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Abdelmalek Boudiaf : «les responsables défaillants seront sanctionnés»


Dans un contexte de blocage de l’appareil de l’Etat, la dernière visite de travail et d’inspection effectuée ces derniers mercredi et jeudi par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière Abdelmalek Boudiaf a fait l’effet d’une éclaircie.
Le ministre n’a pas fait dans le commentaire. Regroupant dès la première heure de ce dernier jeudi les cadres gestionnaires locaux des structures de santé, il est rapidement entré dans le vif du sujet en confirmant la mise en application de la feuille de route qu’il a élaborée. «Nous avons dépassé l’étape de l’évaluation pour entrer dans celle de la matérialisation. Des décisions seront prises dès septembre prochain à l’encontre des directeurs de wilaya de la santé, de CHU, d’hôpitaux et autres gestionnaires défaillants de structures de santé centralisées et décentralisées», a-t-il annoncé. Utilisant parfois des propos accusateurs et parfois salvateurs, Abdelmalek Boudiaf a parlé de bonne et mauvaise gouvernance dans son département. «Le temps des parapluies est fini», devait-il marteler en abordant la question de la discipline et du professionnalisme dans la pratique médicale dans les établissements publics de santé. Il n’a pas hésité à dénoncer la tentative de blocage des greffes rénales par des urologues. Ces derniers avaient boudé la réunion de l’équipe pluridisciplinaire de préparation à laquelle ils devaient prendre part.
«Ceci est contraire à l’éthique et la déontologie médicales et aux règles de bonne administration de la santé. Des instructions ont été données pour que les greffes programmées soient réalisées», a-t-il précisé. Partant d’un principe millénaire que l’autorité est le garant de la cohésion et de la performance médicale, le ministre a dénoncé la fermeture de structures médicales de pointe par la seule
volonté de quelques responsables en mal d’autorité. Cette démarche entretenue depuis des années laisse à penser que des intérêts occultes manipulant certains acteurs de la santé ne souhaitent pas l’amélioration de la prise en charge médicale des populations. C’est donc avec la volonté de redorer le blason de son secteur que le ministre a dévoilé les grandes lignes de ce que devrait être le feuille de route qu’il a élaborée et aussitôt mise en application.
Modifier l’image administration-administrant en une administration axée sur une meilleure prise en charge des malades, tel semble être le défi lancé par le ministère de la Santé. «La restructuration du secteur de la santé, la gestion des ressources humaines, l’ouverture à la communication et la restauration de la confiance du public envers les agents de la santé entrent dans les points à prioriser par notre ministère», a annoncé Abdelmalek Boudiaf. Même
si, pour l’heure, cet engagement semble être théorique, il n’en demeure pas moins que le 1er responsable du secteur persiste et signe quant à lancer une vaste opération de nettoyage de ces structures centralisées et décentralisées dès le mois de septembre prochain.
Révélant que l’Algérie a réduit de 40% sa facture de médicaments, il a dénoncé les auteurs des rumeurs portant sur une pénurie de certains médicaments. «Les auteurs sont uniquement intéressés par les finances engagées par l’Etat pour un approvisionnement régulier du marché national. Nous devons stimuler notre production nationale qui n’a rien à envier à d’autres à travers le monde. Ce qui prouve du reste la présence de nos médicaments à l’image de la Ventoline illicitement importée par divers pays du monde où elle est commercialisée à l’étalage».
Abdelmalek Boudiaf qui avait effectué une visite inopinée, tard dans la nuit de mercredi à jeudi, au service des urgences médicales de l’hôpital Frantz-Fanon totalement retapé est revenu sur les greffes de reins. «Des urologues ont boycotté la réunion de l’équipe pluridisciplinaire de préparation de ces greffes. Nous avons donné des instructions fermes pour le respect des dates prescrites pour ce type d’interventions chirurgicales », a-t-il insisté.
Affirmant l’incontournable visibilité pour mieux appréhender la lisibilité des actes de gestion dans le domaine de la santé, il a révélé que sept cliniques privées à Alger et deux laboratoires seront fermés incessamment. «D’autres seront mis à niveau. Il est grand temps de remettre de l’ordre», a-t-il lancé en direction des récalcitrants à tout changement.
A. Bouacha



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