Actualités : DROGUE
Le ministre des Affaires religieuses pointe du doigt le Maroc
Sans le citer nommément, le ministre des Affaires religieuses et des
Wakfs, Mohamed Aïssa, en visite de travail hier dans la wilaya de
Annaba, a pointé du doigt le royaume chérifien lui incombant
l’introduction dans notre pays d’importantes quantités de drogue et de
psychotropes. Il s’était exprimé à l’ouverture de la journée régionale
d’étude sur «le rôle des institutions officielles et la société civile
dans la lutte contre le trafic de drogue». En présence d’un auditoire
réuni au Palais de la culture et des arts Mohamed-Boudiaf, composé
principalement de théologiens, d’imams, de scientifiques et
d’universitaires, le ministre s’est attardé sur les effets de la drogue
et des psychotropes dans notre pays. Selon lui, ce fléau a pris de
l’ampleur ces dernières années. «Depuis début 2011 coïncidant avec le
prétendu printemps arabe, un de nos voisins est passé à la vitesse
supérieure pour inonder notre pays avec d’importantes quantités de
drogue et de psychotropes. Son objectif est de porter atteinte à notre
sécurité en ciblant notre jeunesse. Notre lutte ne doit pas se limiter
aux services de sécurité, dont les gardes-frontières. La vigilance doit
concerner tout le monde. Tout autant que les imams qui, de par leurs
activités quotidiennes dans les mosquées, ont un rôle à jouer dans la
sensibilisation des citoyens aux méfaits de la consommation des
stupéfiants», a martelé Mohamed Aïssa. Que ce soit à Aïn Berda où il a
inauguré une école d’enseignement coranique ou à El-Hadjar où il s’est
inquiété de l’état d’avancement du projet de réalisation d’un centre
commercial financé par son institution au profit des jeunes chômeurs, le
ministre a constamment souligné le rôle de la prédication et de la
valorisation de la mission religieuse et sociale de la mosquée. Mis au
contact de la maquette du projet de la Grande- Mosquée de Annaba à El-Bouni,
Mohamed Aïssa s’est montré prolixe dans tout ce qui a trait à la
stratégie nationale intégrée, globale et multidimensionnelle visant à
garantir les conditions d'une pratique idéale des préceptes de l'Islam.
Dans cette stratégie, le Dr Mohamed Aïssa inclut la contribution des
mosquées aux efforts nationaux en matière de lutte contre la drogue et
l’analphabétisme, le développement de l’institution des Habous, de sa
rationalisation et la formation de ses ressources humaines grâce à une
mise à niveau constante des imams. Le ministre a abordé cet aspect lors
de son discours d’ouverture de la journée d’études sur la drogue
quelques heures auparavant au Palais de la culture et des arts
Mohamed-Boudiaf à Annaba. C’est à ce niveau qu’il a tenu à sensibiliser
les imams au cadre doctrinal qui gouverne leur action dans le
confortement des mosquées dans leur vocation en tant que lieux
d'orientation et de diffusion de la pensée religieuse authentique, de
consolidation de leur présence en matière d'encadrement et de guidance
vers le droit chemin et la favorisation d’un climat de communication et
d'échange entre fidèles et oulémas. Devant des imams à l’hôtel Sabri,
dernière étape de sa visite, le ministre a axé son intervention sur la
formation continue des effectifs de son secteur et sur la licence master
doctorat (LMD) de théologie. Il a précisé que dans le domaine de la
Charia et de l’économie et celui des littératures et de la civilisation
islamique, les facultés algériennes concernées apporteront leur concours
à une bonne maîtrise de cette formation.
A. Bouacha
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