Actualités : 3 MAI
JOURNÉE MONDIALE DE LA LIBERTÉ DE LA PRESSE


Bouira
Des journalistes et des correspondants au rendez-vous

A l’initiative de la section SNJ Bouira, une marche libre a réuni l’ensemble des journalistes, des correspondants et des collaborateurs de la presse écrite et radiophonique francophone, berbérophone et arabophone, qui ont battu le pavé pour exiger un meilleur statut et une presse plus libre «qui fasse honneur aux martyrs de la profession».
La marche à laquelle ont pris part l’ensemble des correspondants de la presse de Bouira ainsi que d’autres, venus de Tizi-Ouzou, de Boumerdès et d’Alger, s’est ébranlée depuis l’ancienne gare routière pour s’acheminer vers le siège de la cour de justice de Bouira comme lieu symbolique de recueillement et de mémoire, en hommage à tous les journalistes et correspondants qui croupissent dans les prisons pour leurs écrits, et pour dénoncer une justice partiale qui a de tout temps été un obstacle à la liberté d’expression.
Les rues de la ville de Bouira ont ainsi été la scène d’un défilé journalistique avec les traditionnelles banderoles et placards exhibés par les hommes et femmes du métier aux passants, sympathisants ou indifférents de la ville qui pouvaient y lire «Izerfan i Unermas pour les droits du journaliste)», «Pour la dignité, non à l’oubli» ou encore en langue arabe, le slogan «Le journal est la base et le correspondant le noyau, nous demandons l’égalité des droits comme celle des obligations».
La dernière étape de cette marche fut l’esplanade du siège de la wilaya où un rassemblement a été observé avec la lecture du communiqué du SNJ dans les trois langues officielles et qui portait comme phrases fortes ; «non à la marginalisation, non à l’exploitation, oui pour une équité sociale, oui pour la dignité du journaliste, non au bâillonnement de la presse» entre autres.
S’en est suivi une prise de parole de certains membres et représentants de la LDDH, et du mouvement associatif de Bouira qui ont tenu à marquer leur soutien pour une presse libre et indépendante comme meilleur allié à leurs actions auprès de la société civile.
Par ailleurs, et après la fin de cette marche, première en son genre dans la wilaya de Bouira, une réunion s’est tenue au siège du journal avec la présence du secrétaire national du SNJ, M. Kamel Amarni, durant laquelle les adhérents et affiliés au syndicat ont renouvelé leurs cartes signant ainsi la longévité d’un pacte pour que prospère le métier et que la lutte pour la liberté d’expression ne cesse d’aller de l’avant.
Katya Kaci

Mostaganem
Les amis de Sid Ahmed Hadjar lui rendent hommage
Il était l'un des plus professionnels, des plus aimants de la noble mission du métier de journaliste. Sid Ahmed Hadjar exerçait son métier à Mostaganem, où il collaborait avec le Matin, le Soir d'Algérie, mais également dans la presse régionale. Il était également un brillant collaborateur de la Radio nationale en plus de sa profession principale d’enseignant en langue française. Ce brillant homme a tiré sa révérence un 10 octobre 2008, après avoir lutté courageusement contre une longue maladie.
Amel Bentolba - Mostaganem (Le Soir) - Ce samedi 2 mai, ses amis ont organisé un hommage en sa mémoire où ils ont pu réunir tous ses amis(es), proches, et même des lecteurs fidèles et de certains pour qui son simple écrit a pu changer dans leur vie.
Tous entouraient chaleureusement sa mère, son épouse et ses enfants. Une famille unie et fière de cet homme que tant de personnes ne cessent, à ce jour, de louer les qualités et la générosité. Au-delà des mots, des souvenirs, des anecdotes, des témoignages touchants de sa mère, à ce jour meurtrie par sa perte, et des sourires et larmes de son épouse qui en parle toujours comme son héros, des amis fidèles ont exhaussé le vœu si cher au cœur de Sid Ahmed Hadjar. «Si j’ai pensé un jour à publier quelques uns de mes billets, c’est parce que quelque part au fond de moi, je m’étais dit que lorsqu’on est journaliste et qu’on a atteint un certain âge, la meilleure façon de s’user encore, c’est tout simplement de se sentir utile, avec l’image d’un S.A. H. opiniâtre dans les esprits de tous ceux qui s’amuseront à me lire et ce, à travers un simple et modeste recueil».
Ce sont les paroles du regretté qui s’en est allé sans voir ce rêve se réaliser, en espérant jusqu’à son dernier souffle qu’un jour il aura enfin son modeste recueil.
Ce qui fut possible depuis hier puisque son ami, Habib Amar, avec la collaboration de plusieurs personnes, a pu éditer en France une trentaine d’exemplaires d’un recueil regroupant des billets dont la rubrique était intitulée «Carte sur table». L’appel est lancé afin que ce recueil soit édité en Algérie. Un autre recueil de ses différents articles sur la ville de Mostaganem est en projet. «La plupart de ses articles avaient un effet sur la vie de ses sujets, certains ont obtenu un logement après avoir vécu dans la rue, d’autres trouver du travail, d’autres encore ont pu se faire opérer par des donateurs qui ont lu l’article de Sid Ahmed et les exemples sont nombreux», témoignent les présents à l’hommage. A travers cet hommage, on constate que tout l’amour qu’il avait pour sa ville, ses habitants le lui rendent tout autant et perpétuent sa mémoire en l’évoquant avec toujours autant d’amour, de respect pour l’homme qu’il fut, pour le professionnel qui a su et pu souvent aider à améliorer la vie de son prochain.
Repose en paix S.-A. H., ta conviction que chacun à son niveau peut aider autrui sans rien attendre en retour porte ses fruits.
A. B.

