Actualités : Son développement doit s’accompagner par la recherche appliquée
L’aquaculture devrait générer un gain de 1 milliard de dollars d’ici 2019


Le développement de l’aquaculture en Algérie devra s’accompagner de la recherche appliquée, considère le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques. Sid-Ahmed Ferroukhi estime que le développement de l’aquaculture pourrait générer un chiffre d’affaires de l’ordre de 1 milliard de dollars, voire plus à l’horizon 2019.

Cherif Bennaceur - Alger (Le Soir)
L’Algérie est éligible au développement de l’aquaculture, estimait hier l’expert français et président du comité d’aquaculture (CAQ), François René. Il intervenait lors d’une conférence internationale de deux jours portant sur les «Interactions entre aquaculture, environnement et économie», organisée en collaboration entre l’Ecole nationale supérieure des sciences de la mer et de l’aménagement du territoire (ENSSMAL) et le Centre national de recherche et de développement de la pêche et de l’aquaculture (CNRDPA).
Ainsi, François René relève que notre pays dispose notamment d’un marché intérieur et d’une demande, une consommation importante de poissons. Certes, les poissons d’aquaculture coûtent cher actuellement, considère cet expert qui relève néanmoins, que les prix devraient baisser à terme, dans la mesure où la production aquacole se développe.
En ce sens, François René observera que l’aquaculture qui constitue une alternative dans le contexte de rareté de la ressource halieutique devra être économiquement viable, socialement équitable et acceptable socialement, notamment au niveau local, «des territoires» mais aussi compatible avec l’environnement.
A ce propos, cet expert constate que l’impact de l’aquaculture sur les ressources halieutiques, l’environnement ainsi que sur les activités humaines et économiques liées à la pêche peut être bien géré, même s’il s’avère relativement minime, voire inexistant. Comme les conflits résultant de l’interaction entre pêcheurs traditionnels et opérateurs aquacoles devraient «s’estomper» à terme, indiquera le chercheur français qui note par ailleurs, que cette pêche contribuera à l’autonomie en matière de fourniture d’intrants et matières premières pour la nutrition des poissons.
Cela étant, François René estime que la satisfaction du marché local passe avant celle de l’exportation, même si les marchés européens sont également fortement demandeurs.
De fait, le développement de ce type de pêche doit s’accompagner, outre l’apport de nouvelles technologies d’élevage et l’existence d’une chaîne de froid et de systèmes logistiques, de la mise en œuvre d’actions efficientes en matière d’études d’impacts environnementaux et socioéconomiques, en matière de recherche, notamment appliquée et fondamentale et en termes de formation. C’est ce que le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Sid-Ahmed Ferroukhi qui a ouvert les travaux de cette conférence nationale, relèvera.
L’impulsion d’un réseau de recherche, la structuration des chercheurs, une bonne valorisation des «technologies de quatrième génération», une bonne appréciation des divers impacts et une gestion efficiente des paramètres de traçabilité devraient ainsi accompagner les «efforts» envisagés pour l’aquaculture, évoquera Sid-Ahmed Ferroukhi.
Considérant que le processus n’en est qu’à ses débuts, le ministre de la Pêche rappellera qu’un programme quinquennal (2015-2019) a été lancé, impliquant la réalisation de quelque 600 projets de production piscicole, aussi bien en milieu marin que continental.
Des projets d’investissement qui engagent essentiellement des opérateurs nationaux privés, pour un investissement de l’ordre de 70 à 80 milliards de dinars. Il s’agit en fait d’arriver à produire d’ici 2019, quelque 80 000 tonnes de poissons en mer, permettant la création de 7 500 postes d’emplois directs, et 20 000 tonnes de poissons d’eau douce, contribuant à l’offre de 2 500 emplois directs. Soit une production piscicole de 100 000 tonnes et une offre d’employabilité de 10 000 personnes que le développement de l’aquaculture contribuera à générer. Soit, l’opportunité d’obtenir une valeur ajoutée importante à l’horizon 2019, considèrera le ministre de la Pêche.
En ce sens, Sid-Ahmed Ferroukhi constate que le gain réalisable grâce à l’aquaculture pourrait avoisiner les 100 milliards de dinars (un milliard de dollars environ), soit le double du chiffre d’affaires actuel, en optimisant uniquement les infrastructures actuelles.
Un chiffre d’affaires plus important pourrait être engrangé si le développement de l’aquaculture obéissait aux considérants évoqués plus haut.
C. B.



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http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2015/05/12/article.php?sid=178496&cid=2