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Que retenir du Ramadhan 2015 ?


Que retenir du ramadhan 2015
Ghardaïa, le MSP et la sortie d’Ouyahia

Le Ramadhan 2015 tire à sa fin sur, au plan politique, un bilan des plus mitigés. En fait, une certaine accalmie aura marqué ce mois à ses débuts avant que les choses ne s’emballent avec les tragiques événements de Ghardaïa qui éclipseront davantage tout le reste. L’explosion de violence et son ampleur dans la vallée du M’Zab auront été, hélas, l’événement majeur de ce début de l’été 2015.
Kamel Amarni - Alger (Le Soir)
Pas moins de 25 morts, des dizaines de blessés et des dégâts matériels considérables seront enregistrés en quarante-huit heures à peine, les 7 et les 8 juillet, plongeant cette wilaya dans la terreur et la psychose et provoquant une cassure entre communautés qui laissera certainement des traces pour longtemps.
L’abondance d’armes à feu ou d’armes blanches employées durant ces tragiques événements, en plus des méthodes utilisées trahiront des relents de complot, d’où «la main de l’étranger» évoquée par les autorités algériennes qui, en fait, accusent les services marocains de mettre «leur grain de sel» dans cette affaire. C’est ce qui explique l’intervention rapide de l’armée, chargée depuis le 8 juillet 2015 de gérer cette affaire via le chef de la 4e Région militaire.
Il n’aura pas fallu plus de vingt-quatre heures pour que le ministère de l’Intérieur, complètement dépassé par les événements, cède le terrain au ministère de la Défense, seule institution capable de faire face à des situations aussi complexes. Il est d’ailleurs significatif que Bouteflika n’ait pas jugé utile d’associer le ministre de l’Intérieur, Noureddine Bedoui, à la réunion restreinte spéciale qu’il avait présidée mercredi 8 juillet et consacrée à Ghardaïa.
A vrai dire, le gouvernement a complètement failli dans cette crise récurrente dans la vallée du M’Zab.
A chaque fois que des violences y sont signalées, nous avons, comme réponse, systématiquement, une visite officielle, généralement le Premier ministre ou son ministre de l’Intérieur, voire même le patron de la DGSN.
Et à chaque fois, pour le même rituel : une réunion avec les notables des deux grandes communautés de la région, que l’on pimente inévitablement par des discours angéliques sur «la fraternité, la cohabitation, l’unité confessionnelle», etc. Or, et de l’avis de tous ceux, au fait des réalités locales, la solution réside, d’abord, dans des mesures fortes pour dissuader les menées de violence. Car, en fait, il n’y a pas que les Mozabites et les Chaâmbis dans cette équation.
La wilaya ayant connu, effectivement, beaucoup de changements ces dernières années avec l’installation d’autres franges de la société algérienne dans la région, venues essentiellement des régions de Djelfa, de Touggourt, et du nord du pays. La solution consisterait alors à protéger et à préserver les deux communautés qui ont leur mode de vie, leurs traditions ; bref, leurs particularités propres. En l’occurrence, l’Etat doit garantir aux uns et aux autres leurs espaces vitaux, dans le strict cadre des lois en vigueur. A commencer par assurer la sécurité des personnes et des biens. Sur un tout autre plan, le Ramadhan 2015 aura été également marqué par deux haltes politiques significatives. D’abord, «l’affaire MSP».
Le parti islamiste, maître dans l’art de l’entrisme, institué par Mahfoud Nahnah depuis 1995, surprendra brutalement ses partenaires de l’opposition avec sa rencontre, au sommet, à la présidence de la République, il y a une semaine.
Assurément, un prélude à un retour en bonne et due forme dans le giron du pouvoir. Le parti, pour rappel, avait, dans l’euphorie du «printemps arabe» qui avait consacré ses «frères» respectifs en Tunisie et en Égypte, décidé de sortir du gouvernement en 2012. Dans les calculs d’Aboudjerra d’alors, il n’était plus qu’une question de mois, voire de semaines, avant que la rue algérienne «limite» sa réplique tunisienne et égyptienne, se soulève pour balayer le pouvoir en place pour mettre à sa place les «frères» du coin ! Un fantasme qui vire au cauchemar toutefois avec la chute d’Ennahda en Tunisie mais surtout l’éviction des «frères» en Egypte.
Chez le Hamas Algérie, tout l’enjeu, aujourd’hui, se résume en une seule question : qui de l’actuelle ou de l’ancienne direction nationale aura à mener ce retour au
gouvernement ? D’où la polémique publique entre Abderazzak Mokri et Aboudjerra Soltani. Pendant ce temps, Ahmed Ouyahia, lui, prépare déjà son retour au gouvernement.
La violente charge qu’il lançait récemment contre l’actuel exécutif n’est en fait que sa façon à lui de décliner sa ligne politique à venir : la rigueur économique qu’exige la délicate conjoncture des marchés des hydrocarbures.
L’Algérie a perdu en seulement six mois, pas moins de la moitié de ses rentrées en devises. «Il faut dire la vérité aux Algériens, la situation économique du pays n’est pas bonne», dira l’actuel directeur de cabinet de la présidence qui ira jusqu’à accuser l’actuel gouvernement de «faire dans le populisme»…
K. A.

