Actualités : LOUISA HANOUNE, SECRÉTAIRE GÉNÉRALE DU PT :
«Nous assistons à la mise au pas de la décision politique»
La secrétaire générale du PT poursuit sa traque de l’oligarchie
qu’elle situe à bien des échelons de la hiérarchie étatique, avec,
cependant, toujours le minutieux soin d’épargner le président de la
République.
M. Kebci-Alger (Le Soir) - Et Louisa Hanoune est allée, cette fois-ci,
un peu plus loin dans son réquisitoire contre les porteurs de ce fléau.
Hier vendredi, à l’ouverture des travaux d’une session ordinaire du
comité central de son parti, elle a estimé que cette oligarchie
constitue un fait marquant de la situation politique nationale avec ses
corollaires, une «prédation à grande échelle» et des ministres et de
hauts responsables qui donnent l’impression d’en être «tétanisés» voire
«fascinés». «Nous assistons à un transfert progressif et une mise au pas
de la décision politique après s’être accaparé de la décision
économique», a-t-elle regretté. Ceci tout en faisant remarquer que «ces
mutations économiques étaient entamées bien avant la chute des cours de
l’or noir en décembre dernier». Elle a cité, dans ce cadre, les
tentatives de «vidage» de leur sens des lois de finances 2009 et 2010,
avec l’excès dans le «gré à gré» dans les accords de partenariat qui ne
profitent, selon elle, qu’aux «nouveaux oligarques». «C’est un processus
d’une extrême violence, d’une extrême brutalité, avec des incidences
graves et incommensurables sur la majorité au seul bénéfice d’une
minorité au nom de l’investissement ». «C’est une menace sérieuse pour
le secteur privé traditionnel et le secteur public», a enchaîné Hanoune
pour qui l’oligarchie «n’admet jamais d’échec» et constitue un danger
pour la propriété collective, et ce, à l’opposé de l’article 17 de la
Constitution, a-t-elle fait remarquer. D’où, estime encore la patronne
du PT, «l’étau qui se resserre sur l’Etat avec un autre Etat parallèle
qui se met en place». Selon Hanoune, la désignation récente d’un
ex-directeur d’un quotidien appartenant à l’un de ces grands oligarques
à la tête de l’Anep, n’est qu’une étape dans l’optique de faire
«abdiquer les médias». Elle a dénoncé, dans le même sillage, la journée
parlementaire «inédite» prévue, demain dimanche, en étroite
collaboration avec le FCE, autour des «entraves à l’investissement et de
la mise sur pied d’une commission mixte permanente APN-FCE. «Nous ne
nous tairons pas devant cette grave dérive qui constitue une menace sur
l’APN», a soutenu la secrétaire générale du PT qui a condamné cette
volonté de «caporaliser l’APN publiquement et violemment». Prenant,
comme à son habitude, le soin de tenir le Premier magistrat du pays
loin, loin même de toutes ces «velléités oligarchiques», Hanoune a
soutenu que le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme
hospitalière n’a pas informé Abdelaziz Bouteflika du contenu, ou tout au
moins certains aspects projet de la nouvelle loi sur la santé. Un projet
pourtant discuté lors du tout dernier Conseil des ministres présidé par
le président de la République derrière lequel Hanoune décèle des
velléités de remise en cause du principe de gratuité des soins en droite
ligne d’une option de privatisation et, donc, de «siphonnage » du
secteur. Abdelmalek Boudiaf que la secrétaire générale du PT accuse de
«ne pas reconnaître les professeurs et les compétences» et de «financer
les cliniques privées», n’aurait pas oublié ses réflexes de «wali». La
secrétaire générale du PT s’est également interrogée sur l’auteur du
communiqué sanctionnant le dernier Conseil des ministres où il était
fait mention de la «caducité» du combat idéologique et du distinguo
entre les secteurs privé et public.
M. K.
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