Actualités : Le Bonjour du «Soir»
Volez haut, volez bas, mais volez d'abord ici !
Par Maâmar Farah
L'Algérie a quitté le socialisme sous Chadli. C'est une vérité
historique incontournable. Depuis, les échecs répétés peuvent être mis
sur le compte de tous les systèmes possibles et imaginables, y compris
le trabendisme — création typiquement algérienne —, sauf sur celui qui
est mort durant les années 1980 !
Par conséquent, on comprend mal les patrons qui continuent de parler
d'une chose qui n'existe pas. Ceci étant, il est de leur droit d'exiger
que soient levées les contraintes bureaucratiques et facilité
l'investissement productif. Mais qu'ils ne parlent plus de
privatisation. Car, depuis qu'un certain Temmar est passé par là, ce mot
laisse un goût amer dans la bouche. Il faut que le chapardage du secteur
public cesse définitivement. Que le privé investisse et prenne des
risques au lieu d'attendre qu'une main généreuse lui offre usines et
vastes terrains à un prix symbolique ou d'opter pour le gagnant-gagnant
de l'importation.
Il y a toujours des extrémismes dans un sens comme dans l'autre, des
calculs, des incompréhensions... Prenons le cas de l'aviation civile.
S'il est vrai qu'une ouverture rapide et totale du ciel n'est pas
envisageable, on peut penser à des compagnies aériennes nationales
spécialisées dans les vols régionaux : relier, par exemple, Béjaïa à
Annaba sans passer par Alger, ou Constantine à Tlemcen, Adrar à Sétif,
Chlef à El-Oued ou Oran à Tébessa. Comme elles pourraient développer les
relations aériennes inter-maghrébines qui font cruellement défaut. Un
Oran-Oujda ou un Tlemcen-Fès par exemple. Ou encore Constantine-Sousse
ou Annaba-Tunis.
Un peu d'imagination, d'esprit d'initiative et de sens de la mesure et
le tour est joué. Tout le monde y trouvera son compte. Mais si les
éventuels candidats ne pensent immédiatement qu'au Paris-Alger, autant
leur dire : patience est mère de sûreté !
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