 

Prix stables, incertitude sur la situation financière…
Une conjoncture économique assez particulière

Même si les prix des produits de consommation sont restés relativement stables et que l’activité économique a été quelque peu continue, le mois de Ramadhan qui se termine a été, néanmoins, marqué notablement par l’inquiétude sur la situation financière du pays et par l’incertitude sur l’application du paiement par chèque des grosses transactions.

Cherif Bennaceur - Alger (Le Soir)
Dans quelques heures, demain vendredi ou après-demain samedi, le mois de Ramadhan 2015 ou 1436 du calendrier de l’hégire se termine.
Eprouvant certes pour les jeûneurs, une forte canicule ayant sévi pendant les trois premières semaines dans plusieurs régions du pays, le jeûne n’a cependant pas fortement impacté sur l’activité économique et sociale. Les usines, les chantiers, les bureaux ainsi que les magasins et autres lieux de travail dont les employés n’ont pas pris de congé ont fonctionné assez normalement.
Ramadhan 2015 n’a pas cependant dérogé à l’habitude concernant la productivité, celle-ci n’ayant pas été au rendez-vous. Les produits de consommation notamment alimentaires ont été pourtant bien disponibles durant ce mois, en dépit d’une certaine désorganisation, même si la grande distribution a été renforcée par le lancement de nouvelles grandes surfaces de vente notamment à Alger.
Les prix des produits alimentaires (légumes, fruits, viandes…), quoique élevés et parfois prohibitifs, notamment dans le cas des fruits secs, n’ont pourtant pas subi d’importantes perturbations. Et cela même si l’inflation reprend une tendance haussière depuis quelques mois, ce que la Banque d’Algérie a justement relevé dans sa dernière note de conjoncture. Or, le mois de Ramadhan qui s’achève a été marqué par l’inquiétude sur la situation financière du pays.
En raison de la chute des prix du pétrole, une chute qui devrait encore se poursuivre durant les prochains mois, les revenus du pays ont fortement diminué et les déficits commerciaux et de la balance des paiements ont poursuivi de se creuser.
Moins de revenus pétroliers et gaziers, des réserves de change qui ont fondu de 19 milliards de dollars et des disponibilités dans le Fonds de régulation des recettes qui ont diminué de 6 milliards de dollars, des liquidités bancaires réduites, les chiffres restent alarmants.
Une situation qui suscite l’interrogation sur la capacité de l’exécutif, voire de tout l’establishment économique national de pouvoir maintenir le cap en matière de dépenses publiques, de financement de l’investissement et satisfaction des besoins sociaux.
Notons dans ce contexte le discours confus de l’exécutif mais aussi de certains agents économiques et institutionnels sur la question de l’austérité, de la rationalisation des dépenses, la révision des choix et modèles de consommation.
Une confusion perceptible concernant le projet de loi de finances complémentaire pour 2015 dont la finalisation tarde même s’il y serait question de réajustement, à la hausse, de plusieurs taxes et tarifs. Ramadhan 2015 a été également marqué par l’entrée en vigueur depuis le 1er juillet dernier de l’obligation de paiement par chèque des transactions commerciales et d’affaires dont les montants dépassent le 1 million de dinars.
Une mesure dont l’application reste encore incertaine au niveau de la place commerciale, encore gangrenée par l’informel et peu encline à l’abandon du cash, mais aussi au niveau d’autres sphères d’activité. Notons que l’imposition de cette obligation a suscité l’hostilité de certains acteurs politiques, l’incompréhension ou des doutes légitimes de certains experts ou opérateurs économiques.
L’actualité a été également marquée par l’aval parlementaire du dispositif d’encadrement du commerce extérieur par le biais de licences d’importation et d’exportation, dont la mise en œuvre débutera d’ici 2016, notamment dans le secteur automobile.
C. B.

