Actualités : Hanoune l’accuse d’avoir pris un virage ultralibéral :
«Bouteflika a renié son mandat»


Le président de la République renie son mandat à travers des orientations économiques ultralibérales, affirme Hanoune. Depuis la prestation de serment de Bouteflika, l’Algérie a opéré un «total basculement» et une rupture avec les engagements du président de la République, dit-elle, ouvrant la voie à la prolifération du terrorisme, à la «liquidation des prérogatives de l’Etat» et à une déclaration de guerre contre les couches populaires. Dans ce contexte, dit-elle, le silence de Bouteflika est «très lourd» face à des dérives opérées en son nom.

Nawal Imés - Alger (Le Soir)
Depuis les élections de 2014, déplore Hanoune, c’est un virage brutal à droite, ultralibéral, qui est opéré avec l’émergence d’une oligarchie et un retour annoncé vers l’endettement extérieur.
Il ne s’agit ni plus ni moins, selon Hanoune, d’une «programmation de la faillite du pays et un effondrement généralisé», à travers la loi de finances complémentaire à travers laquelle, dit Hanoune, «l’Etat se fait hara-kiri» et «prépare les ingrédients d’une confrontation violente».
A l’origine des craintes exprimées par la secrétaire générale du Parti des travailleurs, les informations distillées sur le contenu de la loi de finances complémentaire qualifiées de «très inquiétantes».
Et pour cause, Hanoune y voit l’empreinte claire de l’oligarchie au moment où les propos du ministre des Finances se vérifient en matière de désengagement de l’Etat dans le financement des projets à partir de la dépense publique et la levée de l’interdiction de l’endettement extérieur selon le modèle grec. Cela permettra à l’oligarchie de contracter des crédits avec pour garant le Trésor public, dénonce Hanoune.
Pire encore, dit-elle, on assiste à des privatisations d’un nouveau genre qui aboutit à «une prédation par l’Etat au profit de quelques individus» et des entreprises qui n’ont pas la technicité voulue. C’est, dit-elle, la preuve que l’oligarchie naît de la matrice du système et que le départ de l’ancien ministre de l’Energie obéit à cette logique avant d’être remplacé par un ministre «visiblement plus malléable».
Le débat autour de l’amnistie fiscale fait également réagir violemment la secrétaire générale du Parti des travailleurs. Il ne s’agit, selon elle, ni plus ni moins que d’«insulter l’intelligence des Algériens». Dans ce contexte, le rappel à l’ordre de Sellal au sujet de la corruption s’apparente à une farce.
En s’exprimant à l’ouverture de la session ordinaire du bureau politique, Hanoune a évoqué le procès Khalifa dénonçant un «déni de justice» tout en n’omettant pas de commenter l’actualité faite des mises en garde adressées aux chaînes de télévision privées, notamment celle qui diffuse des émissions satiriques. Il s’agit, selon Hanoune, d’une atteinte à la liberté d’expression et une mise au pas de la presse.
Ce qui se passe en Tunisie ne laisse pas indifférente le numéro un du PT qui considère que ce qui s’y passe n’est ni plus ni moins qu’une «guerre» et une véritable descente aux enfers avec les prémices d’une ingérence étrangère avec l’affluence de délégations étrangères sous couvert d’enquêtes sur l’attentat de Sousse.
N. I.



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