Actualités : UGCAA
Vers une grève générale des boulangers
Les représentants des boulangers d’une dizaine de
wilayas de l’Est du pays ont pris part hier au siège de l’Union générale
des commerçants et artisans algériens (UGCAA) de Annaba à une réunion
convoquée par l’aile de cette union que dirige Mohamed Tahar Boulenouar.
L’objet de cette rencontre régionale, la première d’une série de quatre
programmées durant le mois de mars courant à travers les quatre régions
du pays (Est, Ouest, Sud et Nord) porte sur la discussion des graves
problèmes que connaît cette activité depuis plusieurs années, «sans que
le ministère du Commerce ne lui accorde la moindre attention», selon
Mohamed Tahar Boulenouar. Cette rencontre régionale de Annaba ainsi que
les trois autres qui suivront donneront lieu à la confection d’un
dossier général de doléances prenant en compte les propositions de la
base des boulangers adhérents à l’UGCAA, et qui sera présenté à la
présidence de la République et au Premier ministre, a annoncé Mohamed
Tahar Boulenouar. Pour ce dernier, cette démarche «nous a été imposée
puisque nous n’avons reçu aucune réponse à nos préoccupations de la part
du ministère du Commerce depuis le dernier mouvement de débrayage des
boulangers d’il y a plus de deux ans».
La même source n’écarte pas le recours une nouvelle fois à une grève
générale si rien n’est entrepris pour le règlement des problèmes
auxquels font face les boulangers. Les représentants des boulangers
présents à cette rencontre ont saisi cette occasion pour énumérer les
difficultés qu’ils rencontrent dans leur profession et qui ne font
qu’empirer, selon leurs dires.
Aux charges (salaires, énergie, impôts…) qui augmentent sans cesse, ils
ajouteront l’insuffisance des quotas de farine panifiable dont les prix
sont conventionnés par l’Etat. «Ce prix est de 2 000 dinars le quintal
mais les quantités distribuées par les moulins étatiques sont toujours
en deçà de la demande. Sauf qu’au marché noir vous trouverez les
quantités que vous desirez mais au prix de 2 300 à
2 500 le quintal», ont-ils souligné.
L’autre anomalie qu’ils n’arrivent pas à comprendre, c’est la
distribution de farine panifiable au prix conventionné à des pâtissiers
dont les produits sont vendus à des prix qui n’ont aucune commune mesure
avec ceux du pain dit normal fixé à 7,5 dinars. Ils se plaignent, par
ailleurs, de la qualité de la farine qui leur est fournie.
Au rythme où vont les choses et si rien n’est entrepris pour une
amélioration de la situation, les deux tiers des 21 000 boulangers
recensés actuellement risquent fort de mettre la clé sous le paillasson
dans moins d’une année, avertissent des boulangers présents à la
rencontre de Annaba. Dans une déclaration préliminaire, Mohamed Tahar
Boulenouar accuse Salah Souilah, qui conduit l’autre tendance de l’UGCAA,
d’être «un usurpateur et un menteur». «Il n’a jamais été élu par la
base. Mais il est admis par l’administration. Comme si l’administration
dispose de prérogatives pour installer des personnes dans des postes
électifs», s’interroge Boulenouar qui fait remarquer que cette situation
est à l’origine de la perte de confiance des commerçants dans leur
union.
Plus grave, Boulenouar accuse son rival d’avoir détourné de l’argent et
des biens de l’union. Il estime que les sommes détournées par Salah
Souilah en une année ont atteint 20 milliards de centimes.
Pour étayer ses accusations, Boulenouar exhibe des condamnations de son
rival notamment par la cour de justice d’Oran à des peines de prison
avec sursis et à des amendes.
A. Bouacha
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