Actualités : Le Bonjour du «Soir»
Bône Connection
Par Maâmar Farah
Nos collègues de TSA viennent de consacrer un article sur l'absence de
l'Etat à Annaba, ville contrôlée par la maffia. Du petit dealer aux
grands trafiquants du foncier, ces malfrats jouissent d'une impunité
totale. La corruption y prospère de jour en jour : il n'est pas rare que
le barrage routier vous inflige la plus grave des contraventions avant
de se raviser devant quelques billets. Les pigeons favoris sont ces
inconscients qui conduisent en état d'ivresse et qui cèdent facilement à
la vue d'un alcotest. A Annaba et à El-Tarf, il faut parfois verser de
l'argent pour faire passer sa marchandise aux postes frontaliers.
Résultat des courses : de simples fonctionnaires mènent une vie de
pacha.
Depuis que l'argent en sachets-poubelle est entré au Parlement, un
député milliardaire s'est érigé en vrai patron de la ville. Il massacre
les espaces verts, arrache les arbres et s'accapare des meilleurs
terrains, sans aucune réaction de l'administration. Et quand ces
atteintes répétées provoquèrent l'effondrement d'une route à Sidi Aïssa,
il était déjà trop tard. Le wali Sendid piqua une colère noire...
Quelques mois plus tard, son cœur lâchera !
La maffia a arraché des arbres centenaires, bétonné tous les coins de la
ville, enlaidi des sites jadis enchanteurs : Annaba n'est plus que
saleté, ciment et insécurité. Elle n'est plus que l'ombre de la
«Coquette» que les anciens ont connue. Peut-être que cette banderole
brandie par de jeunes Bônois et publiée par nos confrères de Liberté
fera réfléchir quelques-uns : «ESS : des hommes ! USM Annaba : ?»
Oui, la mafia a tué le sport, la culture, la nature : la vie, quoi !
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