Actualités : Sellal cède face aux pressions islamistes
Quand le gouvernement se désavoue
Abdelmalek Sellal annule, via une correspondance
adressée au ministère du Commerce, une instruction du ministre, Amara
Benyounès, datant du 19 février 2015 et qui mettait fin à une note
«clandestine» que le duo l'ancien chef du gouvernement Abdelaziz
Belkhadem et son ministre du Commerce MSP, Hachemi Djaâboub, avaient
imposée sur la vente de l'alcool. En fait, une note d'inspiration
islamiste, prise en catimini en 2006 du temps où le «Hamas Algérie»
régnait sur le secteur.
Kamel Amarni - Alger (Le Soir)
Le parti islamiste de Abderazak Mokri, qui n'est, en réalité, que la
branche Algérie des Frères musulmans, avait profité de son très long
séjour dans le gouvernement, de 1995 à 2012, pour infester des secteurs
entiers, dont, principalement, celui du commerce. Depuis lors, et
jusqu'à nos jours encore, quasiment toutes les directions, nationales ou
de wilayas, sont tenus par des cadres de ce parti islamiste. Un travail
souterrain et diabolique avait été mené dans ce secteur, tout comme
celui du tourisme du reste, que le pouvoir offrira en offrande à
l'internationale islamiste. Résultat palpable immédiat : l'Algérie est
devenue, avec peut-être la Libye, la République islamique d'Iran et
l'Arabie Saoudite, la dernière destination à laquelle songerait
n'importe quel touriste étranger.Les dégâts en la matière sont déjà,
aujourd'hui, tellement profonds, tellement apocalyptiques même que l'on
se demande si le gouvernement est vraiment sérieux quand il classe le
secteur du tourisme parmi les cinq alternatives stratégiques au...
pétrole. Au plan politique, et les nuances du genre «surseoir»,
«approfondir la question», etc. mises de côté, la correspondance de
Abdelmalek Sellal est, sans conteste, un précédent d'une extrême gravité
pour la République. Il aura suffi de quelques agitations de quelques
islamistes, dont la majorité auraient dû croupir en prison depuis des
années pour terrorisme, au sens propre du terme, pour que tout l'Etat
algérien fasse une scandaleuse concession à l'intégrisme politique. Ce
manque de courage politique est d'autant plus inquiétant que, d'une
part, le gouvernement cède face aux fossoyeurs de l'Algérie, connus et
qui le revendiquent du reste et, d'autre part, au moment où, dans le
monde entier, la lutte contre le terrorisme et l'intégrisme fait enfin
l'unanimité.
L'Algérie, qui avait tenu tête aux barbares du GIA, de l'AIS, du GSPC et
toute la smala, alors qu'elle était complètement isolée sur le plan
international, fait montre, aujourd'hui, d'une honteuse posture devant
les agitations de quelques illuminés et la campagne médiatique menée par
quelques médias créés, soutenus et entretenus sur tous les plans par le
pouvoir. Ce grave précédent aura des conséquences politiques
désastreuses sur un pays livré, sans défense, à l'internationale
islamiste en temps de paix ! «Le terrorisme est, certes, vaincu
militairement, mais il a triomphé politiquement».
Ce constat de l'ancien chef d'état-major, le général major feu Mohamed
Lamari, prononcé en 2002 pour dénoncer la politique de la
«réconciliation» de Abdelaziz Bouteflika, n'a jamais été aussi
cruellement vrai....
K. A.
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