 

Situation sécuritaire
Stratégie payante dans la lutte antiterroriste

La tendance observée depuis quatre ou cinq années, lors du mois de Ramadhan, sur le plan sécuritaire a été confirmée cette fois encore avec un rétrécissement encore plus prononcé du territoire où les mouvements terroristes sont habituellement observés, notamment le triangle constitué des wilayas de Tizi-Ouzou, Bouira et Boumerdès.
Il ne faudrait pas croire que c’est l’incursion en plein centre de la ville de Bouira qui a pu remettre en cause l’avantage pris par l’armée et les autres corps des services de sécurité sur les groupuscules encore en activité. Quand on voit, par exemple, ce à quoi a été réduite ces trente derniers jours l’activité des groupes encore retranchés dans les forêts et bois de Kabylie, il devient alors plus facile de croire, maintenant, qu’un décisif tournant a été pris dans la lutte antiterroriste, et ce, depuis la fin de cavale de la tête-pensante de celui qui entendait installer la branche de l’Etat islamique sur le territoire algérien, Abdelmalek Gouri.
En fait, l’enlèvement d’Hervé Gourdel sur les hauteurs entre Bouira et Tizi-Ouzou a permis que soit mis en place un maillage, il faut le croire, d’une efficacité comme cela n’a jamais été observé en Haute-Kabylie où, pourtant, des opérations et des dispositifs sécuritaires, on en a vu pas mal depuis plus de vingt ans.
Ainsi, en dehors des quasi-cycliques opérations exécutées par l’ANP et qui se sont soldées par un bilan qui parle de lui-même sur la tendance prise par la lutte antiterroriste, durant tout ce mois de Ramadhan, une seule tentative de mouvement a été détectée par le réseau mis en place par l’armée dans la wilaya de Tizi-Ouzou.
En effet, en début de soirée du 6e jour du mois sacré, soit le 22 juin dernier, deux terroristes ont été abattus à Akerrou, à quelques kilomètres d’Azeffoun, à l’est de Tizi-Ouzou suite une sortie menée par une compagnie de l’ANP en poste dans cette région, une des rares, où l’activité terroriste était souvent signalée depuis le début de la deuxième moitié de l’année dernière et où des opérations importantes ont été montées par l’armée, comme celles du mois d’avril dernier ou encore de la fin décembre.
La très brève opération d’Akerrou a permis la mise hors d’état de nuire des deux terroristes sur lesquels deux kalachnikovs et un PA ont été récupérés. Une opération qui intervient une dizaine de jours après que l’armée eut abattu un terroriste et récupéré une kalachnikov, cette fois au sud de la wilaya de Tizi-Ouzou, pas loin de Boghni, juste avant le début du mois de Ramadhan.
Le peu de répit laissé aux groupuscules terroristes peut également être illustré par ces deux sorties des éléments de l’ANP entre les 27 et 30 juin derniers à Aïn Defla, cet autre haut lieu du «terrorisme résiduel» qui a vu les militaires mettre hors d’état de nuire un terroriste et récupérer une kalachnikov, des munitions et une ceinture explosive.
Une intervention des éléments du secteur opérationnel de Aïn Defla qui succédait à une première opération exécutée quatre jours plus tôt dans la même zone et qui s’est soldée par la neutralisation de trois terroristes, entre tués et arrêtés, et la récupération d’une kalachnikov et de deux fusils semi-automatiques.
Une chronique jusque-là pas exhaustive sur les opérations menées par l’ANP, il est vrai plus aux aguets dans certaines parties plus que d’autres des territoires encore infestés de terroristes, comme par exemple la wilaya de Bouira où au petit matin de dimanche dernier, un détachement relevant du secteur opérationnel local a abattu, dans la commune de Djebahia, un terroriste sur lequel une kalachnikov et du matériel destiné à la fabrication de détonateurs pour engins explosifs ont été découverts.
Une intervention qui succédait de quelques heures à une autre sortie de l’ANP, à l’est du pays cette fois, sur la côte skikdie pour être plus précis, où après l’arrestation d’un terroriste, un fusil à pompe, une bombe artisanale, des outils pour la fabrication de détonateurs ont été récupérés.
Un déploiement, donc, tous azimuts qui, il faut le souligner, n’est pas étranger à l’alerte induite par la situation pour le moins préoccupante chez nos voisins de l’Est, la Tunisie et la Libye, et dans les pays du Sahel. Ceci, même si en dehors de cette nouvelle donne que constitue la situation sécuritaire à nos portes, le mois de Ramadhan a toujours été, depuis les attentats des années 1990, l’occasion de la mise sur pied de dispositifs sécuritaires très particuliers.
M. Azedine

