Actualités : Plus de 120 milliards de dollars prélevés depuis 2006
Le Fonds de régulation des recettes «allégé» de 30 milliards de dollars en 2014


Plus de 11 680 milliards de dinars, soit plus de 120 milliards de dollars ont été prélevés du Fonds de régulation des recettes (FRR) depuis 2006 pour combler le déficit budgétaire, avec 30 milliards de dollars prélevés en 2014 !

Cherif Bennaceur - Alger (Le Soir)
C’est ce que la Direction générale de la prévision et des politiques (DGPP) du ministère des Finances indiquait hier.
Créé en 2000 et alimenté à partir du différentiel entre la fiscalité pétrolière budgétisée, élaborée sur la base d’un baril de 37 dollars, et celle réelle qui est engendrée par des ventes de pétrole calculées sur un prix moyen sur les marchés internationaux, le FRR a vu ses avoirs diminuer fortement depuis 2006.
Depuis cette année, constate la DGPP, les prélèvements du Fonds se sont poursuivis avec une cadence importante et accélérée en raison de la détérioration du déficit budgétaire durant ces dernières années. Ainsi, le FRR a été sollicité pour financer le déficit du Trésor public à hauteur de 91,5 milliards de dinars en 2006, de 531,9 mds de DA en 2007, de 758,1 mds de DA en 2008, de 364,2 mds de DA en 2009, de 791,9 mds de DA en 2010, de 1 761,4 mds de DA en 2011, de 2 283,2 mds de DA en 2012 et de 2 132,4 mds de DA en 2013.
Durant l’année 2014, les prélèvements opérés du FRR ont atteint les 2 965,6 milliards de dinars, soit plus de 30,57 milliards de dollars. Une sollicitation du FRR, la plus importante depuis 2006 comme le reconnaît cette direction spéciale du département de Mohamed Djellab, qui s’explique par l’ampleur du déficit du Trésor constatée l’année dernière. Un plus haut niveau jamais atteint depuis 2000, le déficit du Trésor s’est établi à 2 965,5 milliards de dinars en 2014, en hausse de 833,2 milliards de dinars par rapport à l’année précédente.
Un déficit qui n’a pu être couvert que par le FRR dont les avoirs ont été donc ramenés à 4408,4 milliards de dinars contre 5 563,5 milliards de dinars à fin 2013. Or, dans la mesure où la fiscalité pétrolière recouvrée s’est établie à 3 388,3 milliards de dinars en 2014 (3 678,1 milliards de dinars en 2013), le budget de l’Etat bénéficiant de 1 577,7 milliards de dinars tandis que le FRR n’a été alimenté qu’à hauteur de 1 810,6 milliards de dinars, l’ampleur des prélèvements opérés suscite donc inquiétude. Résultant de l’importante chute des prix du pétrole depuis la mi-juin 2014, la diminution de la fiscalité pétrolière constatée risque de se poursuivre, et par conséquent impacter sur les disponibilités du FRR, si les cours de l’or noir baissent encore et que des dispositifs de régulation et de prudence budgétaire ne sont pas mis en place.
En somme, le risque que le FRR se vide à moyen terme n’est pas à écarter. Mais bémol, la DGPP indique que le Produit intérieur brut (PIB), la richesse nationale, a augmenté à 17 731 milliards de dinars, soit 221 milliards de dollars, en 2014 contre 16 570 milliards de dinars (196 milliards de dollars) en 2013. Soit une croissance de l’économie algérienne qui a ainsi progressé de 4,1% en 2014 par rapport à l'année précédente (contre 2,8% en 2013 par rapport à 2012), selon les données provisoires de la DGPP.
En revanche, la croissance du PIB hors hydrocarbures a reculé en passant à 5,1% en 2014 contre 7,1% en 2013.
C. B.



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http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2015/04/05/article.php?sid=176874&cid=2