Actualités : LA SITUATION DÉGÉNERE DE NOUVEAU
Trois morts et plusieurs blessés à Ghardaïa
Nouveau cran dans les tragiques émeutes qui
endeuillent la vallée du M’zab. Il s’agit de l’usage, au vu et au su de
tout le monde, des armes à feu par les émeutiers.
M. Kebci - Alger (Le Soir)
Le sang a de nouveau coulé, hier, dans la vallée du M’zab, comme
prédit la veille par des sources locales qui parlent d’une situation qui
échappe dangereusement à tout contrôle avec une nouvelle donne : l’usage
par les émeutiers d’armes à feux qui remplacent les traditionnelles
armes blanches. En effet, les émeutes qui ont repris dans la nuit de
samedi à dimanche, n’ont pas cessé depuis, enregistrant leur triste
apogée hier mardi à l’heure du s’hour.
En effet, les batailles rangées entres les deux communautés se sont
corsées avant-hier en soirée, le retrait des forces antiémeutes des
champs de bataille aidant. Ce qui a engendré le décès tragique de deux
jeunes tués suite à leurs graves blessures à Baba Saâd, à Berriane à une
quarantaine de kilomètres au nord du chef-lieu de wilaya de Ghardaïa.
Un quartier sis au nord de la ville déserté par ses occupants. Une
source locale parle également d’un policier qui aurait succombé à ses
blessures, ayant été violemment percuté par un véhicule. Et à l’autre
bout de la ville, plus exactement au quartier CAPCS que ses habitants
ont déserté depuis la dernière fête de l’Aïd El adha, la zone d’activité
qui s’y trouve a été la cible d’attaques de jeunes émeutiers,
saccageant, selon la même source, une carrière et un parc auto.
La même source parle également du décès d’un autre jeune à El Guerara,
ville située à 120 km au nord-est du chef-lieu de Ghardaïa. Réagissant à
ces développements tragiques, le président du Bureau national de la
LADDH (Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme) s’interroge
sur le retrait «inexpliqué» des hommes à l’uniforme bleu. Un
laisser-aller que Me Salah Dabouz dénonce dans un communiqué rendu
public hier mardi et qui ne fait «qu’aggraver davantage la situation
depuis deux ans». Il fera remarquer qu’à «chaque fois qu’un haut
responsable de l’Etat se rend dans la région, la situation se complique
un peu plus», rappelant que «les événements tragiques de ces derniers
jours surviennent au lendemain de la visite dans la wilaya, du nouveau
ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales». Considérant que
ce qui se passe à Ghardaïa est «le résultat d’une gouvernance chaotique
du pays par un régime politique qui a prouvé son échec total dans la
gestion des préoccupations citoyennes d’une manière juste car se basant
sur la stratégie de créer des crises pour se proposer comme
intermédiaire entre les protagonistes», la LADDH revendique tout
simplement la démission du ministre de l’Intérieur et des Collectivités
locales et du premier responsable de la police nationale auxquels elle
fait porter la responsabilité dans le développement tragique des
événements dans la région. Elle exige un traitement de la situation
d’une manière déterminée dans le cadre des lois et des institutions de
la République et le respect des droits de l’Homme.
M. K.Le commandant de la 4e Région militaire se déplace à
Ghardaïa
Le commandant de la 4e Région militaire, le
général-major Cherif Abderezak, s’est rendu mardi à Ghardaïa pour
s'enquérir de la situation, suite aux événements qu’a connus la région
d’El Guerrara ayant causé le décès d’un jeune de 17 ans, indique le
ministère de la Défense nationale dans un communiqué.
«Suite aux événements qu’a connus la région d’El Guerrara à Ghardaïa à
l’aube du 7 juillet 2015, où l’on déplore le décès d’un jeune âgé de 17
ans et la blessure de deux autres et en exécution des instructions du
Haut Commandement visant à renforcer les efforts menés par les
différentes institutions officielles et les représentants de la société
civile, afin de réconcilier, renforcer la cohésion sociale et faire
régner la quiétude dans la ville, le commandant de la 4e Région
militaire, le général-major Cherif Abderezak, s’est rendu, aujourd’hui,
dans la ville de Ghardaïa où il s’est enquis de la situation.»
Il a tenu une réunion afin de «réajuster le plan sécuritaire et
coordonner les efforts visant à éviter la récurrence de tels incidents
et à prévaloir la sécurité et la stabilité dans la région de Ghardaïa»,
précise la même source.
«Le commandant de la 4e Région militaire a tenu également, au siège de
la wilaya, une rencontre avec les acteurs concernés par l’opération
d’apaisement et de rétablissement de la sécurité et du calme à
Ghardaïa», ajoute le communiqué du ministère de la Défense nationale.
APS
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