 

SANTÉ
Quelques souffrances pour le secteur

Le mois de Ramadhan s’achève avec quelques souffrances pour le secteur de la santé. Deux points noirs ont marqué particulièrement l’actualité santé durant ce mois : la polémique sur une pénurie ou pas de médicaments et les cas de décès dus au botulisme enregistrés dans la wilaya de Batna.

Salima Akkouche - Alger (Le Soir)
l’Actualité santé n’a pas été trop marquée cette année par des cas de malaises liés aux problèmes digestifs, à l’hypoglycémie, à l’hypotension, à la déshydratation ou à l’inflammation ou par de graves complications pour les malades chroniques ni par des circoncisions tournées aux drames.
Le ministère de la Santé, vu ces problèmes récurrents qui caractérisent le mois de Ramadhan, a initié depuis quelques années des campagnes de sensibilisation sur les règles à respecter durant ce mois de jeûne.
Les professionnels de la santé, de leur côté, établissent des programmes marathon pour éduquer les malades chroniques sur les règles de nutrition et d’hygiène. Cependant, l’actualité santé n’a pas été pour autant morose durant ce mois. Quelques jours après le début du Ramadhan, Abdelmalek Boudiaf réagit au problème de la surcharge des services des urgences. C’est devant les députés qu’il soulève le problème pour annoncer que son département allait lancer des campagnes de sensibilisation pour faire baisser la pression sur les urgences hospitalières.
Le ministre de la Santé a appelé, à chacune de ses sorties sur le terrain et via des communiqués, les citoyens à aller vers les polycliniques de proximité pour les cas non urgents. 80% des cas qui se présentent aux urgences, selon lui, ne relèvent pas des urgences.
Le premier responsable de la santé a décidé de redorer l’image des établissements de santé de proximité en leur donnant les moyens pour assurer des consultations spécialisées.
Par ailleurs, les bonnes pratiques d’hygiène des aliments sont encore loin d’être respectées. Les cas d’intoxication alimentaire à l’est du pays du fait de la consommation d’un produit avarié, du cachir improprement conservé est le meilleur exemple. Deux personnes décèdent pour cause de botulisme à Batna et l’enquête est toujours en cours.
Le ministère de la Santé réagit encore une fois pour rappeler aux commerçants des produits alimentaires qu’ils sont dans l’obligation légale de veiller au respect des températures adéquates de conservation des aliments périssables ainsi que des dates limites de consommation et de maintenir leurs locaux dans un parfait état d’hygiène.
A ce sujet, le département de Boudiaf a procédé il y’a trois semaines à la fermeture provisoire de 15 jours d’une clinique médicochirurgicale à Oran pour manquement aux règles d’hygiène.
Dans une opération d’inspetion dans les établissements privés, deux cliniques (une à Blida et l’autre à M’sila) et une officine (à Tissemsilt) ont été définitivement fermées durant ce mois.
La pénurie du médicament a surgi aussi durant cette période. On a assisté ainsi à des déclarations contradictoires entre le ministre de la Santé et son staff qui nient toute existence d’une pénurie de médicaments et les malades et syndicats d’officines qui affirmaient le contraire.
Au final, le ministre de la Santé a installé cette semaine une sous-commission pour enquêter sur ce problème.
La Sécurité sociale a soulevé de son côté le problème de gaspillage en matière de l’utilisation des bandelettes de glycémie. La Cnas a annoncé la limitation de l’utilisation de ce produit à raison d’une boîte par mois au lieu de trois boîtes par trimestre pour les personnes diabétiques de type 2 sans insuline.
La Sécurité sociale revient sur sa décision et fait marche arrière devant la pression des malades diabétiques et des associations.
S. A.

