Actualités : Journée nationale des avocats
Vibrant hommage à Ali Boumendjel et Jacques Vergès
Le rôle des avocats était aussi déterminant pour
l'Algérie combattante et son indépendance que les embuscades et autres
batailles que menaient les djounoud de l’ALN. L’hommage leur a été rendu
hier par la centaine d’avocats venus de France, d’Espagne, du Maroc, de
Tunisie et de plusieurs régions du pays. Une pensée particulière a été
rendue aux défunts avocats Ali Boumendjel et Jacques Vergès.
Abder Bettache - Alger (Le Soir) - L’émotion était grande hier, lorsque
des avocats ayant connu ou ayant exercé avec le martyr Ali Boumendjel et
Jacques Vergès ont exprimé leurs témoignages sur le parcours historique
de ces deux personnalités. En effet, les participants ont salué la
mémoire des avocats assassinés lors de la guerre de Libération
nationale, cités lors de cette rencontre, dont Laïd Lamrani, bâtonnier
du barreau de Batna tombé en martyr, en 1955, lors d'un accrochage,
Mohamed Seghir Belbegra, avocat au barreau d'Oran enlevé au Maroc, en
1956, et disparu définitivement, Ali Boumendjel, avocat au barreau
d'Alger, défenestré, en 1957, du 6e étage d'un immeuble abritant un
centre de torture, Ameziane Aït Ahcène, avocat au barreau de Constantine
assassiné en Allemagne en 1958 par les services spéciaux français,
Alphonse Auguste Thuveny, avocat au barreau d'Oran mort en 1958 dans
l'explosion de sa voiture, Amokrane Ould-Oudia, avocat au barreau de
Paris, assassiné devant la porte de son cabinet en 1959, Pierre Popie,
avocat au barreau d'Alger, lâchement exécuté par l'OAS en 1961, M'hamed
Abed, avocat au barreau d'Oran, assassiné par l'OAS en 1961, et Pierre
Garrigues, assassiné par l'OAS en 1962.
Le choix de la date du 23 mars n’est pas fortuit. Il s’agit bien
évidemment de la Journée nationale des avocats qui coïncide avec la
commémoration de l’assassinat du premier avocat tué, par défenestration,
après une longue semaine de torture, par l’armée française, en 1957 à El
Biar (Alger). Lors de son intervention devant ses confrères, le
président du conseil de l’Ordre des avocats d’Alger, le bâtonnier
Abdelmadjid Sellini, a mis en exergue les «valeurs de cette noble
profession que nous exerçons», en rendant un vibrant hommage «à ceux
qui, avant nous, ont donné l’exemple par le sacrifice. Ils sont morts
pour avoir défendu les principes universels de liberté».
Les témoignages faits par Ali Haroun ou encore le représentant du
barreau de Paris étaient des moments forts de cette rencontre conviviale
et émotionnelle. Selon ces derniers, les avocats avaient un double rôle
à l'époque : la défense et l'aide psychologique et morale.
«Ce sont eux qui rapportent les dernières paroles et réactions des
exécutés», a indiqué un des avocats. Ali Haroun a tenu par ailleurs à
saluer la mémoire de «l’avocat du diable», feu Me Vergès.
Pour l’ensemble des intervenants, «l’avocat n’est pas uniquement un
défenseur. Par son engagement, il a de tout temps participé à
l’édification de la justice et défendu la démocratie, l’Etat de droit et
la République. Il est à l’avant-garde des combats pour les libertés et
les valeurs universelles. Il est important de relever que nous allons
recevoir des invités de marque, tous des avocats aux parcours assez
marqués».
Les organisateurs de cette cérémonie ont voulu transmettre un message
tout indiqué : celui que doit jouer l’avocat au sein de la société : «Il
doit être à l’avant-garde de tous les combats.»
A. B.
BLIDA
8 dossiers pour la prochaine session criminelle dont celle de Khalifa
Bank
La troisième session criminelle de Blida débutera le 4 avril prochain et
comprend 48 affaires dont celle de Khalifa Bank et de Abdelmoumen
Khalifa lui-même. Selon le planning de cette session, ce sont les
affaires liées aux associations de criminels qui tiennent le haut du
tableau avec 22 dossiers.
En seconde position viennent celles du faux et usage de faux et
falsification de documents avec 7 affaires. Il y sera également jugé des
affaires de terrorisme et d’homicides volontaires ainsi que celles liées
à la drogue. A noter que cette session criminelle sera clôturée le 4 mai
prochain avec le jugement de l’affaire de Khalifa Bank, laquelle a été
renvoyée en 2013 au motif qu’il n’a pas été introduit dans le dossier
des preuves attestant la mort de certains accusés ainsi que l’absence du
dossier de Abdelmoumen Khalifa après son extradition de la
Grande-Bretagne en décembre 2013.
M. B.
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