Sports : Il incarnerait la voie de salut à la présidence de la
Fifa
L'heure du choix approche pour Platini
Le dénouement semble proche: Michel Platini devrait
indiquer dans les jours qui viennent son intention d'être candidat à la
tête de la Fifa, embourbée dans un énorme scandale de corruption, et de
briguer la succession du président démissionnaire Joseph Blatter.
Une source proche du président de l'UEFA a affirmé à l'AFP mardi qu'une
"annonce (serait) faite entre mercredi et vendredi », sans en préciser
la teneur. Une autre source interne à l'instance suprême du foot
européen croit savoir que « Platini a décidé de se présenter », a-t-elle
indiqué à l'AFP.
Interrogé sur ces affirmations, le porte-parole du Français n'a fait
aucun commentaire.
Les choses se sont nettement accélérées depuis l'annonce le 20 juillet
par « Sepp » Blatter de la date de l'élection, le 26 février 2016. Le
Suisse avait même eu une petite phrase lourde de sens durant sa
conférence de presse ce jour-là, souhaitant "bonne chance à tous les
candidats, y compris à Michel Platini".
Opposant N° 1 de Blatter, Platini avait réclamé son départ après
l'arrestation de 7 membres du Comité exécutif, coup de tonnerre qui
avait fait éclater le scandale juste avant la réélection du Suisse pour
un 5e mandat le 29 mai. Et le Français, 60 ans, est très vite apparu
comme le recours N° 1 après la démission surprise du contesté Blatter le
2 juin.
Faible opposition
Platini a depuis pris le pouls des différentes confédérations et peut
d'ores et déjà s'appuyer sur quatre d'entre elles (sur six), à
l'exception de l'Afrique (CAF) et de l'Océanie (OCF), selon une source
proche de l'ancien milieu de terrain.
Si le Français a vraiment choisi de postuler à la présidence de la Fifa,
après s'être désisté lors du dernier scrutin, c'est qu'il a l'assurance
de l'emporter. Car aucun des candidats déclarés n'est en mesure de lui
barrer le passage et de l'empêcher de se hisser au sommet de la pyramide
du football mondial après une immense carrière de joueur (1972-1987).
L'ancienne légende brésilienne Zico, surnommé le "Pelé blanc" du temps
de sa splendeur, ne dispose d'aucune assise au sein des instances
internationales.
Le président de la Fédération libérienne de football, Musa Bility, est
inconnu hors des cercles africains.
Quant au prince jordanien Ali Bin Hussein, opposant malheureux de
Blatter en mai et qui s'était dit "prêt" à retenter sa chance, il
devrait se ranger derrière Platini et la candidature venue de l'UEFA,
son principal allié il y a deux mois.
L'option Diego Maradona, qui s'est déclaré intéressé, est quant à elle
farfelue.
Deux écueils
La date limite pour le dépôt des candidatures est fixée au 26 octobre,
soit quatre mois avant le congrès électif. Un prétendant devra avoir
recueilli l'aval d'au moins cinq associations membres de la Fifa (sur
209) et une enquête d'habilitation sera menée par la commission
d'éthique de la Fédération internationale sur chaque postulant.
La voie paraît donc libre pour Platini, qui aura tout de même deux
écueils à surmonter. Primo, son vote en faveur du Qatar pour
l'attribution du Mondial-2022, sur laquelle enquête la justice suisse.
Deuxio, les bâtons que Blatter pourrait être tenté de lui mettre dans
les roues en coulisses.
Si Platini était élu à la tête de Fifa, sa tâche ne serait pas aisée: il
faut réformer et pacifier une institution qui se débat avec le plus
grand scandale de corruption de son histoire, tout en gérant les
conséquences des enquêtes judiciaires sur l'attribution des
Mondiaux-2018 (Russie) et 2022 (Qatar).
Mais l'ancien numéro 10 puis sélectionneur de l'équipe de France
partirait avec de gros avantages: son bilan à la tête de l'UEFA depuis
2007, les changements qu'il y a instaurés (fair-play financier,
ouverture de la Ligue des champions, Euro à 24 équipes, Euro-2020
itinérant...), ainsi que son profil d'ancienne légende du ballon rond
resté proche du terrain et des joueurs.
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