Actualités : Elle constituera une plateforme mécanique nationale
La SNVI reconfigurée en grand groupe industriel
La Société nationale des véhicules industriels (SNVI),
qui constituera désormais la plateforme mécanique nationale, vient être
reconfigurée en grand groupe industriel. L’activité de la SNVI sera
élargie à la construction de matériels et équipements ferroviaires suite
à l’absorption de l’entreprise publique Ferrovial.
Cherif Bennaceur - Alger (Le Soir)
La nouvelle Société nationale des véhicules industriels (SNVI) est
«née», assurait jeudi dernier le ministre de l’Industrie et des Mines,
Abdesselam Bouchouareb, en présence du secrétaire général de l’UGTA,
Abdelmadjid Sidi-Saïd, et du nouveau président-directeur général de
l’entreprise, Malek Salah.
Le ministre de l’Industrie intervenait à l’occasion de la signature
d’une convention de crédit de 91,748 milliards de dinars entre la SNVI
et un syndicat bancaire (composé par la BNA, le CPA, la BEA, la BADR et
la Cnep-Banque) et mené par la BNA.
D’une durée de 15 ans et octroyé à des conditions avantageuses (taux de
crédit bonifié), ce concours bancaire permettra le financement d’un plan
de développement de l’entreprise (modernisation, programme
d’investissement, de mise à niveau et de formation…) et la mise en œuvre
de partenariats ciblés. De fait, Abdesselam Bouchouareb est satisfait de
la réimpulsion de cette entreprise en tant que «base», plateforme
mécanique à vocation nationale, à même de contribuer à la réduction de
la facture d’importation, l’offre de produits de qualité et la
concrétisation des partenariats.
Ainsi, la SNVI sera érigée en plateforme mécanique totalement intégrée,
en synergie avec les autres unités industrielles d’Oued Hamimine et Aïn
Smara (Constantine), Aïn Bouchkif (Tiaret) et Sidi-Bel-Abbès pour le
machinisme agricole.
En «amont» de l’ensemble des projets et investissements liés à
l’industrie mécanique, la plateforme de la SNVI sera capable de prendre
en charge l’intégration de composants stratégiques. Elle fournira des
composants et sous-ensembles à toutes les sociétés constituées en
partenariat avec des entreprises leaders dans le domaine de la mécanique
et du véhicule industriel.
Des partenariats stratégiques ont été engagés en effet entre la SNVI et
des constructeurs de renommée mondiale (Mercedes Benz, Daimler et
Renault) et d’autres opportunités de transfert de technologie sont
identifiées pour la fabrication d’organes mécaniques et composants
finis, de bruts de fonte et de forge des composants moteurs. En ce sens,
Abdesselam Bouchouareb indique que des négociations sont en cours avec
une entreprise autrichienne dans le domaine de la carrosserie. Voire, la
SNVI sera renforcée en termes de portefeuille dans la mesure où elle
élargira son activité à la construction de matériels et d’équipements
ferroviaires, indiquera le ministre de l’Industrie.
En effet, la SNVI va absorber l’entreprise publique Ferrovial, dirigée
jusque-là par le nouveau patron du géant de Rouiba et engagée dans un
partenariat avec la firme française Alstom.
Une absorption qui entre justement dans le cadre de la reconfiguration
de la SNVI en tant que grand groupe industriel, à l’instar de ce qui est
en cours pour d’autres segments industriels.
Ainsi, la SNVI qui a déjà bénéficié d’un programme d’assainissement (de
l’ordre de 12,5 milliards), dispose désormais de moyens financiers
conséquents, observe Abdesselam Bouchouareb.
En outre, la SNVI a obtenu « une dérogation » pour le dédouanement de
pièces de rechange, bloquées jusque-là au niveau des ports. Un «problème
qui a été réglé» grâce notamment à l’«appui permanent» du Premier
ministre, indiquera le ministre de l’Industrie.
Par conséquent, la nouvelle SNVI est dans l’obligation de relever le
défi lancé et n’a plus droit à l’erreur, considérera le ministre. «Si
nous ratons cette occasion, c’est l’entreprise qui perd mais c’est
l’économie nationale qui perdra également», dira Abdesselam Bouchouareb,
lançant un avertissement clair au management mais aussi aux travailleurs
de la SNVI, invités à mettre l’intérêt de la société au-dessus de toutes
autres considérations. «Ceux qui veulent faire de la politique, il y a
les partis politiques. Ceux qui ont des problèmes, la justice est là»,
déclarera le ministre de l’Industrie à l’adresse du secrétaire général
du syndicat d’entreprise de la SNVI, M. Belmiloud, et en présence du
patron de la Centrale syndicale qui ne manquera pas d’abonder dans le
même sens.
Saluant «la réoxygénation», la renaissance de la SNVI dans le cadre de
«la dynamique de relance du tissu industriel», Sidi-Saïd appellera les
travailleurs et la direction à agir en toute «synergie». «Les
marchandages, les coups fourrés, c’est terminé !», assènera le patron de
l’UGTA, fervent adepte du «dialogue social» et de la négociation.
C. B.
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