Actualités : Secteur des transports en Algérie
Le mécontentement de Talai
«Je n’ai pas trouvé quelqu’un qui dit du bien du
secteur des transports et l’image du secteur est déplorable.» Cette
phrase du ministre des Transports, à elle seule, montre combien ce
secteur est loin d’être aux normes requises. Boudjemaâ Talai a même
dressé un tableau peu reluisant des différents segments du secteur
(terrestre, aérien et maritime).
Salah Benreguia - Alger (Le Soir)
Le ministre des Transports n’a pas caché, hier lors d’une réunion
regroupant les directeurs de transports de wilaya, son mécontentement
quant à la situation «déplorable» dans laquelle vit son secteur.
Et pourtant, pour Boudjemaâ Talai, ce n’est ni les moyens matériels, ni
la volonté politique qui manquent. C’est plutôt l’absence de
coordination entre les différents intervenants qui est derrière les
différents problèmes.
«Je n’ai pas trouvé quelqu’un qui dit du bien du secteur des transports.
On ne dit que du mal. Beaucoup de choses sont à faire car rien n’a été
fait dans la coordination. Les actions des ETUS et la direction des
transports de wilaya ne sont pas coordonnées», a déclaré d’emblée le
ministre Talai. Et d’ajouter que «les programmes exécutés par les
Directions de transports de wilayas se font d’une manière anarchique».
«On est malade dans le chemin de fer, dans le segment aérien et un peu
moins dans le maritime. Il n’y a pas d’actions efficaces si elles sont
disparates», selon le premier responsable du secteur. Même les cadres de
ce département ministériel reconnaissent les tares et problèmes
rencontrés par les citoyens.
Pour Mourad Khoukhi, conseiller au niveau du ministère, a, dans son
intervention, fait remarquer que le secteur est marqué par «le manque,
voire l’absence de professionnalisme chez les divers intervenants» ainsi
que par «une vétusté du parc en exploitation».
«Des difficultés pour assurer un contrôle efficace et régulier des
transporteurs et le non-respect du couloir dédié aux transporteurs dans
le milieu urbain», sont également les points noirs soulevés par ce
cadre. Et d’ajouter que même l’apport des établissements de transport
urbain et suburbain (ETUS) dans le transport urbain, reste «très
faible».
L’autre point soulevé est l’absence des ressources humaines qualifiées.
De son côté, l’inspecteur général du ministère des Transports relève que
la loi actuelle, en l’absence de textes d’application, connaît une
application partielle.
En marge de cette rencontre, le ministre Talai a fait savoir que la
rencontre d’hier a pour objectif d’«identifier les vrais problèmes qui
se posent au citoyen et d’améliorer la vie des citoyens et la qualité
des services». «Quand on est en plein problème, on n’a pas de feuille de
route, mais des actions à mener et c’est pour cela qu’on a voulu réunir
les cadres aujourd’hui», a-t-il indiqué.
Et de plaider pour une meilleure «réglementation du secteur», clé de
toute solution aux différents problèmes posés. «Si on arrive à régler le
problème de l'organisation, les résultats arriveront tout de suite. En
outre, il y a des choses simples à faire qui peuvent nous conduire à
régler 50% des problèmes en les exécutant d'une manière rigoureuse»,
selon M. Talai qui a mis en valeur la nécessité d'agir en amont pour
régler notamment les problèmes dans l'affectation des lignes de
transport, caractérisée par une «anarchie totale» à cause de l'absence
d'un plan national de transport, l'octroi des permis de conduire ainsi
que les problèmes liés à l'ouverture des auto-écoles.
S. B.
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