Actualités : Le Bonjour du «Soir»
Mais tu le parles déjà l'arabe... parlé !
Par Maâmar Farah
Comment et pourquoi ces débats stériles, toujours en marge des
questions cruciales, arrivent-ils à mobiliser autant de monde et à
susciter tant de passions fourvoyées et tant d'inutile ferveur ? La
dernière concerne la sortie hasardeuse de ces «botteurs en touche» qui,
au lieu de poser les véritables problèmes de l'éducation nationale, nous
conseillent d'apprendre l'arabe parlé à nos enfants. Bon sang, pourquoi
aller à l'école pour apprendre ce que nous-mêmes, nos enfants et tous
les Algériens ont appris tout seuls, à la maison et dans la rue... ?
Exception faite pour le berbère qui a besoin de l'école pour survivre !
Mobiliser des salles de classe, des enseignants, des inspecteurs, des
imprimeries, des budgets pour apprendre à nos gosses à parler ce qu'ils
parlent déjà est un non-sens, une absurdité et un moyen d'éviter les
véritables problèmes. Nos voisins ont francisé les branches
scientifiques et les mathématiques au lycée parce qu'ils se sont aperçus
que les bacheliers arrivaient handicapés aux Facultés de médecine et aux
grandes écoles d'ingénieurs. Nous continuons de former de mauvais
médecins parce que, parmi les brillants élèves du secondaire très forts
en sciences, qui arrivent à leur premier cours de médecine, il y en a
qui ne comprennent pas un seul mot dit par le professeur ! Voilà un vrai
problème, de vraies questions... Aider Mme Benghebrit, aujourd'hui,
c'est d'abord l'encourager à aller dans le sens de la modernisation de
l'école, de la refonte des programmes, de l'apprentissage des langues et
de la réintroduction du français — langue des cours à l'université —
dans les matières scientifiques. Pas dans la perte de temps, d'énergie
et d'argent à apprendre ce que tout le monde connaît déjà sur le bout de
la... langue !
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