Culture : TIPASA-CHERCHELL
Ouverture de la 15e édition du festival des arts plastiques
L’Union nationale des arts plastiques (Unac) de
Tipasa, sous la houlette de M. A. Bakhti, son omniprésent responsable et
artiste-peintre, vient de lancer, en collaboration avec le Comité des
fêtes de la ville de Cherchell, la 15e édition des arts plastiques.
A l’occasion de l’ouverture de cette 15e édition, le public a découvert
l’artiste-peintre
Mme Bendjaffar, âgée de 76 ans, dont le regard critique et l’œil alerte
forçaient le respect et l’admiration, notamment avec ses trois tableaux
exposés dans la galerie de la bibliothèque de Cherchell. Mme Bendjaffar
a expliqué au public venu admirer ses œuvres, les couleurs chatoyantes
et écarlates de son tableau, «le Rocher», ainsi que les tableaux «La
Casbah» et la «Brouette», une autre merveille d’inspiration d’une
auteure algérienne autodidacte. «J’ai été inspirée mais jalouse des
jeunes filles des colons, qui exposaient leurs tableaux sur leurs
chevalets avec orgueil et caprice. Moi, je n’avais ni chevalet, ni
outils ! J’admirais seulement», nous a avoué cette dame de 76 ans, en
ajoutant : «Née à Alger en 1939, je faisais à l’origine de la couture,
mais après mon mariage, et durant la période coloniale, j’ai décidé de
me mettre à ce bel art qu’est la peinture, qui m’attirait et
m’envoûtait.» Autant d’œuvres exposées d’artistes-peintres, que l’Unac
et le Comité des fêtes de Cherchell invitaient aujourd’hui à l'instar de
l'artiste-peintre Hayoun Salah.
Mais ce fut autour de ce panel d’artistes présents à cette cérémonie et
de M. A. Bakhti, peintre du surréalisme, un peintre-philosophe, sachant
mettre en évidence les secrets de l’ésotérisme, du subconscient
collectif, de l’impact du soufisme, des rêves et des fantasmes, que nous
avons rencontré Mme Belaziz Amina, une autre autodidacte, ingénieure
géologue, qui nous avoue : «J’ai démarré à 11 ans, du graphisme sur
papier. Mais ce fut en 2000, que j’ai réellement démarré la peinture
avec gouache, mais aussi des œuvres à l’huile, des techniques mixtes et
quelquefois du collage. J’ai participé aussi à des expositions
individuelles et collectives, à Alger, Jijel, Blida, Djelfa, au Salon
d’automne de 2014. Je suis adepte du semi-figuratif, du style naïf, du
symbolisme et de l’abstrait.»
En marge de ces expositions et au menu de ce cycle de manifestations
picturales, le public put admirer l’impressionnante galerie d’œuvres
exposées par M. Bakhti, cet artiste-peintre à tendance surréaliste, qui
a exposé plusieurs dizaines de toiles, dont plusieurs tableaux
impressionnants réalisés à l’encre de Chine dont il se targue d’être le
meilleur de son genre. Nous avons remarqué, en outre, dans cette
exposition les œuvres réalisées et portant sur l’Afrique, la négritude,
mais aussi sur certains visages de femmes. Il convient de citer les
tableaux de «la Baigneuse», «l’Exorcisme», «la Main et l’œuf» et «la
Jarre», de purs produits artistiques de M. Bakhti, qui ne sont plus à
présenter, pour preuve l’impressionnante affluence du public attiré par
ses œuvres.
D’autres toiles intitulées «Portraits de jeunes filles», «Solitude»,
«Marasme», «Poupée méchante» figuraient dans le hall. Il s’agit d’œuvres
plus ou moins ésotériques traitant du subconscient, de l’être humain et
retraçant une forme de défoulement de l’artiste qui relate crûment ses
ressentiments, sans artifices. La misère humaine et la déliquescence de
l’état d’âme sont mises en exergue sans pudeur, au risque d’affecter les
sensibilités religieuse et sociale.
Très au fait des grands événements nationaux et internationaux, cet
artiste-peintre d’envergure dont le nom est immortalisé dans
l’encyclopédie des artistes algériens, demeure un érudit qui marquera
son temps dont l’art serait à coup sûr une référence pour nos graines
d’artistes-peintres.
Larbi Houari
|