Sports : En l’absence du contrôle des services de l’état
Stages d’intersaison, ça sent toujours l’arnaque !
Finies les vacances pour nos «professionnels» du cru.
Après un peu plus de trois semaines, la quasi-majorité des clubs des
Ligues 1 et 2 s’apprêtent à renouer avec l’activité sportive. Outre les
trois représentants algériens en coupes africaines (ESS, USMA et MCEE)
en lice en phase de poules de la LDC, qui avaient repris leur
préparation depuis voilà deux semaines, le reste du contingent de
l’élite professionnelle du football s’élance, quoique timidement, dans
leur quête de préparer au mieux la saison 2015-2016.
C’est le cas du vainqueur du trophée national, le MOB, qui a opté pour
la Tunisie en vue de s’affûter en prévision du prochain exercice. Les
centres d’Aïn Draham, Hammam Bourguiba, Sousse ou Bordj Cedria, en
Tunisie, mais aussi ceux du Maroc (Kahrama notamment) figurent parmi les
destinations préférées pour nos équipes de football (toutes catégories,
faut-il le préciser). Ces deux pays offrent un palliatif aux clubs
algériens et se résigner, malgré leur crise respective, à aller en
Tunisie et au Maroc chercher les infrastructures de base à une
préparation qu’ils ne peuvent effectuer en Algérie. Un choix (pas si
forcé que ça) édicté aussi par les tarifs appliqués par les centres de
préparation tunisiens et marocains autrement plus abordables que ceux en
vigueur dans les (rares) établissements hôteliers du pays. Et à l’instar
du mercato des footballeurs et de leurs entraîneurs, régenté par des
manageurs et des cabinets spécialisés dans les transferts, l’opération
relative à la prise en charge du volet préparation est «codifiée» par
nombre d’opérateurs généralement spécialisés dans les voyages
touristiques mais qui offrent des formules «groupes» avec des
aménagements sur le menu du séjour des sportifs. Dans cette «guerre de
destinations», nombre d’opérateurs axent leur proposition sur la
destination Tunisie tellement cette dernière répond à toutes les
bourses. Ces séjours généralement financés par les collectivités ou les
DJS ont connu ces dernières années un extraordinaire boom, à telle
enseigne qu’à l’intersaison, les centres de préparation sportive situés
aux frontières algéro-tunisiennes (Aïn Draham et Hammam Bourguiba)
s’apparentaient à des centres de vacances pour les clubs de football
algériens de différents paliers.
Des «vacances sportives», en somme. Du fait qu’hormis les installations
pas toujours performantes que l‘on tente de les présenter et les
prestations hôtelières, le quotidien des clubs algériens dans ces lieux
se limite à des footings, des matchs d’application algéro-algériens et
des soins de thalassothérapie. Les clubs tunisiens de la région
frontalière ne sont pas de l’envergure de l’EST, du CA ou de l’ESS et
s’amusent à envoyer leurs jeunes catégories histoire de justifier la
dépense de l’organisateur. On n’est pas loin des séjours de certains
clubs durant les années 1980/90 dans les pays de l’ex-bloc de l’Est
(Pologne, Hongrie, l’ex-Tchécoslovaquie ou l’ex-RDA) où nos clubs
affrontaient des adversaires dont les joueurs sortaient droit des mines.
Aujourd’hui, au moment où l’Etat algérien semble se reprendre en
investissant dans ce créneau (construction des centres de préparation,
des stades et des hôtels), il semble bien qu’il est temps de re-codifier
ce qui ressemble à un transfert réglementé des ressources financières du
pays. Sinon à mettre de nouvelles balises en mesure de prémunir toute
forme de gaspillage, et ce, par l’instauration (plutôt la réactivation)
d’un partenariat entre les clubs algériens (et des fédérations) et ceux
des pays offrant des conditions optimales de préparation. Le MJS et le
COA ont scellé pas mal d’accords avec leurs homologues internationaux,
lesquels accords doivent être exploités efficacement et dans la
transparence…
M. B.
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