Elle a été inaugurée hier
Tizi-Ouzou, aussi, a sa place de la Liberté de la presse

Depuis hier, Journée mondiale de la liberté de la presse, le centre-ville de Tizi-Ouzou a sa place de la Liberté de la presse. Un espace aménagé et totalement relooké au milieu duquel trône le mémorial érigé il y a quelques années déjà et dédié aux journalistes victimes du terrorisme.
C’est à l’initiative de l’association locale des journalistes et correspondants que ce lieu, témoin de la tragédie vécue par les journalistes locaux, a été édifié, grâce au précieux concours de la mairie de Tizi-Ouzou qui, il faut le souligner, ne s’est pas ménagée particulièrement depuis l’année dernière pour faire sienne, cette initiative à laquelle tenaient et tiennent toujours les journalistes et correspondants de Tizi-Ouzou «par devoir de mémoire» comme le dira le président de l’association dans sa brève allocution lors de l’inauguration. Celle-ci s’est déroulée en présence de plusieurs élus dont un député, Saïd Lakhdari pour ne pas le nommer, le président de l’Assemblée populaire de wilaya et son pair de l’APC ainsi que des représentants d’autres institutions.
Tout ce beau monde s’est retrouvé en milieu de matinée, dans le hall de la Maison de la culture Mouloud-Mammeri pour une autre cérémonie destinée celle-là, à rendre hommage à d’anciens journalistes de l’APS ainsi qu’à notre confrère Salem Hammoum qui se bat contre la maladie.
Un moment chargé d’émotion auquel, cette fois, s’est joint volontiers le premier magistrat de la wilaya de Tizi-Ouzou ainsi que bon nombre de ses proches collaborateurs qui, par la suite, n’ont pas manqué l’ambiance studieuse que commandait cette table ronde destinée à débattre de la question traitant du vaste sujet qu’est «le correspondant local : relations avec les institutions». Pour la première fois, donc, la commémoration de la Journée mondiale de la liberté de la presse, à Tizi-Ouzou, est bien sortie des sentiers battus et des rituelles, pour ne pas dire lassantes, célébrations.
M. Azedine

Béjaïa
Une commémoration sobre mais digne
A l’initiative du Collectif des journalistes, le Café littéraire de Béjaïa, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme, le Collectif pour la défense des travailleurs, AAI, Amnesty International, RAJ, un rassemblement a été observé hier pour marquer la Journée mondiale de la presse à la place dédiée à Saïd Mekbel et à la liberté de la presse se trouvant au centre-ville à la cité Rabaia.
La célébration de cette Journée mondiale de la presse a été sobre, mais digne. Des journalistes, des militants politiques et des droits de l’homme, des syndicalistes, des animateurs du mouvement associatif local, amis de la presse, se sont retrouvés dans une belle et poignante communion pour réaffirmer leur engagement à se battre ensemble, contre toute menace de remise en cause de ce principe démocratique pour lequel tant de journalistes ont payé de leur vie.
Exiger l’arrêt du chantage à la publicité, la libération de Tahar Dhejiche et de Abdelhai Adessami et l’arrêt des poursuites judiciaires dont est victime Mohamed Chergui sont entre autres, les mots d’ordre de la manifestation.
Rappelant le lourd tribut consenti par les journalistes, des artistes, des syndicalistes et autres anonymes qui ont payé de leur vie, leur engagement pour les libertés individuelles et collectives face à la recrudescence de l’idéologie extrémiste des islamistes durant la décennie noire pour maintenir debout la République, un intervenant a souligné que le meilleur hommage à rendre à tous ces martyrs de la démocratie est «de perpétuer leur combat».
«Cette journée n’invite pas au festif tant la situation de la profession est toujours autant préoccupante. Ce rassemblement se veut un moment de résistance et de lutte pour défendre ce précieux acquis, la liberté de la presse», ont martelé tour à tour, lors d’une brève prise de parole, les initiateurs de la manifestation, fort de leur conviction que «la liberté ne se donne pas».«
En cette journée mondiale de la liberté de la presse, plutôt que de s’investir dans les commémorations cérémonieuses, il est primordial de rappeler, par devoir moral, ces graves atteintes que le pouvoir ne cesse de commettre envers ce droit inaliénable, un des fondements de la démocratie.
L’exercice du métier de journaliste dans notre pays est soumis à une très forte pression et sans le soutien véritable de la société civile, d’intellectuels et d’acteurs politiques, de défenseurs acharnés des libertés d’expression et de penser, il ne pourrait s’accomplir dans toute sa plénitude», écrivent les initiateurs de la manifestation dans une déclaration lue lors du rassemblement.
«En Algérie, le pouvoir politique ne recule devant rien. Plus particulièrement en matière de censure, de liberté d’information et d’expression. Et ce n’est pas avec l’inflation de titres qu’il maintient artificiellement à coups de publicité via l’Anep qu’il trompera l’opinion publique nationale et internationale.
Ce pluralisme dont il se targue ne vise qu’à clochardiser le métier de journalisme, pour lequel beaucoup ont payé de leur vie», note-t-on encore dans le même document, tout en énumérant les «multiples inquiétants nouveaux cas de censure recensés ces derniers temps et la situation plus que jamais préoccupante de la presse en Algérie». «Ce n’est pas étonnant alors que l’Algérie figure à la 119e place sur 180 au classement 2015 sur la liberté de la presse, établi par Reporters sans frontières», conclut-on dans la même déclaration .
A. Kersani



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