State Marcellus Center
of outreach and research (MCOR, basé dans l’Etat de Pennsylvanie),
Thomas Murphy.
Hôte de l’Institut algérien du pétrole (IAP), ce chercheur américain a
présenté au siège de Sonatrach une conférence sur le développement de
cet hydrocarbure non-conventionnel, dont le bassin de Marcellus est
riche.
Rétif à présenter un «plaidoyer» pour ou contre cette ressource, Thomas
Murphy a concédé que l’Algérie dispose d’une ressource gazière
potentiellement bénéfique. Exprimant certes son «avis personnel», le
directeur du MCOR considère qu’au regard des capacités techniques en
place, de la possibilité du transfert d’expertise avec les compagnies de
forage et de services spécialisées et de l’échange continu
d’informations sur les technologies, «il n’y a pas de raison» pour ne
pas développer cette ressource en Algérie. Cela étant, il ne manquera
pas d’expliciter le fait que le développement des gaz de schiste, une
réalité dans nombre de pays, est lié à plusieurs paramètres.
Outre une bonne évaluation des données géologiques et de la fiabilité de
l’exploitation commerciale, notamment la mise en place des
infrastructures et de la réglementation adéquates, une utilisation
efficace des technologies d’extraction, le représentant du MCOR évoquera
une bonne planification préalable au développement de cette source
d’énergie, la mise en place d’une ingénierie très spécifique. Comme il
insistera sur la nécessité de s’assurer que le recherche se fasse de
manière efficace, en œuvrant à minimiser les divers risques et impacts
d’ordre environnemental (contamination de l’eau, pollution, dégradation
de la nature…), économique et social.
Des risques certes avérés, «toujours présents» et évolutifs mais qui
peuvent être cependant bien gérés et assimilés, Thomas Murphy estimant
opportun à ce sujet de bien «traduire la science», d’informer, de
«discuter» et bien communiquer sur les avantages et inconvénients de la
valorisation de ces gaz. Voire de savoir bien «mettre en garde» quant
aux risques, œuvrer à «minimiser la marge de risques», «partager les
aspects techniques et sociaux avec le public», disposer d’un «permis
social», d’un «contrat social», pourrait-on considérer. «L’Algérie
pourrait être dans le bon sens si tous ces facteurs étaient réunis»,
considérait auparavant l’hôte de l’IAP.
C. B.
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