Actualités : PROJET DE LOI CRIMINALISANT LES VIOLENCES CONTRE LES
FEMMES
Les assurances de Bensalah
Le tant controversé projet de loi criminalisant les
violences contre les femmes n’est ni «retiré» encore moins annulé»
contrairement à ce qui est supputé par-ci par-là.
M. Kebci - Alger (Le Soir)
L’assurance est du président du Conseil de la nation même s’il ne
l’a pas expressément cité. Intervenant, hier mardi, à la clôture de la
session du printemps du parlement dans ses deux chambres, Abdelkader
Bensalah a qualifié le bilan de cette session de positif au vu de nombre
de projets de lois étudiés et adoptés brassant plusieurs secteurs
(économique social et culturel), ce qui a permis, selon lui, de venir à
bout des manques et des vides juridiques enregistrés et qui sont
incompatibles avec les développements intervenus localement et à
l’international. D’autres de ces lois ont consolidé les droits de
l’Homme. Ceci avant de préciser que «si l’adoption n’a pas touché tous
les textes au menu au tout début de la session, cela ne veut pas dire
que lesdits textes qui n’ont pas été étudiés et pas adoptés ont été
annulés ou retirés, mais ils seront pris en considération avec toute
l’attention requise à l’avenir».
Et tout le monde aura compris l’allusion de Bensalah au projet de loi
criminalisant les violences contre les femmes qui, une fois adopté dans
les conditions que l’on sait à l’APN, début mars écoulé, a stagné au
niveau du sénat. Un projet de loi qui n’a de cesse d’être dénoncé par
les partis islamistes qui, incapables de freiner son adoption au niveau
de la chambre basse du parlement, ont tout fait pour le bloquer au Sénat
au motif qu’il n’est pas conforme aux préceptes de l’Islam en ce sens,
arguent-ils, qu’il encourage la dislocation de la cellule familiale et
qu’il attente à l’intimité de cette dernière.
Un forcing relayé par les canaux médiatiques apparentés à la mouvance
verte qui a eu pour effet de pousser le bureau du Sénat à temporiser, le
temps que cette déferlante s’amenuise avant sa reprogrammation lors de
la prochaine session parlementaire. Ce que Bensalah vient de signifier
on ne peut plus clairement même s’il a pris le soin de ne pas citer
ledit projet de loi, préférant l’englober dans un ensemble de projets de
lois en attente d’étude et d’adoption. D’un autre côté, le président du
Sénat a emboîté le pas à l’Exécutif au sujet des répercussions de la
baisse des cours du pétrole dans la situation du pays. Bensalah a évoqué
les indicateurs économiques et financiers du pays qui, selon lui,
alertent d’un «avenir difficile si l’on n’adopte pas la feuille de route
du gouvernement à ce sujet qui dicte la nécessité d’une gestion plus
rigoureuse des ressources financières de l’Etat à orienter de manière à
assurer les équilibres économiques et à garantir la couverture sociale
nécessaire, notamment dans l’éducation, la santé et le logement,…».
Il invitera, dans ce sillage, la classe politique à participer à l’œuvre
de sensibilisation et de conscientisation des divers pans de la société
quant au caractère difficile de la conjoncture actuelle.
A noter que les parlementaires du FFS n’ont pas assisté à cette
cérémonie de clôture de la session printanière du parlement.
Dans un communiqué rendu public la veille, ils dénoncent le bureau de
l’APN qui a, selon eux, décidé d’une manière «unilatérale et d’écourter
d’un mois cette session, entraînant ainsi l’annulation de deux séances
de questions orales ainsi que le débat de deux projets de loi, l’un
relatif à l’orientation sur la recherche scientifique et le
développement technologique, l’autre modifiant le code de commerce». Ils
qualifient cette décision d’«inacceptable».
Une décision qui traduit clairement, selon les parlementaires du vieux
front de l’opposition, «la soumission d’un bureau totalement inféodé au
gouvernement, qui obéit à des agendas qui ne sont pas ceux de
l’Assemblée» s’élevant contre «ces pratiques qui réduisent la
représentation nationale à des figurants dont on peut se passer sur
commande et dénoncent l’absence de débat sur les questions qui engagent
l’avenir du pays».
M. K.
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