Sports : Le FC Barcelone asphyxie le PSG
Iniesta, le magicien des phases finales
D'un coup de baguette, Andres Iniesta a ébloui le
Camp Nou : son époustouflant slalom mardi face au Paris SG (2-0) a
expédié le FC Barcelone en demi-finale de Ligue des champions et rappelé
que la magie de l'Espagnol opérait toujours lors des matchs couperets.
A la 14e minute de jeu mardi soir, le génie de Fuentealbilla a sorti une
merveille de la Manche, sa région natale. Parti de son propre camp, il a
effacé un adversaire sur son contrôle, puis deux autres en dribble,
avant de remonter tout le terrain, de fixer la défense et de servir
Neymar, qui a marqué le premier de ses deux buts du match. Le stade a
rugi de plaisir et a scandé le nom d'Iniesta, dont la saison avait été
jusque-là plutôt discrète. Il faut dire que l'éclosion de Neymar et
l'effacement progressif de Xavi ont complètement bouleversé le rôle du
milieu international espagnol (30 ans, 103 sélections). Autrefois plus
déséquilibrant, plus haut sur l'aile gauche, il était souvent celui par
qui la lumière arrivait. Mais Neymar occupe désormais le flanc gauche et
il faut bien quelqu'un pour succéder à Xavi (35 ans) pour le capitanat
et l'organisation du jeu. Alors, a-t-on retrouvé le grand Iniesta mardi
soir? «Je ne suis jamais parti», a répondu l'intéressé au micro de
Canal+ Espagne. «J'essaie toujours de bien faire les choses et je crois
qu'on peut toujours tout améliorer.» Même s'il n'a joué que la première
période mardi et même s'il va devoir confirmer dans les prochaines
semaines, ces 45 minutes ont été ses meilleures depuis bien longtemps,
comme l'a unanimement reconnu la presse espagnole.
«Des tours dans son chapeau»
«Le magicien de Fuentealbilla a gardé des tours dans son chapeau en vue
des plus beaux galas», s'est extasié le quotidien sportif barcelonais
Mundo Deportivo. Outre son épatant slalom, le capitaine barcelonais a
signé un récital complet, alors qu'il était à peine remis d'une
contusion au niveau du bassin : 93% de réussite dans ses passes, une
grande participation à la défense et au pressing, une belle complicité
technique avec Neymar ou Lionel Messi et puis des gestes de classe,
comme ce grand pont réussi en pleine surface adverse... De quoi rappeler
les meilleures heures de «Don Andres», unique buteur de l'Espagne en
finale du Mondial-2010 (1-0 a.p.) face aux Pays-Bas et meilleur joueur
de la finale de l'Euro-2012 gagnée contre l'Italie (4-0).
Iniesta a d'ailleurs souvent été décisif dans ce genre de matchs
irrespirables, où sa technique et sa clairvoyance font merveille. On se
souvient notamment de sa frappe salvatrice à la 93e minute de la
demi-finale de C1 en 2009 face à Chelsea (1-1), qui avait expédié le
Barça vers la finale et vers le titre européen. Cela tombe bien, les
matchs décisifs arrivent : le Barça jouera une demi-finale de Ligue des
champions début mai. Entre les deux manches, le 11 mai, Iniesta fêtera
ses 31 ans, mais l'âge est loin de le faire renoncer à ses ambitions.
«Nous en sommes là et nous devons essayer d'atteindre une possible
finale», a déjà prévenu le magicien espagnol.
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