Régions : CHU de Constantine
L’Audit accablant de l’AREES
Conséquemment à la sortie du ministre de la Santé et
de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf à la maternité du CHU de
Constantine, notamment la gestion catastrophique des équipements
médicaux, longuement évoquée par le ministre qui avait déclaré : «Nous
avons constaté qu’une grande quantité d’équipements médicaux, chèrement
acquis, n’est toujours pas sortie des cartons depuis des années, lésant
significativement les malades».
En effet, hier, nous avons appris du docteur Hanane Zekri, représentante
de l’Agence nationale de gestion des réalisations et d’équipements des
établissements de santé ( AREES) qu’elle est en mission d’audit, depuis
deux semaines, le but, étant de revoir en détail la situation des
équipements médicaux acquis pour le compte du CHU, notamment les
registres d’inventaire, leur destination ou encore leur état de
fonctionnement. A ce propos, cette dernière révélera au Soir d’Algérie :
«Nous avons au préalable entrepris ce travail dans les différentes
structures sanitaires des communes de la wilaya de Constantine et nous
avons été surpris par l’ampleur des défaillances constatées quant à la
gestion de ce matériel. Le constat est horrifiant et révèle une
situation des plus chaotiques, d’où un impact financier atterrant,
particulièrement pour le volet maintenance qui est quasi absent».
Concernant le CHU, la situation semble être encore plus grave, puisqu’il
est question de matériel lourd, très sophistiqué mais qui est géré trop
à la légère, le volet maintenance est davantage négligé lors de
l’acquisition de ce type de matériel pour constater une utilisation des
plus hasardeuses avec des pannes récurrentes, injustifiées et souvent
dues à de simples composants, mais qui les mettent hors de service et
pour des périodes, parfois très longues». Plus grave encore, la
représentante de l’AREES ajoute : «Ce que nous avons constaté lors de
l’acquisition de ce type d’équipement, ce sont les mesures
d’accompagnement liées à ces achats qui ne tiennent pas compte de
l’obligation d’assurer une formation pour le personnel du CHU chargé, du
suivi et de la maintenance des équipements».
A titre d’exemple, l’acquisition des accélérateurs pour le compte de la
radiothérapie du centre anticancéreux de Constantine, bien qu’elle soit
très récente, ne renferme nullement cette obligation de formation
d’agents spécialisés, «un non-sens», avoue le docteur Zekri qui
s’offusque de la manière dont sont gérées ces acquisitions, «ce type
d’achat obéit à des règles strictes, il est inconcevable que l’on puisse
acheter des équipements médicaux sans tenir compte de leur maintenance,
c’est une pure perte, où l’on ne se préoccupe que de leur mise en
service, et puis plus rien». Par ailleurs, la tenue des registres reste
une autre défaillance qui laisse apparaître plusieurs anomalies, car ,
au niveau du magasin du CHU, la représentante s’étonne que les registres
englobent aussi bien le mobilier de bureau que les équipements médicaux,
une situation qui peut prêter à confusion lors des inspections de
routine.
La tâche semble ardue pour la représentante de l’AREES qui avoue avoir
du pain sur la planche quant à cet audit qui promet des conclusions
fracassantes, puisque le passif est très lourd.
Toutefois et pour pallier à toutes ces défaillances, il a été décidé que
dorénavant, c’est le ministère de tutelle qui va chapeauter ces achats,
«des achats groupés, avec le même fournisseur pour les besoins nationaux
et qui concernent en particulier les IRM avec l’obligation pour le
fournisseur d’assurer une formation d’au moins quatre mois pour le
personnel des différents CHU dans le domaine de la maintenance».
N. Benouar
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