Commerces de proximité
Après la frénésie, la léthargie

Avec la fin du Ramadhan, c’est un retour à la normale progressive qui sera opéré dans plusieurs secteurs d’activité. Un seul fera exception : celui du commerce. Après une frénétique activité, les commerçants vont majoritairement baisser rideau, plusieurs jours durant, transformant les grandes villes en agglomérations mortes.
Nawal Imés - Alger (Le Soir)
Comme de coutume, la «tradition» sera respectée : la grande majorité des commerçants resteront fermés durant les fêtes de l’Aïd et bien au-delà.
Les menaces de sanctions brandies par le ministère du Commerce n’auront certainement aucun effet sur des commerçants habitués à ne pas respecter le service public. Le département de Amara Benyounès annonce avoir mobilisé 30 000 commerçants pour les deux journées de l’Aïd dont 10 000 boulangers, les menaçant d’une fermeture administrative de 30 jours et d’une amende de 100 000 DA si jamais ils ne respectaient pas la permanence.
Des menaces qui n’ont dans le passé eu aucun impact sur les commerçants réquisitionnés et pour cause ils ont trouvé la faille. Le dispositif mis en place par le ministère du Commerce prévoit la levée des sanctions sur les commerçants n’ayant pas respecté leur permanence lorsqu’une raison «valable» est présentée par les concernés.
Beaucoup ne s’embarrassent même pas de cette formalité, fermant leurs commerces plus d’une semaine sans rendre de compte.
Les 6 000 agents que compte déployer le ministère du Commerce pour assurer le contrôle ne pourront hélas que constater, impuissants, que le scénario se répète chaque année sans qu’une solution soit trouvée.
Le décret relatif aux permanences ne concerne en effet que les deux jours fériés sauf que la léthargie dans laquelle sombre le secteur après les fêtes religieuses dure souvent plusieurs jours.
Très souvent, boulangers, épiciers et maraîchers prolongent leur congé sans qu’aucune information soit fournie au grand public.
Habitués à cette situation, les consommateurs sont alors pris de frénésie à la veille des fêtes, préférant stocker les denrées alimentaires pour éviter de se retrouver à faire le tour de leur ville à la recherche d’une baguette. C’est la notion même de service public qui est ainsi allégrement bafouée à chaque fête religieuse.
Une «tradition» à laquelle ni les sanctions du ministère, ni les campagnes de sensibilisation menées par les organisations activant dans le secteur du commerce n’ont pu venir à bout, condamnant l’Algérien à errer de quartier en quartier pour s’approvisionner ou à se déplacer vers les quelques grandes surfaces — lorsqu’elles existent, seuls espaces commerciaux à ne pas céder à l’ambiance générale, faite de torpeur et d’absence totale d’activité.
N. I.



Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2015/07/16/article.php?sid=181464&cid=2