De notre envoyé spécial à Blida, Mehdi Mehenni
A l’approche du dixième congrès du Front de libération nationale que
Amar Saâdani a convoqué pour le 28 mai prochain, les contestataires
accentuent la pression. Hier encore, c’étaient les députés «frondeurs»
qui sont revenus à la charge et annoncé, via un communiqué, le numéro 3,
leur dissidence formelle par rapport à la direction actuelle du parti et
ce, en se constituant en «groupe parlementaire politique du FLN».
Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Une annonce qui intervient au
surlendemain de la désignation de Mohamed Djemai comme nouveau chef du
groupe parlementaire du parti à l’Assemblée par Amar Saâdani, en
remplacement de Tahar Khaoua, promu ministre des Relations avec le
Parlement. Elle intervient également au lendemain de la conférence de
presse de la direction unifiée des groupes contestataires.
Les députés dissidents font partie de ce mouvement des contestataires et
ont d’ailleurs pris part au déjeuner de la «réunification» du mouvement,
samedi dernier à Sidi Fredj, à Alger.
Ces parlementaires, conduits par le vice-président de l’APN, Mohamed
Bouchareb, prennent ainsi le relais pour maintenir la pression sur
Saâdani.
Le communiqué qu’ils ont rendu public hier, à l’issue d’une réunion
qu’ils ont tenue la matinée, se veut sans concession envers la
direction, version Saâdani, qu’ils accusent, rien moins, que de vouloir
«exécuter le parti». Se disant soucieux d’honorer leur mandat
parlementaire «confié par nos électeurs le 12 mai 2012», les
parlementaires contestataires prennent aussi le soin de s’engager «à
préserver le fonctionnement naturel de l’institution législative».
De même qu’ils réitèrent leur «soutien total et inconditionnel aux
réformes de son excellence le président de la République ainsi qu’à son
programme».
Exactement comme le feront Salah Goudjil, Abdelkrim Abada et
Abderrahmane Belayat, la veille, lors de leur conférence de presse, les
députés interpellent Abdelaziz Bouteflika . «Nous avons entière
confiance, en nous adressant au frère Abdelaziz Bouteflika, pour
demander, à Son Excellence, d’intervenir en vue d’arrêter l’exécution du
parti (…) connaissant, Excellence, votre attachement viscéral au message
de votre parti au sein duquel vous avez milité depuis votre tendre
enfance, d’abord en tant que moudjahid émérite au cours de la
Révolution…». Naturellement, les députés contestataires tenaient à
préciser que «le groupe parlementaire que nous constituons ne se
référera en aucune manière aux injonctions de l’actuelle direction du
parti qui persiste à violer les statuts et le règlement intérieur et
agresser les structures légitimes dans sa préparation du dixième
congrès».
Enfin, ils ne manqueront pas d’annoncer que l’intégration de ce groupe
demeure ouverte à tous les autres députés du FLN.
K. A.