Actualités : AFFAIRE MESSALI, KRIM, BEN BELLA ET AMIROUCHE
Le ministre des Moudjahidine évite la polémique
Tayeb Zitouni a tout fait lors de cette sortie à
Tizi-Ouzou pour ne pas réitérer les propos qu’il a tenus sur les ondes
de la radio, quelques jours auparavant.
Même avec des haltes «techniques», portant sur les activités de son
secteur inscrites au programme de sa visite, le périple dans la wilaya
de Tizi-Ouzou, ville choisie pour la célébration de la Journée nationale
du chahid, de Tayeb Zitouni, ministre des Moudjahidine, dans la journée
d’hier, décline de façon implicite et en pointillé une portée politique
qui ne doit pas être dissociée d’une actualité dominée par des échanges
passionnés et polémique sur la mémoire et l’histoire de la Révolution.
Après sa virée au cimetière de M’douha de Tizi-Ouzou pour un
recueillement à la mémoire des chouhada et l’inauguration du Musée
d’histoire d’envergure régionale, déplacement suivi d’une halte à la
Direction des moudjahidine, le ministre s’est dirigé vers la Maison de
la culture de Tizi-Ouzou où devaient se dérouler les festivités
commémoratives de la Journée nationale du chahid.
Une journée dont la signification et la portée symbolique ont été
saluées, dans leurs discours respectifs, par le wali de Tizi-Ouzou et le
ministre. Même s’il n’a pas dérogé à la rhétorique officielle
habituelle, sublimant le sacrifice des martyrs, la préservation de la
mémoire, insistant sur la fidélité et la transmission des valeurs de la
Révolution, le ministre des Moudjahidine n’a pas manqué de charger son
discours d’allusions et de messages codés sur l’unité nationale.
Un enseignant d’histoire à l’université d’Alger abondera dans le même
sens, insistant, dans son adresse aux populations kabyles et évoquant
des paroles de Abane Ramdane prononcées à l’occasion du congrès de la
Soummam, sur «la préservation de la géographie de l’Algérie».
A Aït-Yahia-Moussa, dans la daïra de Draâ El Mizan, où il a procédé à
l’inauguration du nouveau siège de l’APC et d’une stèle portant un buste
à l’effigie de Krim Belkacem, situé à l’intérieur de l’édifice et à la
baptisation d’un lycée au nom d’un chahid membre de l’OS et compagnon de
Krim Belkacem, Tayeb Zitouni s’est exprimé devant la presse sur des
sujets d’actualité.
Entre dérobade, démenti et prise de position catégorique, le ministre
aura une réponse tranchée à une question, du Soir d’Algérie portant sur
ses propos qualifiant d’amoral le fait d’accuser de trahison d’anciens
dirigeants nationalistes ou de la Révolution. S’exprimant ainsi, lors
d’une émission sur l’histoire diffusée, mardi dernier par la Radio
nationale et, faisant allusion aux propos de Saïd Sadi sur Ben Bella et
Messali, T. Zitouni aura cette réponse lapidaire : «L’écriture de
l’histoire est du ressort des historiens et des moudjahidine».
Le ministre s’est tout simplement dérobé et a éludé la question du
journaliste qui lui demandait si le représentant de l’Etat qu’il est,
pourrait penser la même chose des propos de Saïd Sadi à l’égard de Ben
Bella qui a traité Abane de traître, ainsi que de ceux de Saïd Abadou,
ex-ministre des Moudjahidine et secrétaire-général de l’ONM qui, lui
aussi, a traité Messali de traître.
S. A. M.
Ce qu’a dit Zitouni, ministre des Moudjahidine
Dans sa réponse à la question se rapportant aux propos de Saïd Sadi
sur Ben Bella et Messali, et que Tayeb Zitouni avait qualifiés
«d’amoraux» sur les ondes de la Radio nationale, le ministre des
Moudjahidine a eu une réponse tranchée et lapidaire : «L’histoire de
l’Algérie est l’histoire d’un peuple dans son intégralité, elle
(l’histoire) doit être écrite par les historiens et des moudjahidine
encore en vie. Le rôle et la responsabilité de chacun de nous est
d’aimer l’Algérie et son histoire.»
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