Actualités : L’ANCIEN MINISTRE DU COMMERCE, HACHEMI DJAÂBOUB :
«La politique de subvention des produits de première nécessité est une
catastrophe»
La politique de subvention des produits de première
nécessité doit être recadrée pour cibler les ménages et pas les
produits.
M. Kebci - Alger (Le Soir)
C’est ce qu’a défendu, hier mardi, l’ancien ministre du Commerce et
vice-président du MSP, Hachemi Djaâboub. Intervenant dans le cadre de la
toute première conférence thématique portant sur les répercussions de la
baisse des cours du pétrole sur l’économie nationale, organisée par la
Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CLTD) dont
son parti est membre, Djaâboub a qualifié de «catastrophe» cette
politique de soutien des prix des produits de première nécessité du
fait, selon lui, qu’elle «ne profite pas aux démunis et aux pauvres».
«Il faut cibler le ménage et aller «graduellement vers la vérité des
prix», a-t-il affirmé, car pour lui, les transferts sociaux de 25
milliards de dollars l’année dernière, «c’est de la poudre aux yeux
puisque voilant une véritable catastrophe».
L’ancien ministre du Commerce a également plaidé pour la révision de
fond en comble de la politique agricole qui ne doit pas, selon lui, se
limiter à la subvention de la vigne et de la fraise. Un soutien qui doit
aller à «l’agriculture et pas à l’agriculteur».
Dénonçant l’accord d’association avec l’Union européenne qu’il a
qualifié de «crime» contre l’économie nationale qui ne profite, a-t-il
expliqué, qu’aux pays de l’UE et pas, a-t-il regretté «aux pays du
continent africain et ceux de la sphère arabe». Alors que, selon lui, il
aurait été opportun de jouer sur les taxes douanières pour encourager la
production locale ; Djaâboub invitera les pourfendeurs de l’option
d’adhésion à l’OMC à avancer le moindre danger que cette option
présenterait pour le pays. Surtout que, comme il l’a souligné, «toutes
les lois amendées pour ce faire «sont déjà en vigueur», ne subsistent,
selon lui, que «quelques engagements minimes». Pour lui, la situation
actuelle de stand-by ne fait que profiter à la France et à l’UE. Pour sa
part, l’ancien chef du gouvernement, Ahmed Benbitour, a réitéré, à
l’occasion, sa prédiction catastrophique pour 2016, un scénario pire que
celui de 1986, puisque, a-t-il avancé, «les dirigeants du pays gèrent
l’aisance financière avec beaucoup de laxisme, enfonçant l’économie
nationale dans une dépendance extrême des recettes d’exportation des
hydrocarbures».
A noter que l’autorisation pour cette conférence thématique, la première
d’une série de cinq devant se dérouler chaque mardi, n’a été délivrée
par les services de la Wilaya d’Alger qu’hier vers 11h.
Mais le MSP, auquel a échu l’organisation de cette manifestation, a
prévu de tenir cette dernière en son siège national en cas de refus,
comme retenu lors du dernier sommet de la CLTD.
M. K.
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