Culture : Parution de trois recueils de poésie aux Éditions Lazhari Labter
Floralies estivales


La poésie, dit-on, est le parent pauvre de l’édition en Algérie. Ainsi, rares sont les éditeurs qui «osent» publier des recueils de poésie. Ce n’est manifestement pas le cas des éditions Lazhari Labter qui viennent de publier simultanément trois recueils de poèmes de Marc Bonan, Hamid Nacer-Khodja et Mohamed Sehaba, dans la Collection Ilhem.
Intitulés respectivement De bouche à oreille et Après la main, les recueils de Marc Bonan et Hamid Nacer-Khodja sont réunis dans le même ouvrage.
Marc Bonan est né à Blida en 1928. Après des études à Alger, il devient meunier à Médéa. Une partie de son recueil est d’ailleurs intitulée De Médéa à Alger. Dans la région du Titteri, il anima le Cercle Lélian créé par Jean Sénac à Alger et repris par J.-R. Smadja. Il créa aussi le Cercle Jean-Richepin pour rendre hommage à ce grand poète né à Médéa en 1849 et mort à Paris en 1926.
En 1955, Bonan fut couronné Grand Prix de la littérature de la ville d’Alger pour le recueil De bouche à oreille réédité donc aujourd’hui par Lazhari Labter dans son pays natal. «C’est donc un jeune que ce prix littéraire de la ville d’Alger vient de récompenser, un jeune dont je connais la sensibilité raffinée, l’exquise délicatesse, surtout l’ardente ferveur qui illumine les moindres gestes des hommes, et sans laquelle tout n’est, en matière d’art, que travail de copiste», avait écrit, à l’époque, Jean Brune dans La Dépêche quotidienne. Marc Bonan a quitté l’Algérie en 1964 pour s’installer à Marseille. Le poète a collaboré au Tombeau pour Jean Sénac, sous la direction de Hamid Nacer-Khodja. Les deux hommes se retrouvent symboliquement réunis dans le même ouvrage par les éditions Lazhari Labter, sous le titre La profonde terre du verbe aimer.
Hamid Nacer-Khodja, né en 1953 à Palestro (Lakhdaria), est actuellement enseignant à l’université de Djelfa. A partir de l’an 2000, il soutient des travaux universitaires aux universités de Paris IV et Montpellier III sur l’œuvre de Jean Sénac auquel il consacra une thèse et plusieurs ouvrages et études.
«Hamid Nacer-Khodja est un poète à la fois limpide et difficile qui taille dans le poème jusqu’à ce qu’en jaillisse la quintessence, aveu fervent qui s’érige dans son essoufflement, visage ou paysage essoré comme sorti des mains de Giacommetti», a écrit Tahar Djaout en 1984.
Le recueil de Mohamed Sehaba est intitulé Le poème que cherchait ma mère. Natif d’Oran, Sehaba est poète, traducteur et journaliste culturel dans des journaux algériens. Dans les années 1990, il a été traducteur littéraire et critique d’art pour le compte du journal égyptien Al-Ahram Hebdo. Il a déjà publié huit recueils de poèmes dont Remparts, Chronique du silence et Hommage à l’errant. Son présent recueil est divisé en quatre ayant pour titres, respectivement, L’archer et l’éclair, Les souffleurs de mirages, Le poème que cherchait ma mère et, enfin, La lumière du désir et de l’agonie. Les trois recueils de Marc Bonan, Hamid Nacer-Khodja et de Mohamed Sehaba sont pareils à un joli bouquet de fleurs, différentes par les couleurs et toutes agréables par l’odeur.
Kader B.



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