Monde : Syrie
L'ONU accuse les puissances extérieures de nourrir l'escalade de la
violence
La poursuite de la guerre en Syrie représente un
échec profond de la diplomatie, a affirmé hier le président de la
commission d'enquête de l'ONU sur la Syrie, Paulo Pinheiro, accusant les
puissances extérieures de nourrir l'escalade de la violence dans ce
pays.
«La poursuite de la guerre représente un échec profond de la diplomatie.
Les Etats influents ont agi de manière équivoque dans leurs efforts de
mettre fin au conflit en Syrie», a affirmé à Genève, le président de la
commission d'enquête devant le Conseil des droits de l'Homme.
«Tout en soulignant le besoin d'une solution politique, certains ont
accru leur engagement militaire, accentuant la dimension internationale
du conflit», a poursuivi M. Pinheiro, expliquant que «les acteurs
extérieurs ont soutenu les belligérants avec de l'argent, des
combattants et des armes». «Cela a seulement nourri l'escalade brutale
de la violence», a-t-il dit. L'inaction de la communauté internationale
a provoqué un sentiment de totale impunité parmi tous les belligérants,
a souligné l'expert de l'ONU.
«Ceux qui portent la responsabilité des crimes commis contre les Syriens
ne craignent aucune conséquence», a déploré M. Pinheiro. Dans son
rapport écrit, la commission d'enquête lance un appel aux Etats membres
du Conseil de sécurité de l'ONU leur demandant «d'ouvrir une voie vers
la justice pour les victimes et de saisir de la situation en Syrie la
Cour pénale internationale.»
Le document indique que «toutes les parties, le gouvernement de Damas
comme les groupes armés, ne montrent aucun respect du droit humanitaire
et visent délibérément des civils dans des attaques indiscriminées».
«Les sièges et le refus prolongé de laisser passer l'aide humanitaire
tant par le gouvernement que par les groupes armés ont conduit à la
malnutrition et à la famine dans les zones assiégées», selon le texte.
La Syrie est ravagée depuis plus de quatre ans par un conflit complexe
impliquant les forces gouvernementales, les rebelles, les Kurdes et les
terroristes de Daesh et du Front d'Al-Nosra (branche syrienne
d'Al-Qaïda), qui tentent de s'arroger des pans de territoire. Plus de
230 000 personnes y ont péri, selon l'Observatoire syrien des droits de
l'Homme (OSDH). Le conflit a jeté des millions de Syriens à la rue ou
sur les routes de l'exil.
APS
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