Actualités : Le Bonjour du «Soir»
La leçon d'Iguersafène


Par Maâmar Farah
Un lecteur me pose une question toute simple : de quoi avez-vous parlé dans votre conférence du 25 juillet en Kabylie ? Fichtre ! Cet oubli est impardonnable. Réponse : j'ai apporté mon témoignage sur le journalisme sous le parti unique et son passage au statut privé.
J'ai redit ce que j'écris souvent ici. Dans cette région de l'Akfadou, parmi les zones les plus attachées à l'identité et les plus hostiles à ce que l'on appelle ici l'arabisme, j'ai parlé en toute liberté de mes convictions. J'ai dit que nous nous considérions comme des militants qui avaient à cœur de poursuivre la lutte révolutionnaire de nos aînés, les journalistes moudjahidine. J'ai dit notre combat contre la pauvreté, la maladie, l'ignorance, les injustices et les inégalités et notre engagement pour le socialisme. J'ai dit ma fierté d'avoir travaillé à El Moudjahid des années 70. J'ai martelé que l'Algérie a raté le coche, dès 1980, en se détournant de la stratégie socio-économique de Boumediène et de sa voie révolutionnaire.
Je fus interrompu plusieurs fois par les applaudissements. Non pas que l'assistance partageait tout ce que je disais. Mais parce que, ici, on respecte les idées qui ne sont pas motivées par l'intérêt matériel ou polluées par l'opportunisme politique. Parce que, ici, on aime écouter la différence lorsqu'elle s'exprime avec sincérité. Parce que, ici, le dialogue, l'échange d'idées, le respect de l'autre ne sont pas de vains mots.
Bien sûr, et comme partout ailleurs, il doit y avoir des extrémistes. Mais je ne les ai ni vus, ni entendus. J'ai vu des Algériens dignes et pacifiques. J'ai entendu des revendications légitimes et une profonde aspiration à bâtir une grande Algérie qui n'écrase pas les identités multiples qui la composent. Une nation d'hommes libres. Celle des Imazighen !
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